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210. (1743) De la réformation du théâtre « De la réformation du théâtre — QUATRIEME PARTIE. — Tragédies à corriger. » pp. 180-233

Si, d’un autre côté, quelqu’un plus hardi voulait retrancher tout à fait l’épisode de Junie (dont en effet Racine n’avait pas besoin) en sorte qu’il ne fût point question d’amour dans cette Pièce, mais seulement de la politique de Néron, qui veut se défaire de Britannicus pour n’avoir point de concurrent à l’Empire ; le travail serait, à la verité, plus difficile ; mais aussi l’avantage en serait plus éclatant et plus sûr.

211. (1639) Instruction chrétienne pp. -132

Toute la tête est en douleur, et tout le corps est amatti fa. » Gardons qu’il n’ajoute, pour nous comme pour les autres, « Votre pays n’est que désolation, et vos villes sont en feu ; les étrangers dévorent en votre présence votre terre. » Or pource que ces temps sont semblables à ceux auxquels les Goths et les Vandales Aryens, ravageaient tout l’Empire Romain, et auquel cependant, on ne pouvait obtenir de ceux qui portaient le nom de Chrétiens Orthodoxes, un vrai amendement de vie : tellement, que comme on fait à présent, aussi se jetaient-ils en toutes sortes de dissolutions ; auquel temps, sous le règne de l’Empereur Zénon, l’an CCCCLXXX Salvien Prêtre de Marseille, représenta la justice des jugements de Dieu, et sa providence au milieu de toutes ces confusions, rédargantfb avec une sainte liberté, les excès et égarements semblables à ceux de notre temps, même en ce qui concerne les jeux publics des Théâtres. […] Car pour cela ne se fait-il pas à présent en toutes, pource que les villes où il se faisait, ne sont plus maintenant, pource qu’on y a fait longtemps, ce qui a été cause, qu’on ne le peut plus faire, où il se faisait : comme Dieu lui-même en a parlé aux Pécheurs par son Prophète88 : « L’Eternel ne l’a pu porter davantage, à cause de la malice de vos actes et à cause des abominations que vous avez commises : dont votre pays a été réduit en désert, et en étonnement, et en malédiction. » De là donc est arrivé que la plus grandgk part de l’Empire Romain, est en étonnement et en malédiction. […] Par les Romains, il entend partout les sujets de l’Empire romain, pour les discerner des Goths et Vandales qui les ravageaient.

212. (1742) VIII. Conférence. De la Comédie, contraire aux promesses du Batême [Conférences théologiques et morales, IV] « X. Conference sur les sacremens. » pp. 223-247

Saint Thomas en ces endroits parle seulement de certains jeux de théatre, qui sont en quelque façon utiles & même nécessaires pour l’honnête récréation du monde, par maniére de délassement d’esprit ; tels que sont les piéces qu’on représente en nos tragédies, des révolutions de Régnes & d’Empires par le sort des armes ; des histoires tragiques & surprenantes, qui n’excitent que des passions nobles, comme l’admiration, par la singularité des glorieux événemens & de quelques faits prodigieux ; la compassion, par la fatale destinée de quelques illustres malheureux que le sort a outragés nonobstant leur vertu ; tantôt la joie, quelques momens après la tristesse & la douleur ; tous ces mouvemens opposés d’espérance, de force ou de crainte, dont la variété plaît & réjouit innocemment l’esprit sans corrompre le cœur, parceque les mœurs n’y sont aucunement intéressés.

213. (1768) Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. Livre douzieme « Réflexions morales, politiques, historiques, et litteraires, sur le théatre. — Chapitre VII. Troisieme suite du Fard. » pp. 171-194

L’industrie toujours ingénieuse, à flatter la vanité, mit tout à contribution pour satisfaire les petits maîtres, ensuite on en rasa une partie, on n’en laissa qu’une petite pointe au menton, ou sur la levre inférieure, & des moustaches, à divers crochets, plus ou moins grandes ; enfin, la barbe a disparu, & n’est plus que chez les Capucins, où même elle a beaucoup perdu de son vaste empire.

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