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49. (1769) Réflexions sur le théâtre, vol 8 « Réflexions sur le théâtre, vol 8 — RÉFLEXIONS. MORALES, POLITIQUES, HISTORIQUES, ET LITTÉRAIRES, SUR LE THÉATRE. LIVRE HUITIEME. — CHAPITRE V. Réforme de Fagan. » pp. 110-128

Sous les derniers Empereurs la comédie avoit porté la licence à l’excès. Néron, Caligula, Commode, Héliogabale, monstres sous lesquels seuls le vice ne connoissoit plus de bornes, ni au théatre, ni ailleurs, ne sont pas les derniers Empereurs. […] Vespasien, Tite, Alexandre-Sévère, les Antonins, Trajan, quoique Payens, réprimèrent les Comédiens, les punirent, les chasserent ; & depuis Constantin, premier Empereur Chrétien & ses successeurs, le théatre fut absolument réformé. […] Solon, Platon, Aristote, Cicéron, Scipion Nasica, ennemis du théatre, parloient-ils de celui des Empereurs ?

50. (1733) Traité contre les spectacles « REMARQUES. SUR LE TRAITÉ. CONTRE LES SPECTACLES. » pp. 247-261

L’auteur parle ici du plus grand de tous ; lequel avait été bâti par Tarquinius Priscus du coté du Mont Aventin : Il fut ensuite considérablement augmenté par les empereurs Romains. […] Cette coutume vient, selon Cassiodore, de ce qu’un jour comme Néron demeurait longtemps à table, et que le peuple demandait avec empressement, que l’on commençât les jeux, cet empereur fit jeter sa serviette par la fenêtre pour signal, qu’on pouvait commencer.

51. (1768) Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. Livre onzieme « Réflexions morales, politiques, historiques, et littéraires, sur le théatre. — Chapitre V. Du Luxe des coëffures. » pp. 115-142

La farine qui couvre les têtes des Officiers, des Magistrats, des Jurisconsultes françois, n’est pas moins ridicule ; ce ne fut que sous les Empereurs perdus de débauches, qui ne connoissoient point de décence que la poudre d’or fut connue. […] Je ne doute pas que les Empereurs de Constantinople, & toute leur Cour, n’aient employé ce fonds d’or, sous les diamants innombrables dont ils étoient chamarrés, St. […] Quand ces Empereurs étoient au soleil, leur tête paroissoit toute en feu, nos Dames ne sort pas assez riches pour user de cette poudre, mais on y viendra tôt ou tard ; en attendant elles ont une poudre extrêmement rousse qui en est un supplément, & elles donnent à leur pommade cette couleur qui donne a leurs cheveux un faux air de blond. […] Malgré sa haute sagesse jusqu’à devenir idolâtre, & à bâtir des Temples à leurs Dieux ; il fut imité dans cette extravagante toilette par les Empereurs Romains, très-propres à figurer avec les Pages & les Concubines d’un Prince perdu de débauche. […] En les arrangeant de mille manieres différentes, en toupet, en boucles, en tresses pendentes, en pointes, en ondes, en couronne, en boudin, en mouton, en marron, à divers étages, comme on voit les Imperatrices & les Dames Romaines, sur les médailles, mais on n’y voit point des hommes dans un attirail si effeminé ; même les Empereurs le plus effeminés, Neron, Commode, Heliogabale contents de la couronne de laurier qui ceignoit leur tête, ne se sont pas ainsi dégradés aux yeux de l’Univers & de la postérité, par un ridicule indigne de la Majesté Impériale. 7° En les poudrant par différentes especes de poudres de plusieurs couleurs, ils se servoient peu de la farine de froment, que nous employons, & que le bien public devroit faire proscrire, puisque la toilette en fait une consommation étonnante ; il n’y a point d’homme ou de femme poudrés à blanc, dont la poudre ne suffit chaque jour pour nourrir un pauvre.

52. (1768) Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. Livre onzieme « Réflexions morales, politiques, historiques, et littéraires, sur le théatre. — Chapitre VI. Du Fard. » pp. 143-168

Son libertinage qui l’avoir livrée à toute sorte d’amans, malgré ses deux mariages, fut un peu modéré par la crainte de la jalousie de l’Empereur, qui ne l’auroit pas épargnée, aussi faisoit-elle la prude avec lui, se réfusant quelquefois à ses desirs, alléguant la sainteté de son mariage, & dans la vérité pour mieux irriter sa passion, par dès refus étudiés ; mais elle se dédommageoit en le portant à toutes sortes de débauches ; elle en fut la victime dans un de ces momens de brutalité qui étoient ordinaires, à ce Prince Néron piqué de quelque raillerie qu’elle lui avoit faite, sur son adresse à conduire un char, lui donna un si grand coup de pied, quoiqu’elle fût enceinte, qu’elle en périt avec son fruit. […] Messaline, femme de l’Empereur Claude, en étoit amoureuse aussi ; pour se défaire de sa rivale elle la fit accuser de quelque conjuration, pour éviter un supplice infâme, Poppée se donna la mort. […] Je suis perdu , disoit-il, si je ne suis Empereur, il vaut autant mourir dans un combat que de mourir ruiné par des créanciers. […] Ils auroient beau s’autoriser du grand nom d’un Empereur, l’effeminé Othon ne fait que les rendre méprisables comme lui ; ainsi nos petits maîtres ont beau citer le grand monde, & même les actrices, qui sont le prototype des graces, ils n’en méritent qu’un plus grand mépris, en suivant un modele si décrié par tout où l’on respecte la vertu. […] Il assassine l’Empereur, & se farde le visage, il prend les ornemens Impériaux, & il se couvre les joues de pain mouillé : Et pressum in faciem digitis extendere panem.

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