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267. (1743) De la réformation du théâtre « De la réformation du théâtre — DEUXIEME PARTIE. — REGLEMENTS. Pour la Réformation du Théâtre. » pp. 99-116

A cet effet il serait obligé de produire des témoins et de présenter des Certificats en bonne forme : il se soumettrait sans réserve à tous les règlements du nouveau Théâtre ; et, si dans la suite il manquait à son devoir, ou que sa conduite se dérangeât, et qu’enfin on fût obligé de le congédier du Théâtre, il sortirait sans aucune récompense.

268. (1782) Le Pour et Contre des Spectacles « Premiere lettre de Mr. *** à Madame *** sur les spectacles » pp. 3-59

Cette excommunication, si universelle dans ses effets, est de la plus grande, & de la plus respectable antiquité… Plusieurs Rituels, même modernes, mettent les Comédiens au nombre des excommuniés ; & dans les Diocéses, où les Rituels sont moins précis, on ne s’en conduit pas moins de la même maniere à leur égard, sans que les Magistrats aient jamais troublé l’Eglise, dans la possession constante, où elle est, de faire observer dans toute leur rigueur, les loix canoniques portées contre les Comédiens… sans distinction. […] Rousseau à éclairé sur les mauvais effets du Théatre, une foule de gens à Genêve ; il a démontré, que les charmes trompeurs des spectacles ravissent à la fois aux Citoyens, leur substance, leur tems, leur santé, leurs mœurs… Ces amusemens frivoles infectent l’état entier, & amollisent les ames. » C’est pourquoi les Rituels de Toulon, de Macon &c, pag. 418 disent, qu’on doit regarder comme occasions prochaines de péché mortel, l’assistance à la Comédie, à l’Opera, & à tous les spectacles, que représentent les Comédiens… & sans aucune distinction. […] Antonin, d’assister à ces sortes de spectacles, & c’en est un autre de donner de l’argent pour cet effet. […] Charle Borromée, dans son second Concile de Milan ; employer pour cette effet, toute l’autorité de leur Ministére, leur représentant avec un zéle plein de force, combien les Comédies, qui sont la source de tous les maux & de toute espéce de crime, sont conformes aux déréglemens du paganisme, & une pure invention du Démon, pour perdre les ames.

269. (1759) L.-H. Dancourt, arlequin de Berlin, à M. J.-J. Rousseau, citoyen de Genève « CHAPITRE I. Où l’on prouve que le spectacle est bon en lui-même et par conséquent au-dessus des reproches de M. Rousseau. » pp. 13-64

Si les Auteurs Dramatiques dans une Monarchie ou dans une République ont tous deux pour objet d’attaquer les défauts particuliers à leur nation, ils ne manqueront pas s’ils sont sages, de ménager ceux qui résultent de la constitution, ils se contenteront d’attaquer certains effets mais ils en respecteront le principe. […] Il est certain que nous ne serons pas toujours si sensiblement émus par la nature que par l’art, parce que la nature n’est pas accompagnée toujours de l’assemblage de ces expressions touchantes et de ces traits pénétrants que l’art emprunte d’elle, mais qu’il rassemble et multiplie pour opérer de plus grands effets. […] , p. 21-22 : « Il s’ensuit de ces premières observations, que l’effet général du Spectacle est de renforcer le caractère national, d’augmenter les inclinations naturelles, et de donner une nouvelle énergie à toutes les passions. En ce sens il semblerait que cet effet, se bornant à charger et non changer les mœurs établies, la Comédie serait bonne aux bons et mauvaise aux méchants. » ab.

270. (1768) Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. Livre douzieme « Réflexions morales, politiques, historiques, et litteraires, sur le théatre. — Chapitre II.  » pp. 37-67

L’esprit l’effet du théatre est également par-tout de faire goûter le vice, & mépriser la vertu, & pour celà, de faire un jeu de l’un & de l’autre, d’affoiblir les idées qu’en donne la Réligion, d’en donner des idées fausses, pour rendre le vice agréable, & le faire aimer, excusable, & le faire pardonner, la vertu austere, & la faire craindre, ridicule, & la faire mépriser, & lui substituer des vertus prétendues, qui ne sont que des vices déguisés. Tout ce qui est mis en action fait plus d’effet que le discours ; le théatre qui met tout en action, est donc plus éloquent & plus efficace que les plus grands Orateurs. […] l’estime, l’enjouemens, l’entousiasme, la fureur des amateurs, des acteurs, des actrices, laissent-ils ignorer ou méconnoître le prodigieux, le funeste effet du poison.

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