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538. (1776) Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. Livre dix-neuvieme « Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. Livre dix-neuvieme. — Chapitre II. Charles XII. » pp. 32-44

Charles XII lui-même, malgré sa résolution soutenue jusqu’à la mort de vivre dans la plus grande simplicité pour sa personne, donna des scènes de faste, que Voltaire traite avec raison de comédie. […] On lui fait tous les honneurs, on lui donne audience. L’Ambassadeur avoit ordre d’emprunter un million au Grand-Seigneur ; le Grand-Visir répond : Mon Maître sait donner quand il veut ; mais il est au-dessous de sa dignité de prêter : on fournira abondamment au Roi de Suede tout ce qui est nécessaire pour son voyage, on lui fera des présens. […] Il vit aussi Leibnitz, & l’écouta, l’estima & le traita avec la plus grande considération, lui fit de riches présens, lui donna le titre de son Conseiller privé de Justice, avec une pension considérable.

539. (1767) Réflexions sur le théâtre, vol 6 « Réflexions sur le théâtre, vol 6 — RÉFLEXIONS. MORALES, POLITIQUES, HISTORIQUES, ET LITTÉRAIRES, SUR LE THÉATRE. LIVRE SIXIÈME. — CHAPITRE VIII. Sentimens de S. Chrisostome. » pp. 180-195

Son zèle à condamner les fêtes & les spectacles donnés pour l’inauguration de la statue de l’Impératrice Eudoxie, lui attira la haine implacable qui le pour-suivit, la basse injustice des Prélats courtisans qui le proscrivirent, & les horribles persécutions qui en firent un Martyr. […] Selon la parole de Dieu, ne donnez point les choses saintes aux chiens, ne jetez pas les pierres précieuses aux pourceaux, ils les fouleront aux pieds. […] N’y eussiez-vous pas consenti, êtes-vous excusable de vous y être exposé, & d’avoir donné ce scandale, & engagé par votre exemple, peut-être par vos invitations, à aller à la comédie ? Je vous envoie à l’école de vos femmes, dont vous devriez plutôt être les maîtres que les disciples ; le péché vous met au-dessous d’elles, & vous livre à leurs justes reproches ; fuyez ce péché, & vous reprendrez l’autorité que Dieu vous a donnée. […] Mais en fût-il, n’est-ce rien que le temps qu’on y perd, & le scandale qu’on y donne ?

540. (1769) De l’Art du Théâtre en général. Tome II « De l’Art du Théâtre. — Chapitre III. De la Musique Française & Italienne. » pp. 252-286

Je donne le pas pour un instant à la musique Italienne ; faudra-t-il le céder encore à la musique de quelque autre Peuple ? […] Je le répète, cet assemblage des mêmes sons donne au chant une espèce de dureté ; si l’on veut écouter les Arriettes Italiennes avec attention, l’on en conviendra bien tôt. […] Barthelemon dont je parle, est actuellement à Milan,(61) où l’on va donner un nouvel Opéra de sa composition. […] On a toujours cru que la musique Italienne & la nouvelle musique Française étaient tellement confondues ensemble, qu’il serait très difficile de donner à chacune les qualités qui la différencie. […] Ils donnent la torture aux paroles qu’ils employent.

541. (1763) Réflexions sur le théâtre, vol. 1 « CHAPITRE VIII. De la Comédie les jours de fête. » pp. 159-179

en est-il aucun qui aille donner ses leçons les jours de fête ? […] Le temps qu’on y donne est plus que suffisant pour un péché grief ; on y consume plusieurs heures, on le fait cent fois, on y consacre toute sa vie. […] Tous les temps sont à Dieu, aucun instant ne nous est donné que pour travailler à son service, aucun dont on ne doive rendre compte, où l’on ne puisse gagner le paradis ou l’enfer. […] Sans se donner la peine, comme les Protestants, de combattre la loi et l’autorité de l’Eglise, ils se moquent de ceux qui leur en parlent. […]  74.) fait les plus vifs reproches à un Gouverneur de province qui avait donné le spectacle un jour de jeûne, et S.

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