Il est digne de nos autels ; son tonnerre inspire l’effroi : il prend soin du bonheur de la terre. […] sont, dans les quatre parties du monde, parfaitement dignes les uns des autres, & sur-tout de leur métier.
Or le bonheur que nous devons procurer à nos corps, ce n’est pas de les abandonner à leurs plaisirs, c’est de les rendre brillans de gloire dans le Ciel ; & le bonheur que nous devons procurer à nos ames, c’est de les rendre dignes de posseder Dieu pendant l’éternité. […] Le Démon se contente de même, de remplir notre mémoire des idées qu’on reçoit à la Comedie, sans passer plus avant ; & long-temps aprés il les excite, pour nous faire porter des fruits dignes de mort.
Les Poètes du nouveau Spectacle achéveraient de se rendre dignes de nos suffrages, s’ils perfectionnaient de la sorte leurs Monologues : voyons du moins avec quel art ils assemblent les Scènes de leurs Drames. […] Aristote ne dit rien là-dessus contre Sophocle ; d’Aubignac s’éfforce de montrer que l’Ajax est au-dessus de la critique, & digne en tout de notre admiration.
Rousseau, quoiqu’amateur & compositeur, a pris la défense de sa patrie contre les Encyclopédistes ; & quoiqu’il fût de leur nombre, il a sait contre les spectacles un ouvrage digne de la plume la plus éloquente. […] Je doute que les Sibarites aient eu des spectacles plus dignes de leur mollesse, & des passions auxquelles ils s’abandonnoient…. […] On a démontré combien il étoit aisé de lutter contre ces tourbillons d’esprits follets, qui ne débitent que des fables ridicules & grossieres, dignes de ces petits romans à papier bleu, que leur adeptes vantent & colportent dans nos villages ; je m’attends qu’en élevant la voix contre les spectacles, ils déclameront contre moi, effrayés par la perte qu’éprouveroit la caisse philosophique, dont les Opéra & les Comédies font les plus clairs revenus, & dont les derniers ne sont accordés qu’à des forbans de littérature : n’importe, je proteste contre tout ce que la cohorte pourra dire ou écrire.