Il maria sa fille au Marquis de Feuquieres, l’un des grands hommes de guerre du dernier siecle, & d’une naissance très-distinguée, dont elle releva la fortune. […] L’Abbé de Monville, qui sentoit l’indécence de ses tableaux profânes, & le danger du salut qu’ils sont couvrir, tâche de se rassurer sur le salut de Mignard, en disant que plusieurs années avant sa mort il y avoit absolument renoncé, & ne s’occupoit plus que des sujets sacrés, & qu’enfin il reçut les derniers Sacremens dans des grands sentimens de piété. […] C’est dommage en effet que le Théatre laisse encore quelque légere décence, & ne porte pas aux derniers excès. […] V. le Mentor du Marquis de Carracciolli, p. 67, ouvrage médiocrement bien écrit, mais plein de raison & de religion, comme la plupart de ceux de cet écrivain respectable ; bien éloigné de la puérile déclamation dont il a enflé la vie du dernier Pape Clément XIV.
Et pour y maintenir l’ordre, et ne pas les détourner en portant ailleurs leurs menus différends, qui dans cette jeunesse devaient être en grand nombre, et décharger le Parlement de ce détail embarrassant, il leur donna une juridiction supérieure sur tous leurs membres, et le droit de juger en dernier ressort toutes leurs petites affaires. […] Les Confrères de la Passion, dont les jeux n’étaient que des exercices de religion, furent soufferts, jusqu’à ce que mêlant le sacré avec le profane, ils méritèrent la même animadversion, et cédèrent enfin leur hôtel à une nouvelle troupe qui s’éleva au commencement du dernier siècle, et fit disparaître l’ancien théâtre, et après bien des révolutions, des séparations, des réunions avec d’autres troupes, a pris enfin l’état fixe où nous la voyons aujourd’hui. […] Omer Joli de Fleury, Avocat du Roi, a dit que l’exposé qui venait d’être fait à la Cour du livre en question, ne justifie que trop la sensation que la distribution avait faite dans le public ; que les Gens du Roi se seraient empressés de le déférer, il y a plusieurs jours, s’ils n’avaient été instruits des mesures que prenaient à ce sujet ceux qui se dévouent sous les yeux de la Cour à la profession du Barreau ; que leur délicatesse, leur attachement aux maximes saintes de la religion et aux lois de l’état, ne leur avaient pas permis de garder le silence ; et que dans les sentiments qu’ils venaient d’exprimer, on reconnaissait cette pureté, cette tradition d’honneur et de principes qui distingue singulièrement le premier Barreau du royaume ; que les Gens du Roi n’hésitaient pas de requérir que le vœu unanime des Avocats sur la personne de l’Auteur, qu’ils rejettent de leur corps, fût confirmé par le sceau de la Cour, et que le livre fût flétri, lacéré et brûlé par l’exécuteur de la haute justice au pied du grand escalier du Palais ; qu’il fût fait défenses à tous Imprimeurs, Libraires, Colporteurs, et autres, de l’imprimer, vendre et distribuer, à peine de punition exemplaire ; que ledit François-Charles Huerne de la Mothe fût et demeurât rayé du tableau des Avocats, qui est au Greffe de la Cour, en date du 9 mai dernier ; et que l’arrêt qui interviendrait sur les présentes conclusions, fût imprimé, lu, publié et affiché partout où besoin sera. » Les Gens du Roi retirés, la matière mise en délibération, la Cour rendit un arrêt entièrement conforme à leurs conclusions ; après quoi le Bâtonnier étant rentré avec les anciens Avocats, M. le premier Président leur fit entendre la lecture de l’arrêt, et leur dit, qu’« ils trouveraient toujours la Cour disposée à concourir avec eux pour appuyer de son autorité le zèle dont ils étaient animés pour tout ce qui intéresse l’ordre public et la discipline du barreau. » Nous n’avons rien à ajouter à un arrêt si sage ; il confirme tout ce que nous disons dans cet ouvrage, nous n’en avons même jamais tant dit.
exemples de plus loin, on sait que dans les derniers temps les Spectacles étaient en si bonne estime, et si fréquentés qu'il y avait deux places d'honneur dans le Théâtre, l'une à la main droite pour le Pape, et l'autre à la main gauche pour l'Empereur, et que les Vénitiens ayant fait l'accommodement d'Alexandre III et de Frédéric II reçurent du Pape plusieurs privilèges, en reconnaissance de la retraite qu'ils lui avaient donnée, et de la pacification des affaires d'Italie, et entre autres le droit d'avoir la troisième place pour leur Duc du Théâtre du Pape.
prépare ce grand discours qu'il fait contre les impudences horribles de la Scène, il dit qu'il entend parler des Jeux du Cirque et du Théâtre, et dans la suite il explique les derniers par le seul terme de Mimes, Bouffons et Musique lascive, sans rien imputer de leur honteux libertinage aux Tragédiens et Comédiens.