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96. (1769) De l’Art du Théâtre en général. Tome I « De l’Art du Théatre. Livre quatriéme. — Chapitre II. L’Exposition, le Nœud & le Dénouement. » pp. 183-210

Les Poèmes du nouveau genre demandent beaucoup plus d’action que de paroles. […] On me demandera comment je prétens qu’on mette dans notre Opéra plus d’action que de paroles, si un rien lui tient lieu d’intrigue ? […] Le seul couplet que je permettrais qui fut tout-à-fait étranger au Drame, serait celui que l’on adresse au Public, pour demander son indulgence. […] Marcel le ferreur de mule, demande au commencement de la Pièce, sa Cravate & ses bouts de Manche, pour aller au Chateau ; le compère la Bride, vient le visiter : il boivent Bouteille ensemble, sortent, s’enivrent à la Cuisine du Seigneur du Village.

97. (1763) Réflexions sur le théâtre, vol. 2 « Chapitre I. Convient-il que les Magistrats aillent à la Comédie ? » pp. 8-25

J’ai beau lui exagérer le sacrifice que je lui ai fait, il se met à rire, et me soutient qu’il m’a trouvée très profane. » » Je demanderais volontiers à M. de Montesquieu en quel de ces endroits qu’il peint avec tant d’agrément et de vérité, il voudrait placer un Officier de Cour souveraine. […] Les ordonnances n’exigent-elles pas pour prendre un office le même âge, autant d’étude, plus de grades, d’enquêtes, d’examen, que l’Eglise n’en demande pour le sacerdoce ? […] ne doivent-ils pas fuir les occasions du péché, approcher des sacrements, demander les secours de la grâce, pratiquer les vertus chrétiennes ? […] « Un Magistrat, dit-il, pèche mortellement, s’il demande la comédie, s’il appelle des Comédiens, les paie, les approuve, les autorise, les soutient, en un mot, s’il fait quelque acte positif en leur faveur.

98. (1687) Instruction chrétienne pour l’éducation des filles « CHAPITRE XIII. Des jeux, des spectacles, et des bals, qui sont défendus aux Filles Chrétiennes. » pp. 274-320

On voit des femmes et des Filles si entêtées, et si passionnées du jeu, qu’elles n’ont que cela dans l’esprit, elles en perdent le boire et le manger, et passent en cet excès les jours et les nuits, sans se mettre en peine de s’acquitter de leurs devoirs essentiels ; elle négligent même leurs prières, et souvent perdent la Messe les Fêtes et le Dimanches ; on les voit toujours occupées de leur perte ou de leur gain, du lieu où elles iront jouer, où l’on tiendra table ouverte, et où l’on s’assemblera ; enfin, elles sont si souvent dans l’exercice du jeu, qu’elles courent risque de mourir les cartes à la main ; jusques là même que j’ai ouï dire, qu’une femme de qualité étant en couche, demandait sans cesse à sa garde, quand elle pourrait jouer, ne s’affligeant d’autre chose, que de ce que ses Médecins ne lui permettaient pas de battre des cartes, ou de remuer des dés. […] Il viendra un jour où vous demanderez du temps pour faire pénitence : mais Dieu vous le refusera, dit l’Ange de l’Apocalypse, la femme et la Fille sage font toutes deux leur divertissement de leur occupation, et la femme et la Fille insensée font leur occupation de leurs divertissements ; il faut donc se faire une joie et un plaisir de s’occuper toujours ; et de faire son devoir. […] Tertullien rapporte l’histoire d’une Fille Chrétienne, qui fut possédée du Démon, pour avoir une seule fois assisté à la comédie, et comme on l’exorcisait, et qu’on demandait au Démon, qui l’avait fait si hardi que d’entrer dans cette jeune Fille, qui appartenait à Jesus-Christ par son Baptême ? […] Augustin demande, pourquoi un objet si éloigné avait fait sur David une si vive impression. […] Jean l’Evangéliste, au rapport de Cassien, se divertissait quelquefois avec une perdrix, qu’il avait rendue familière ; et comme un jour un chasseur lui demandait, d’où vient qu’une personne de sa gravité passait le temps à un tel divertissement.

99. (1666) Réponse à l'auteur de la lettre « letter » pp. 1-12

Vous la demandez hardiment à l’Auteur des lettres, comme s’il ne pouvait la donner, et comme s’il était impossible de savoir ce que vous ne savez pas. […] On ne peut pas demander une plus grande preuve de l’hospitalité de Port-Royal, ni souhaiter une conviction plus forte de la fausseté de votre histoire. […] Mais je vous demande qui est le plus coupable, ou celui qui prêche toujours la vérité ? […] Je vous demande seulement pourquoi vous jugez des intentions d’un Auteur, qui vous sont cachées ? […] , p. 23 : « Enfin, je vous demanderais volontiers ce qu’il faut que nous lisions, si ces sortes d’ouvrages nous sont défendus […] Nous ne pouvons pas toujours lire vos livres.

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