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233. (1667) Lettre sur la Comédie de l'Imposteur « Lettre sur la Comédie de l’Imposteur » pp. 1-124

Pour remettre la Vieille de son émotion, le Frère continue, sans faire semblant d’apercevoir le désordre où son discours l’a mise ; et pour un exemple de bigoterie qu’elle avait apporté, il en donne six ou sept qu’il propose, soutient et prouve l’être de la véritable vertu (nombre qui excède de beaucoup celui des bigots allégués par la Vieille), pour aller au-devant des jugements malicieux ou libertins qui voudraient induire de l’aventure qui fait le sujet de cette pièce qu’il n’y a point ou fort peu de véritables gens de bien, en témoignant par ce dénombrement que le nombre en est grand en soi, voire très grand, si on le compare à celui des fieffés bigots, qui ne réussiraient pas si bien dans le monde s’ils étaient en si grande quantité. […] La raison en est, que comme il n’y a rien qui nous plaise tant à voir en autrui, qu’un sentiment passionné ; ce qui est peut-être le plus grand principe de la véritable Rhétorique ; aussi n’y a-t-il rien qui déplaise plus que la froideur et l’apathie qui accompagne le sentiment de ridicule, surtout dans une personne qu’on aime : de sorte qu’il est plus avantageux d’en être haï ; parce que,quelque passion qu’une femme ait pour vous, elle est toujours favorable, étant toujours une marque que vous êtes capable de la toucher, qu’elle vous estime, et qu’elle est bien aise que vous l’aimiez ; au lieu que ne la toucher point du tout, et lui être indifférent, à plus forte raison lui paraître méprisable, pour peu que ce soit, c’est toujours être à son égard dans un néant le plus cruel du monde, quand elle est tout au vôtre : de sorte que, pour peu qu’un homme ait de courage ou d’autre voie ouverte pour revenir à la liberté et à la raison, la moindre marque qu’il aura de paraître ridicule, le guérira absolument, ou du moins le troublera, et le mettra en désordre, et par conséquent hors d’état de pousser une femme à bout pour cette fois, et elle de même en sûreté quant à lui ; ce qui est le but de ma réflexion. […] Le désordre ne procède d’autre cause que de l’opinion impie où la plupart des gens du monde sont aujourd’hui, que ce péché est moralement indifférent, et que c’est un point où la Religion contrarie directement la Raison naturelle.

234. (1766) Réflexions sur le théâtre, vol 5 « Réflexions sur le théâtre, vol 5 — REFLEXIONS. MORALES, POLITIQUES, HISTORIQUES, ET LITTÉRAIRES, SUR LE THÉATRE. LIVRE CINQUIÈME. — CHAPITRE V. Du Mensonge. » pp. 100-113

Ces désordres, fruits nécessaires de la galanterie, sont-ils tous sur le compte du théatre ?

235. (1671) Lettre d’un ecclésiastique à un de ses Amis « letter » pp. 472-482

On peut représenter, Monsieur, que ces désordres n’arrivent pas toujours, et que les Comédiennes sont quelquefois si mal faites, et ceux qui les voient si peu disposés au péché, qu’ils peuvent se regarder les uns les autres sans aucun péril.

236. (1836) De l’influence de la scène « De l’influence de la scène sur les mœurs en France » pp. 3-21

Les passions n’y sont présentées aux yeux que pour montrer tout le désordre dont elles sont cause ; et le vice y est peint partout avec des couleurs qui en font connaître et fuir la difformité ; c’est là proprement, le but que tout homme qui travaille pour le public, doit se proposer, et c’est ce que les premiers poètes tragiques avaient en vue sur toute chose.

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