Ce qui est encore déclaré plus expressément dans cet autre passage de l’Ecriture : « Que les Lévites se rendent fidèlement le matin dans le Temple pour bénir Dieu, et pour chanter ses louanges ; et qu’ils s’assemblent encore sur le tard, non seulement au temps de l’oblation des holocaustes, mais encore tous les jours de repos, au commencement de chaque mois, et dans toutes les autres solennités de l’année. » « Levitæ stent mane, ad confidente et canendum Domino, similiterque ad vesperam, tam in oblatione holocaustorum Domino, quam in Sabbatis, et Calendis, et solemnitatibus reliquis. » Paralip. […] Dieu déclare par le Prophète Osée qu’il a ces solennités en horreur, et qu’il ne les peut souffrir : Et le Prophète Amos ajoute qu’il les rejette, « Et que l’odeur des assemblées dans lesquelles on profane les jours destinés à son culte, au lieu de les sanctifier, ne saurait lui être agréable ». […] Car encore bien que ce peuple nonobstant cette licence, qui a été sans doute arrachée de la Cour de Rome, et qui ne leur a été donnée que comme par contrainte, et à cause de la dureté de leur cœur ; ne laisse pas d’être coupable devant Dieu ; les fidèles néanmoins qui sont sous ma charge, et que je dois régler et conduire, s’appuient sur cet exemple ; et ils ont pris même, dis-je, cette liberté de déclarer qu’ils auront recours à votre Sainteté pour éviter de faire ce que je ne désire que pour leur salut.
Mais parmi les Romains, les Patrices, c'est-à-dire, les nobles qui avaient la plus grande autorité ne furent pas si favorables à ces Scéniques, Histrions, Farceurs, Bouffons et Bateleurs que nous avons décrits ; car ils les notèrent d'infamie par les Lois, et les déclarèrent indignes de posséder aucunes Charges publiques, de porter les armes sous leurs Généraux, et d'avoir le droit de suffrage aux Assemblées de leurs Bourgeois, et nous ne voyons point que le peuple qui les regardait comme les Auteurs de tous leurs plaisirs, ait jamais obtenu ni seulement demandé leur rétablissement. […] Le premier et le plus considérable est l'Edit du Préteur qui contenait le droit commun du peuple Romain, et qui déclare infâmes ceux qui paraissaient sur la Scène, pour exercer l'art de bouffonnerie, ou pour y faire des récits. […] Aussi quand les Empereurs Dioclétien et Maximilien déclarent exempts de toute infamie des Mineurs que l'on en croyait notés pour avoir monté sur le Théâtre, ils ne parlent ni de Tragédie ni de Comédie, mais seulement de cet art de bouffonner impudemment, et d'y faire un Spectacle public de sa personne, qui sans doute eût rendu les Majeurs infâmes « Si qua in publicis porticibus, vel in his civitatum locis in quibus solent nostræ imagines consecrari, pictura Pantomimum veste humili, vel rigosis sinibus agitatorem aut vilem offerat Histrionem, illico revellatur. » l.
« Le théâtre est contraire à ces vœux solennels Qu’un chrétien, en naissant, fait au pied des autelsaz. » « Depuis qu’un Dieu fait homme est venu nous apprendre à mortifier nos sens, à combattre nos passions ; depuis que l’Eglise nous a fait promettre de mourir au monde et à ses pompes, à la chair et à ses désirs, à Satan et à ses œuvres ; depuis que l’Evangile, toujours ouvert et toujours expliqué, ne prêche partout que le renoncement aux joies et aux vanités du siècle, il semble que des chrétiens ne devraient pas attendre, pour se déclarer contre les spectacles, qu’on les y contraignît, mais y renoncer d’eux-mêmes et les condamner hautement. Cependant des hommes qui se disent chrétiens ne se contentent pas de se déclarer pour des divertissements si contraires à la religion qu’ils professent, ils courent encore les autoriser par leur présence. […] où en est la vertu d’une femme chrétienne, lorsqu’elle entend une personne de son sexe avouer sa faiblesse et la déclarer même au séducteur qui l’a fait naître ?
7° « L’homicide d’un tyran est illicite, c’est ce qu’on voit par le décret du concile de Constance qui condamne la proposition de Jean Petit : elle autorisait chaque particulier à faire mourir un tyran, par quelque voie que ce fût ; et nonobstant quelque serment qu’on eût fait, sans toutefois nommer l’auteur, ni aucun de ceux qui y étaient intéressés ; le concile, pour extirper cette erreur, déclare que cette doctrine est hérétique, scandaleuse, séditieuse, et qu’elle ne peut tendre qu’à autoriser les fourberies, les mensonges, les trahisons et les parjures. De plus, le concile déclare hérétiques tous ceux qui soutiendront opiniâtrement cette doctrine, et veut que comme tels ils soient punis selon les canons et les lois de l’Eglise.