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383. (1765) Réflexions sur le théâtre, vol. 4 « CHAPITRE VIII. De la Folie. » pp. 163-179

L'Eglise a toujours condamné avec indignation ces profanes extravagances ; elle a enfin réussi à les bannir du lieu saint, il n'en reste que quelques légers vestiges dans les processions de la ville d'Aix, dans quelques Communautés de filles, où le jour des Innocents les Pensionnaires sont les maîtresses, dans plusieurs paroisses de campagne, où le jour du Patron on fait des cérémonies singulières, surtout dans les folies du carnaval, dans les bals et les comédies ; ce que l'Eglise n'a jamais pu abolir, non plus que les vices qui les produisent, et les crimes qu'ils font commettre.

384. (1825) Des comédiens et du clergé « Des comédiens et du clergé. —  De certaines processions ou cérémonies religieuses, pratiquées par le clergé, et qui sont ou ont été beaucoup plus nuisibles au culte et a la morale publique que les comédies représentées sur nos théâtres.  » pp. 201-340

Je dis et je maintiens que c’était bon, très bon, pour ce temps, et que la mémoire du roi René ne peut jamais être entachée du crime de profanation, parce que ses intentions étaient pures et tout à fait religieuses ; mais l’expérience qui corrige tout, qui épure tout, nous a prouvé à l’évidence, que cette alliance de mascarades profanes, avec les objets et les personnages les plus révérés de notre culte, ne pouvait plus avoir lieu ; la voix du prince et des lois s’est fait entendre à cette occasion, et le clergé doit s’y soumettre avec d’autant plus d’empressement, que ses propres lois canoniques le lui prescrivent aussi. […] Or, la puissance temporelle est donc la véritable conservatrice d’une religion qui mérite tous nos respects et toute notre ferveur ; car il est démontré par des traits infinis dont fourmille notre histoire, ainsi que celle de tous les peuples chrétiens, que si les prêtres n’avaient pas toujours rencontré dans la sagesse et la force de l’autorité séculière, une barrière contre leurs écarts, leur ambition et leur ignorance, cette même religion serait anéantie par ses propres ministres, dont les fautes, les égarements et même les crimes (assassinats d’Henri III et d’Henri IV) ne le cèdent en rien aux autres classes de la société. […] donc que les prêtres n’ont de sacré que leur caractère, et que, du moment où ils s’oublient au point de l’avilir, ils tombent sous la loi commune, et reçoivent, comme les autres citoyens, le châtiment dû à leurs crimes ou à leurs délits.

385. (1773) Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. Livre quinzieme « Réflexions morales, politiques, historiques, et littéraires, sur le théatre. — Chapitre VI. Suite d’Anecdotes illustres. » pp. 184-225

Le crime est un mauvais titre ; mais s’ils font payés, qui mérite mieux d’en profiter ? […] Ce seroit tourner la justice contre la justice même, de laisser en des mains criminelles le fruit de son crime ; ainsi parle la loi 52 ibid.

386. (1694) Sentiments de l’Eglise et des Pères « II. PARTIE. Où l’on répond aux Objections de l’Auteur de la Lettre. » pp. 89-140

Il l’appelle un métier infâme et pernicieux, et il la fait la source d’une infinité de crimes, et la boutique de l’impudicité, et de la méchanceté ; où les personnes de tout sexe, de tout âge, et de toute condition se pervertissent et se corrompent. […] Il ne faut point juger du péril qu’il y a en général d’aller à la Comédie, par les dispositions toutes singulières qui se peuvent trouver dans un très petit nombre de personnes ; mais par la multitude de ceux à qui l’expérience a fait connaître qu’on ne peut aller à ces assemblées du grand et du beau monde, sans un extrême danger de la pureté, de la piété et du salut ; et par conséquent sans crime, car je veux que la pièce soit si innocente, si modeste et si honnête, qu’on la pourra avoir et entendre sans que la pureté des yeux, des oreilles et de l’esprit en ressente aucune maligne impression (quoique cela soit très difficile dans la pratique) ce sera la pompe du siècle, l’empressement pour la satisfaction des sens et pour les plaisirs ; l’ardeur pour se remplir l’esprit et le cœur de l’estime et de l’amour de ce que le monde a de plus charmant et de plus propre à faire oublier Dieu et l’éternité, qui feront tout le mal, dit le P.

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