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101. (1743) De la réformation du théâtre « De la réformation du théâtre — PREMIERE PARTIE. — CHAPITRE III. Réflexions sur le renouvellement du Théâtre. » pp. 36-41

Ce Public cependant, qui pense en général comme nous venons de dire, ne cesse pas de changer d’avis, ou de paraître en changer de temps à autre : lorsqu’il parle de bonne foi, ce n’est pas la correction des mœurs qu’il cherche au Théâtre, il n’y va que pour son plaisir ; mais, si les plaintes contre le Théâtre se renouvellent, son langage n’est plus le même ; il craint qu’on ne resserre la liberté des Poètes, et qu’on ne les réduise à devenir insipides, et par conséquent ennuyeux.

102. (1765) De l’éducation civile « De l’éducation civile » pp. 76-113

Je sais qu’il est encore des Ecrivains courageux, qui luttent avec succès contre le goût dominant ; & qui, contens des suffrages du petit nombre de leurs pareils, se mettent peu en peine des applaudissemens du vulgaire : mais le nombre n’en est-il pas déja considérablement diminué, & n’est-il pas à craindre qu’il ne diminue encore de jour en jour, & que l’esprit des Lettres ne s’abâtardisse entiérement si l’on n’y apporte promptement un remede efficace. Pour trouver ce remede efficace, il faut imiter la conduite d’un Médecin courageux & prudent, qui remonte à la source du mal, & qui ne s’arrête point aux topiques lorsqu’il a quelque lieu de craindre les progrès de la maladie. […] Il n’y auroit presque point à craindre qu’on les oubliât promptement : les détails de la vie y rameneroient sans cesse ; & l’expérience journaliere, plus éloquente que les Maîtres, acheveroit la conviction.

103. (1769) De l’Art du Théâtre en général. Tome I « De l’Art du Théatre. Livre quatriéme. — Chapitre III. De l’Unité de lieu, de Tems & de Personne. » pp. 211-238

Disons à la gloire des Français qu’ils sont les seuls peuples de l’Europe qui ayent voulu adopter l’unité de lieu ; il n’ont pas craint, ainsi que les Allemans, les Anglais, les Espagnols & les Italiens, de s’asservir à des règles trop génantes, aussi leurs Poèmes ne craignent ils aucune comparaison. […] La raison d’une pareille faute vient, sans doute, de ce qu’on craindrait d’ennuyer, si l’on ne soutenait ce genre de Pièce par un grand Spectacle.

104. (1765) Réflexions sur le théâtre, vol. 4 « LIVRE QUATRIEME. » pp. 1-3

A entendre quelques-uns de ses apologistes, on dirait qu'il ne mérite que des éloges, pourvu qu'on le purge des infamies de l'impureté ; comme si l'amour était la seule passion qu'il excite, ou la seule qui soit à craindre !

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