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50. (1838) Principes de l’homme raisonnable sur les spectacles pp. 3-62

Le grand Scipion s’y opposa, et fit à ce sujet un discours si véhément, pour prouver que les Spectacles corrompraient infailliblement les Romains, que le Sénat fit vendre tout ce qui devait servir à cette construction. […] Il ne dit pas : Celui-là périra, qui est dans le péril ; mais celui qui l’aime et s’y expose. » « Qui que vous soyez donc, qui plaidez la cause des Théâtres, vous n’éviterez pas le Jugement de Dieu. » Fénélon, dans sa Lettre à l’Académie française, s’explique en ces termes : « Je ne souhaite pas qu’on perfectionne les Spectacles, où l’on ne représente les passions corrompues que pour les allumer. […] Jésus-Christ formerait lui-même les sons d’une voix qui corrompt les cœurs ? […] Cet homme si expert et si distingué dans son art, dit encore « que les sentiments qui seraient les plus corrects sur le papier, changent de nature en passant par la bouche des acteurs, et deviennent criminels par les idées corrompues qu’ils font naître dans l’esprit du spectateur même le plus indifférent. » La voie la plus sûre, selon lui, pour faire tomber le goût de nos Spectacles, c’est d’élever les jeunes gens de manière qu’ils ne s’exposent jamais à y aller. « Communément,36 jusqu’à l’âge de dix ans, dit-il, les enfants sont bien élevés : depuis dix ans jusqu’à quinze, l’éducation faiblit, et les enfants commencent à être gâtés, souvent même par leurs pères et mères ; enfin, depuis quinze ans jusqu’à vingt, les jeunes gens, maîtres de leurs actions, achèvent eux-mêmes de se corrompre. » « Les parents, pour l’ordinaire, plus occupés de l’extérieur que du fond de l’éducation de leurs enfants, ne s’attachent qu’à leur apprendre les manières et l’usage du monde où ils ont grand soin de les produire.

51. (1667) Traité de la comédie « Traité de la comédie — XVII.  » pp. 471-473

C'est ce qui fait qu'il n'y a rien de plus pernicieux que la morale poétique et romanesque, parce que ce n'est qu'un amas de fausses opinions qui naissent de ces trois sources, et qui ne sont agréables qu'en ce qu'elles flattent les inclinations corrompues des lecteurs ou des spectateurs.

52. (1675) Traité de la comédie « XVII.  » pp. 297-299

C'est ce qui fait qu'il n'y a rien de plus pernicieux que la Morale Poétique et Romanesque, parce que ce n'est qu'un amas des fausses opinions qui naissent de ces trois sources, et qui ne sont agréables qu'en ce qu'elles flattent les inclinations corrompues des lecteurs, ou des spectateurs.

53. (1781) Lettre à M. *** sur les Spectacles des Boulevards. Par M. Rousseau pp. 1-83

quelle autre ressource, sinon celle de séduire & de corrompre les cœurs, ne pouvant amuser les esprits ? […] Et quel mal pourraient nous faire nos ennemis jurés, quel mal plus grand, que celui de corrompre nos femmes & nos enfans ? […] Rien de plus constant, ils corrompent, ils perdent entiérement les mœurs. […] Ils en corrompent des milliers, & on ne dit rien, personne n’éleve la voix pour plaider la cause des mœurs au Tribunal de la Raison ! […] La Comédie attache l’homme vicieux & l’homme ridicule à la société qu’ils corrompent & qu’ils ennuyent.

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