C’est un crible qui sépare l’ivraie du bon grain ; ce sont des saignées nécessaires pour se débarrasser du mauvais sang, qui corrompt tout le corps & altere la santé ; nous lui devons ce zele de faire distinguer les loups, qui, sous la peau de brebis, trompent & désolent le bercail. […] Young avoit des vertus, il étoit charitable pour les pauvres, zéle pour ses brebis, plein de respect pour la Religion, aussi n’aimoit-il ni Voltaire, ni sa philosophie, il est surprenant que le Théatre ne l’ait pas corrompu ; mais les Drames tout opposés à la dépravation qui y regne, ne sont que des effeverscenses momentanées de son chagrin, comme dans les autres ; ce sont des bouillons de colere, des ivresses d’amour, des expressions de malignité, des débordemens de bouffonneries, il ne quitta pas sa Paroisse ni ses fonctions pour aller dans les coulisses, se brûler avec les actrices comme le papillon à la chandelle.
(La Marquise de Segur,) destinée au soutient des mœurs & à venger ce siecle du reproche qu’on lui fait de les corrompre, méritoit de paroître dans une Paroisse où des hommes pleins de sagesse & de zele donnent l’exemple & la leçon de toutes les vertus, qui illustre un Ordre aussi precieux à l’Eglise qu’à l’Etat, (les Bénédictins qui ont une maison à saint Ferjeux,) le suffrage éclaïré, impartial & libre de vos compatriotes, vous défère la couronne.
Preuves que le nouveau Théâtre corrompt le bon goût, & détruira tout-à-fait les Lettres.
Au reste, c’est la même chose ; les jeux voluptueux qui efféminent les hommes, ne sont que le théâtre en détail, et le théâtre n’est que l’amas de tout ce qui corrompt les mœurs.