La satisfaction de vos besoins et les connaissances utiles vous offraient toujours des plaisirs sans mélange : vous vous contentiez de croire ce que vous sentiez : Et sans vous embarrasser dans ce que vous ne compreniez pas, vous n’interrompiez point le cours naturel de vos esprits, vous ne les rassembliez point inutilement dans votre cerveau, au détriment du reste de vos organes : par l’exercice que vous faisiez, vous les aidiez au contraire à circuler par tout votre corps : vivant tranquilles, vous viviez en santé, vous étiez gais et vigoureux. […] [NDE] Dans son Effets de l'air sur le corps humain considéré dans le son, ou Discours sur le chant, Mézières dit qu'il avait soumis son ouvrage « aux lumières d'une personne savante et autorisée » et qu'il incorpore ses corrections ou changements en lettres italiques dans les Notes.
Tous les Saints sont doués de toutes les qualités, de toutes les graces du corps & de l’esprit. […] Le dommage spirituel de l’ame est bien plus grand que celui du corps, de l’honneur, & de la fortune, dont la reparation est d’une obligation si étroite. […] Le fard, l’indécence, la parure, qui la frélarent, blessent mortellement l’ame & le corps. […] On n’a pas fait cet établissement académique, parce que toutes les femmes étant Académiciennes, ce corps seroit trop nombreux. […] Quel objet de commerce offrent les parures de votre corps, qu’elles embelissent pour le mieux débiter ?
C’est en l’observant que nous procurons à nos corps en même temps qu’à nos ames leur souveraine felicité. […] Or le bonheur que nous devons procurer à nos corps, ce n’est pas de les abandonner à leurs plaisirs, c’est de les rendre brillans de gloire dans le Ciel ; & le bonheur que nous devons procurer à nos ames, c’est de les rendre dignes de posseder Dieu pendant l’éternité. […] Se considere-t-il comme enfant de Dieu, comme membre de Jesus-Christ, comme éclairé de ses lumiéres, enrichi de ses graces, nourri de son Corps, héritier de son Royaume ?
Vous avés renoncé à la chair dans vôtre Baptême, c’est à dire, que vous avés promis de ne point vivre selon les sens : vous vous êtes engagés à regarder comme des crimes la molesse, l’indolence, la sensualité, & pour m’exprimer avec le grand Apôtre, à crucifier vôtre chair, à la châtier, à reduire vôtre corps en servitude ; ce n’est pas ici un état de perfection fondé sur la severité de la morale, c’est un vœu solemnel fondé sur le plus saint de tous les actes de Religion. […] à voir la delicatesse avec laquelle on traite son corps, à l’indolence & l’oisiveté à laquelle s’abandonnent les gens du monde, ne les prendroit-on pas plûtôt pour des Disciples d’Epicure que pour des enfans de Jesus-Christ & de son Eglise ? […] car il n’y a point de milieu : ce n’est pas que la Religion Chrétienne ne connoisse & ne permette certains délassemens, & de corps & d’esprit, sans lesquels les travaux paroîtroient rebutans, & la vertu trop farouche ; mais ces sortes de délassemens ne sont permis que pour en venir à une devotion plus serieuse, & la Religion n’en reconnoît point d’autre fin.