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78. (1775) Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. Livre dix-septieme « Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. — Chapitre I. La Rosiere de Salenci. » pp. 10-37

Traîner de tribunal en tribunal les paisibles habitans, les enlever à leurs travaux, & leur arracher le bien le plus précieux dont ils jouissent depuis douze siecles, au préjudice des bonnes mœurs, dont il a conservé la pureté : bien auquel, ni lui, ni ses prédécesseurs n’ont contribué, dont il ne lui revient aucun profit. […] Differents de nos grossiers villageois, ils ont conservé jusqu’à present la touchante simplicité des campagnes. […] ………………………………………………………………………………… De ces malheurs Salenci préservé, Loin des cités goûte une paix profonde, Et sous nos torts le ciel a conservé Le premier bien que sa main fit au monde. […] Il ne faut pas devenir le tyran des enfans, par un excès de rigueur : mais en général la legereté, la facilité, l’amour du plaisir, la vanité, sur-tout dans le sexe rendent absolument nécessaire la vigilance des parens & des maîtres, la suite du danger, l’éloignement des moindres libertés, si on veut conserver le trésor de l’innocence.

79. (1766) Réflexions sur le théâtre, vol 5 « Réflexions sur le théâtre, vol 5 — REFLEXIONS. MORALES, POLITIQUES, HISTORIQUES, ET LITTÉRAIRES, SUR LE THÉATRE. LIVRE CINQUIÈME. — CHAPITRE I. Préjugés légitimes contre le Théatre. » pp. 4-29

On lit dans le Mercure de mars 1765 une jolie Épître à la Doligni, jeune débutante, vertueuse, dit-on, mais au moment de perdre son innocence, qu’on exhorte à la conserver. […] Eût-on conservé son innocence, fût-on dans les meilleurs sentimens, la seule assemblée seroit une mer orageuse où le plus saint n’éviteroit pas le naufrage : Cum bono bonus eris, & cum perverso perverteris. […] Ils portèrent leurs plaintes aux premiers Gentilshommes de la chambre, & leur représentèrent qu’ils ne pouvoient conserver dans leur corps (si honorable) un homme déshonoré (un Comédien peut-il être déshonoré ?). […] Son mal empira, & comme toutes les Facultés de Paris & de Montpellier, non plus que tous les Médecins du Roi, ne suffisent pas pour conserver une vie si précieuse à l’État, il fallut aller chercher du secours hors du royaume.

80. (1767) Réflexions sur le théâtre, vol 6 « Réflexions sur le théâtre, vol 6 — RÉFLEXIONS. MORALES, POLITIQUES, HISTORIQUES, ET LITTÉRAIRES, SUR LE THÉATRE. LIVRE SIXIÈME. — CHAPITRE III. Immodestie des Actrices. » pp. 57-84

Quand on condamne l’immodestie des femmes, ne parle-t-on que de cette licence grossiere du théatre payen, dont l’histoire a conservé la mémoire comme d’un phénomène de corruption, sous l’empire de Caligula, de Néron, d’Héliogabale, &c. lorsqu’un peuple brutal, connoissant bien le caréctère des Comédiennes, les méprisoit assez pour les faire dépouiller en plein théatre, ordre qu’elles exécutoient avec joie, & souvent se faisoient donner, nudentur mimæ ne parle-t-on que de l’état où, comme des animaux, vivent les Sauvages de l’Amerique & les Negres de la Guinée, qu’un soleil toujours brûlant force de chercher toute sorte de soulagement ? […] Il lui donna des habits de peau, dont il est vrai-semblable que les Patriarches ont conservé & transmis la forme au peuple Juif. […] Celle-ci est plus ancienne qu’on ne pense, elle remonte bien plus haut que le Christianisme : le Paganisme l’a introduite, & les nations idolâtres l’ont conservée : est-ce en faire l’apologie ? […] Vous êtes le Temple du Saint Esprit : ce n’est pas assez de ne pas vous profaner vous-même, ne vous exposez pas à la profanaion ; conservez non-seulement votre chasteté, mais encore celle des autres, & ne contribuez jamais à la leur faire perdre : la vertu seroit déjà perdue, en lui faisant courir ces risques.

81. (1758) Causes de la décadence du goût sur le théatre. Première partie « Causes de la décadence du goût sur le théâtre. — Chapitre XII. Des Machines & du merveilleux. » pp. 179-203

On a peine à croire que Clytemnestre, qui avoit ce Prince en horreur, en eût conservé cette dépouille, & moins encore l’eût donnée à sa fille qu’elle n’aimoit guere plus. […] Comment Zaïre avoit-elle conservé cette croix ?

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