Ce sentiment commun à tous, à l’ignorant comme au savant, aux simples, comme aux politiques, au coupable comme a l’innocent, est un mouvement naturel & involontaire de honte & de crainte du péché, le cri de la conscience que Dieu fait entendre, une vraie grace de préservatif & de remede. […] Le cri de la conscience a deux emplois.
Il répondit généreusement : Ma conscience ne me le permet point ; je suis le seul dans la ville, qui puisse y maintenir le bon ordre avec autorité. […] Ainsi consume-t-on au théatre son temps, son argent, son devoir, son honneur, la conscience, pour n’en tirer que de la fumée. 2.° Que les anciennes représentations des Mysteres & des Martyres valloient mieux que nos drames.
&c, étouffent peu-à-peu les remords de la conscience, en appaisant les scrupules, & effaçant insensiblement cette pudeur importune… ainsi, soit que le spectacle ne cause qu’une émotion passagére, qui faussement paroit innocente ; soit qu’il excite, ou qu’il rappelle des passions plus durables… Ce qui fait le plaisir des spectacles, c’est ce qui en fait le danger, & on peut dire prèsque toujours, que la meilleure piéce en un sens, est en un autre sens, la plus mauvaise. » Le Grand Vocabulaire François, tom. 25 pag. 177 & 178, fait un trop bel éloge de Mr. le Duc de la Rochefoucauld, Prince de Marsillac, & fils de François I., pour qu’il ne soit pas cité dans la cause des spectacles. […] Consultons notre conscience, & nous n’irons plus au Théatre. […] Les Conciles, les Sts Peres &c &c n’ont connu aucune de ces distinctions, qu’on n’a inventées, que pour éluder l’autorité, & se faire une conscience à sa mode. […] Illicites & criminels, parce qu’ils flattent la corruption du cœur, étouffent peu à peu les remords de la conscience, effaçant insensiblement la pudeur.
Interrogé pourquoi il l’avait confiée à Panulphe, il répond que c’est encore « par principe de conscience » ; que Panulphe lui fit entendre que « si on venait à lui demander ces papiers, comme tout se sait, il serait contraint de nier de les avoir pour ne pas trahir ses amis ; que pour éviter ce mensonge, il n’avait qu’à les remettre dans ses mains, où ils seraient autant dans sa disposition qu’auparavant, après quoi il pourrait sans scrupule nier hardiment de les avoir ». Enfin le Bonhomme explique merveilleusement à son Beau-frère par l’exemple de cette affaire, de quelle manière les Bigots savent intéresser la conscience dans tout ce qu’il font et ne font pas, et étendre leur empire par cette voie jusqu’aux choses les plus importantes et les plus éloignées de leur profession. […] La réécriture de 1667 va dans le sens de la clarification, par le choix du titre (Panulphe, ou l’imposteur) et parce que Panulphe n’est plus un directeur de conscience.