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123. (1778) Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. Livre vingtieme « Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. — Chapitre II. Suite du Clergé Comédien, » pp. 52-67

On peut aussi peu le disputer au clergé ; Julien y fut admis, reçut les ordres mineurs & en remplit les fonctions avec édification, & bâtit une église à frais communs avec son frere Gallus, qui ne se démentit jamais. […] On se souvient d’un autre sonnet qui mérite d’être conservé, par la vérité qu’il présente & le ridicule sur le suïcide, si commun au théatre & dans le pastoral, où sans cesse on veut se tuer, on ne peut pas survivre à son amant, à sa maitresse ; on va se jetter dans l’eau, se donner un coup d’épée, &c. qui heureusement ne passe ne passe pas le bout des levres.

124. (1760) Critique d’un livre contre les spectacles « REMARQUES. SUR LE LIVRE DE J.J. ROUSSEAU, CONTRE LES SPECTACLES. » pp. 21-65

C’est précisément leur aversion pour les choses communes, qui les ramène quelquefois aux choses simples. […] De ce goût commun pour la solitude, naît aussi celui des lectures contemplatives et des Romans, dont l’Angleterre est inondée » (t).

125. (1666) La famille sainte « DES DIVERTISSEMENTS » pp. 409-504

Le plus commun de tous les divertissements, c’est l’entretien, ou le commerce des discours, que les hommes peuvent avoir les uns avec les autres : Pour être le plus commun, il n’est pas le pire, et bien qu’il coûte peu, il a néanmoins de très grandes utilités. […] Tout parle en un homme ; s’il y a quelque chose qui nous empêche de goûter la douceur de la conversation, c’est qu’elle est commune, et que les viandes communes ne piquent point notre appétit ; il en est comme de la santé, nous ne connaissons jamais bien ce qu’elle vaut, que quand elle nous manque ; on la sait estimer après une longue solitude. […] Ce qui se passe en la Tarantoler tiendrait lieu de miracle s’il n’était commun. […] On oppose que le Bal est un divertissement public, plût à Dieu qu’il ne le fût pas tant, le désordre n’en serait pas si déplorable s’il était moins commun. […] Un autre gros péché qui ne se rencontre pas en tous les Chasseurs, mais qui n’est que trop commun, c’est de charger les Villageois de nourrir leur meute.

126. (1775) Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. Livre dix-septieme « Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. — Chapitre II. L’Arétin, le Tasse, l’Arioste. » pp. 38-79

Quoiqu’il fut bâtard, & selon l’opinion commune adultérin, il eut l’audace de faire peindre sa mere sous la figure de la très-sainte Vierge recevant l’annonciation de l’Ange. […] Les représentations des Mysteres étoient alors communes en Europe : il n’y avoit de comédiens en France que les Confreres de la Passion. […] Platon , dit-il, a emporté le surnom de Divin, par un consentement universel qu’aucun n’a essayé de lui envier ; & les italiens, qui se vantent & avec raison d’avoir l’esprit éveillé & le discours plus sain que les autres nations, viennent d’en étrenner l’Arétin, auquel, sauf, une façon de parler bouffie & bouillonnée, des pointes ingénieuses à la vérité, mais recherchées de loin, & fantastiques, & outre l’éloquence, telle quelle puisse être, je ne vois pas qu’il y ait rien au-dessus des communs auteurs de son siecle : car tant s’en faut qu’il approche de cette ancienne divinité. […] Il sont encore plus commun. […] Il n’en fut pas moins la victime de l’infortune, qui le dérange a si fort que, malgré des talens & des lumieres fort au-dessus du commun, ses traits d’esprit & de raison ne sont que des éclairs rapides qui percent dans les sombres ténebres d’une mélancolie qui tient à la folie.

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