La tragédie se repaît des disgraces des grands, des meurtres, des fureurs, des révoltes, dont un un spectateur cruel se fait un spectacle délicieux, comme des combats des gladiateurs.
Les aspirans à la gloire de ces combats iroient la veille inscrire leur nom & leurs qualités chez un Commissaire chargé de ce détail, ils tireroient au sort, & lorsque chacun de ces Messieurs auroient su l’athlète auquel il auroit affaire, ils pourroient aller souper tous ensemble comme d’honnêtes gens qui s’égorgeront le lendemain, mais sans se haïr, & seulement parce qu’ils ont du cœur.
En allant au combat, on s’éxcitait par des cris ; peut-être qu’un guerrier aura tiré de ces cris, ou de ces mots entrecoupés par lesqueles on témoignait sa fureur, une manière de chant qu’on aura conservée pour l’employer dans l’occasion.
N’opposez donc plus ceste coustume, elle est contraire aux loix diuines & humaines elle repugne à la doctrine des saincts Peres, combat les Conciles & saincts Decrets, & foule aux pieds les Edicts, les Arrests de la Cour, les ordonnances de vos Magistrats, bref elle est contre les bonnes mœurs, par consequent nulle de toutes nullitez : n’oppose plus ceste coustume, puis que le Diable l’a enfantee, l’idolatrie l’a fomentee, l’heresie l’a esleuee, & la desobeïssance l’a auctorisee : Balsamo Synod.