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87. (1763) Réflexions sur le théâtre, vol. 1 « LIVRE PREMIER. CHAPITRE I. Le Clergé peut-il aller à la Comédie ? » pp. 10-27

Le Clergé peut-il aller à la Comédie ? […] La comédie est à plus forte raison interdite aux Ecclésiastiques en place. […] Il condamne hautement la comédie, surtout pour les Ecclésiastiques, qu’il déclare encourir les plus grandes peines, s’ils y assistent. […] est précis pour défendre la comédie aux Clercs. […] On a cru avec raison qu’il y avait toujours et du scandale pour le Clergé, et des dangers pour tout le monde, d’aller à la comédie.

88. (1694) Maximes et Réflections sur la Comédie « XXXV. Conclusion de tout ce discours. » pp. 138-152

Les personnages de femme qu’on exclut absolument de la comédie pour plusieurs raisons, et entre autres pour éviter les déguisements que nous avons vu condamnés, même par les philosophes, la réduisent à si peu de sujets, qui encore se trouveraient infiniment éloignés de l’esprit des comédies d’aujourd’hui, qu’elles tomberaient d’elles-mêmes si on les renfermait dans de telles règles. Qui ne voit donc que la comédie ne se pourrait soutenir, si elle ne mêlait le bien et le mal, plus portée encore au dernier qui est plus du goût de la multitude ? […] On voit en effet par expérience, à quoi s’est enfin terminée toute la réforme de la comédie qu’on a voulu introduire dans nos jours. […] Voilà les saintes maximes de la religion chrétienne sur la comédie. […] Pour déraciner tout à fait le goût de la comédie, il faudrait inspirer celui de la lecture de l’Evangile, et celui de la prière.

89. (1823) Instruction sur les spectacles « Chapitre premier. Origine des Spectacles. » pp. 1-14

La comédie chez les Grecs n’eut pas une plus belle origine que la tragédie : elle dut sa naissance aux bouffonneries et aux obscénités des satyres bachiques ; car, de tous les dieux, celui sans contredit qui était le plus propre à faire inventer la tragédie et la comédie était Bacchus. […] La comédie n’en devint pas moins nuisible aux bonnes mœurs que la tragédie. […] La première comédie fut jouée environ quarante ans après la mort de Sophocle et d’Euripide, trois cent soixante-six ans avant Jésus-Christ. Ce genre de spectacle se perfectionna peu à peu, et les différents degrés par lesquels il passa produisirent plusieurs sortes de comédies. […] Les comédies de Molière, né en 1620 ; les drames de Racine, né en 1659 ; de Régnard, né en 1647, et de Voltaire, né en 1694 ; les représentations lyriques de Lully, né en 1633, et de Quinault, né en 1635 ; enfin, la gaîté de la comédie italienne augmentèrent la séduction des partisans des théâtres.

90. (1752) Traité sur la poésie dramatique « Traité sur la poésie dramatique — CHAPITRE II. Histoire de la Poësie Dramatique chez les Grecs. » pp. 17-48

La danse de la Tragédie fut par son nom & son caractere distinguée de celle de la Comédie. […] La Comédie avoit enfin été reçue à Athenes. […] Les Athéniens admiroient ce tableau, en s’y reconnoissant comme dans les Comédies d’Aristophane. […] Il leur fut défendu de nommer les Personnes, ce qui donna lieu à la moyenne Comédie. […] La Comédie qui fut appellée nouvelle fut sans Chœurs.

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