« Fuis ce lieu dangereux, innocente pudeurbu ; Fuis ces rochers couverts des débris de l’honneur. » On reconnaissait les premiers chrétiens à leur éloignement pour le cirque. […] Pour peu que vous réfléchissiez sur tout ce qu’on y représente, vous reconnaîtrez aisément que les plaisirs du théâtre sont entièrement opposés à la morale évangélique, incompatibles avec l’esprit de piété qui doit animer tous les chrétiens, et qu’ils présentent encore aujourd’hui tous les dangers qui les ont fait condamner par les saints Pères. […] Chrétiens, gardez-vous bien d’aller au théâtre, quand même le sujet de la pièce serait tiré de l’Ecriture sainte. […] Ces grands hommes vous disent qu’on ne peut aller au théâtre sans abjurer sa qualité de chrétien, sans désobéir à l’Eglise, sans se livrer aux vanités et aux pompes auxquelles on a renoncé dans le baptême, et sans se fermer l’entrée du ciel.
Car lors elles exposent en moquerie la Religion Chrétienne. […] Que fait au milieu de ces choses le fidèle Chrétien ? […] Cela toutefois faisons-nous, qui nous disons Chrétiens. […] Car, quelle est la première confession salutaire au baptême des Chrétiens ? […] Quelle espérance reste devant Dieu aux peuples Chrétiens ?
Cette disposition est mauvaise dans tous les hommes ; l’attention qu’on doit avoir à s’en préserver ne regarde pas seulement les ecclésiastiques ; et l’Eglise instruit tous les chrétiens en leurs personnes. […] C’est une illusion semblable à celle de certains docteurs qui rapportent les canons par où l’usure est défendue aux ecclésiastiques, comme s’ils portaient une permission au reste des chrétiens de l’exercer. […] , dans les autres décrets de l’Eglise, que les passages de l’Ecriture sur laquelle on fonde la prohibition de l’usure pour les ecclésiastiques, regardent également tous les chrétiens : il faudra donc conclure dès làs, que l’on a voulu faire une obligation spéciale aux clercs de ce qui était d’ailleurs établi par les règles communes de l’Evangile : vous ne vous tromperez pas en tirant dans le même cas une conséquence semblable des canons, où les spectacles sont défendus à tout l’ordre ecclésiastique, et le canon du Concile de Tours que nous avons rapporté vous en sera un grand exemple.
Lorsque j’étais dans ces divertissements Dieu m’a vu, la sainte Vierge et les Anges ont été les spectateurs de ma joie criminelle, et ont vu mon caractère de Chrétien profané, ils l’ont vu avec horreur, ils l’ont vu avec compassion. […] S’il arrive qu’une Dame Chrétienne se trouve engagée dans cette occasion, et ne puisse par bienséance s’en dispenser, il faut qu’elle prenne cela comme une épreuve de sa vertu. […] une fille Chrétienne qui aura vécu dans la modestie, croyant qu’il lui est permis de prendre quelque chose d’extraordinaire, se met au hasard de se perdre. […] « Malheur à vous, dit-il, qui cherchez la joie et les ris » : « Va vobis qui ridetis. » Je ne voudrais que cette seule pensée pour arrêter un Chrétien, lorsqu’on lui propose une partie de comédie ou de bal. […] Tout ce que l’on voit dans les spectacles profanes, n’est autre chose que les pompes de Satan, auxquelles le Chrétien a renoncé dans son Baptême.