Et comment eût-il été possible qu'il eût pu jouer seul, c'est-à-dire chanter et danser une Comédie ou une Tragédie toute entière ? […] Aussi quand pour avoir été rappelé trop souvent sur la Scène par le peuple, sa voix devint rauque et désagréable, il fut obligé de se faire assister d'un jeune garçon qui chantait les vers qu'il lui fallait représenter, et d'un Musicien qui touchait quelque instrument, et ne se réserva que la Danse qui se trouvait plus libre, ne s'occupant qu'à faire ses postures ingénieuses qui représentaient le sens des paroles, en quoi il était merveilleux, ce qui passa depuis en coutume. Mais ce qui ne laisse point de doute en cette opinion est ce que Valère Maxime ajoute que ce Poète s'étant délivré de la peine de chanter « Et cum vocem obtudisset, adhibito pueri et tibinicis concentu, gesticulationem tacitus peregit. » Val.
Vous aimiez à voir et à entendre ces filles de Babylone, qui chantaient les cantiques de leur pays. […] C’est au Dieu vivant que nous offrirons nos solennelles actions de grâces : nous chanterons les Cantiques de Sion dans nos Temples.
Il faut convenir qu’ils exécutent cet opéra comique à merveille, que Mesdemoiselles le Vienne, Joly et Lange chantent et dansent avec beaucoup de grace, et qu’on ne peut pas donner à des couplets plus d’esprit et d’expression que M. […] Ces divers théâtres ne pouvoient pas même chanter un pont-neuf ; et quand une chanson étoit nécessaire, l’acteur la récitoit, et les violons en jouoient l’air. Pour obtenir la permission de chanter, les entrepreneurs des Beaujolois convinrent que leurs acteurs ne seroient que les gestes pendant que des musiciens chanteroient pour eux dans la coulisse. […] Les enfans savent que Mazarin disoit des François : « ils chantent ; ils paieront ». Et ce qui fait aujourd’hui trembler l’aristocratie, c’est qu’on discute, on écrit, on s’arme, et l’on ne chante pas.
En convenant que les Drames du nouveau Théâtre, sont en général assez mal écrits, je ne prétends pas lui faire perdre l’estime de ceux qui veulent bien la lui accorder, ni faire chanter victoire à ses énnemis. […] Je cite plus volontiers des morceaux de Musique, parce que les Ariettes & les Romances du Spectacle moderne sont dans la bouche de tout le monde : il est singulier qu’on les applaudisse, qu’on les entende au Théâtre, & qu’on les chante à tout moment, sans s’apperçevoir qu’on n’y comprend rien, & qu’elles ne sont remplies que de galimatias ou de mots vuide de sens : qu’on fasse attention à cette Ariette. […] Il se présente ici une question fort naturelle à ce que je viens de dire : pourquoi les Ariettes font elles tant de plaisir, & sont-elles tant chantées, quoiqu’elles soient obscures pour la plus-part, & peu délicates ? […] Nous nous contentons de ce que les choses nous paraissent d’abord : notre fond naturel de gaîté nous oblige à chanter indifféramment toutes les paroles qui sont sur des Airs. […] Ce sont des Femmes, des Musiciens, ou des petits Maîtres qui les chantent partout : or le goût de cette partie de la Société n’est pas fort difficile : il cesse donc d’être surprenant que des Ariettes mal écrites fassent le principal ornement des Tables, des Concerts, & de nos Spectacles.