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16. (1783) La vraie philosophie « La vraie philosophie » pp. 229-251

Examinons sans préjugé le mal qu’ils ont causé, & qu’ils peuvent causer dans les cœurs mêmes qui se vantent d’être les plus insensibles. […] On n’y parle que de plaisirs, on n’y inspire que l’amour des plaisirs, on n’y chante que les plaisirs ; l’amour des plaisirs a causé la perte des Grecs & des Romains. […] D’où l’on ose conclure que deux heures par jour, données à l’activité du vice, sauvent une partie des crimes qui se commettroient ; & tout ce que les spectacles causent d’entretiens dans les cafés & autres refuges de fainéans & de libertins est encore autant de gagné pour les peres de famille, soit sur l’honneur de leurs filles ou de leurs femmes, soit sur leurs bourses & celle de leurs enfans. […] L’unique regret qui me reste, c’est de ne pouvoir point assez effacer le scandale que j’ai pu donner à la Religion par ce genre d’ouvrage, & de n’être point à portée de réparer le mal que j’ai pu causer sans le vouloir … … les gens de bon air, les demi-raisonneurs, les pitoyables incrédules, peuvent à leur aise se moquer de ma démarche : je serai trop dédommagé de leur petite censure & de leurs froides plaisanteries, si les gens sensés & vertueux, si les ames honnêtes & pieuses voient mon humble désaveu avec cette satisfaction pure que fait naître la vérité lorsqu’elle se montre ».

17. (1631) Panegyrici et orationes « MODESTINUS PROLATARUM CONFUTATIONE RATIONUM HISTRIONES CUM FABULIS SUIS PROCUL AMANDANDOS ESSE DEMONSTRAT. ORATIO X. » pp. 325-352

Atque id quod alia in causa vehementer reformidarem, mihi hoc loco accidisse gaudeo, ut erectos ac suspensos animos vestros docta sane ac diserta Panurgi hujusce reddiderit oratio, qui licet infantiam imperitiamque suam non semel excusasse visus sit, in iis tamen quæ ad causam facerent inveniendis, solertiam ; in enunciandis facundiam ; in agendo artem ipse suam omnibus patefecit. […] Et certe si tantum a doctis et sapientibus viris ejus audita vox esset, deplorata jam foret theatrorum causa, et iste aut ut fraudulentus calumniator, aut ut iniquus prævaricator literam suam in fronte gestaret. […] Id autem non ab actoribus primum profluxisse demonstrat Atellanorum honestas : non præcise ab ipsa tragœdiarum exhibitione profectum esse probat etiam num oppidorum et Academiarum consuetudo, in quibus cives honestissimi, nobiles atque liberaliter educati adolescentes animi causa personas sustinent, et laudabilia e sacris profanisque literis argumenta, summa cum dignitate repræsentant. […] hæc cum pro certis compertisque habeantur, quis ferat si dixero quod mihi mens suggerit, quod ratio vehementer suadet, quod causa pene extorquet, alienam esse omnino ab oratoris facultate actionem histrionicam ; ab hac non modo in illam nihil profectum, sed si rerum repetundarum judicium exercetur, hanc illi plurimum debere : denique non oratorem a Roscio, sed ab oratore Roscium didicisse ? […] at illum honoris causa appellasti, ejus auctoritatem magnopere extulisti, ad ejus testimonium quasi ad Archimedis inventum exclamasti.

18. (1667) Traité de la comédie « Traité de la comédie — XXIII.  »

La nécessité que nous avons de réparer la défaillance de nos corps par la nourriture ne peut pas servir d'excuse à ceux, qui mangeraient volontairement des viandes, qui imprimeraient une qualité venimeuse; qui troubleraient les humeurs, et y causeraient une intempérie: parce que cette sorte de nourriture serait contraire à la fin du manger, qui est de conserver la vie du corps.

19. (1675) Traité de la comédie « XXIII.  » p. 311

La nécessité que nous avons de réparer la défaillance de nos corps par la nourriture, ne peut pas servir d'excuse pour manger volontairement des viandes qui imprimeraient une qualité venimeuse, qui troubleraient les humeurs, et y causeraient une intempérie; parce que cette sorte de nourriture serait contraire à la fin du manger, qui est de conserver la vie du corps.

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