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190. (1823) Instruction sur les spectacles « Chapitre XVI. Il y a des divertissements plus utiles et plus décents que les spectacles. » pp. 138-149

« Cependant les passions se débordent, comme un fleuve empoisonné, et les vérités les plus consolantes et les plus terribles ne sont point capables d’en arrêter le cours.

191. (1733) Theatrum sit ne, vel esse possit schola informandis moribus idonea « Theatrum sit ne, vel esse possit schola, informandis moribus idonea. Oratio,  » pp. -211

Je demande si le Theatre peut être une Ecole capable de former les mœurs : & je repond simplement, Par sa nature il peut l’être  ; par notre faute il ne l’est pas. […] Voulez-vous des évenemens graves, capables de faire une profonde impression, & de pénétrer par leur poids jusqu’au centre de l’ame, si j’ose user de cette expression ? […] Il me semble, Messieurs, qu’on m’accorde à présent que le Theatre tragique ou comique peut devenir une Ecole capable de former les mœurs. […]   Mais enfin (repliquez-vous) si le Theatre en général, & sans exception, est un sol capable de produire de bons fruits, par quelle fatalité arrive-t-il que tant de personnes distinguées par la pieté autant que par la Science, condamnent le Theatre en général & sans restriction ? Permettez-moi de ne pas convenir avec vous que ces hommes doctes & pieux condamnent généralement tout le Theatre : permettez-moi d’avancer au contraire, qu’il en est dont les écrits capables de faire foi en cette matiere, exceptent certains Théatres, je ne dis pas par indulgence, & sans aucune note de censure, mais avec éloge & par un esprit d’équité.

192. (1759) Apologie du théâtre « Apologie du théâtre » pp. 141-238

Voilà les gens qui vont au Spectacle le bandeau sur les yeux, et qui en reviennent capables de réflexions salutaires, à moins de les supposer imbéciles. […]  » Si cela est, elles en sont moins capables des fortes productions du génie : mais tout cela est-il essentiel au goût des Arts ? […] Rousseau, qu’il connaît deux femmes, Sapho et une autre, qui méritent d’être exceptées, il se trouverait, au bout du compte, autant de femmes capables de décrire et de sentir l’amour, qu’il y aurait eu d’hommes capables de l’inspirer ; et si M. […] Et quand les hommes seront capables d’un sentiment délicat et vif, ils n’auront pas à redouter la séduction de ces goûts frivoles. […] Grâce à vos soins, son âme endurcie ne sera capable d’aucune affection morale ; mais les animaux les plus stupides ont des sens, votre fils en aura comme eux, et comme eux il en sera l’esclave.

193. (1742) VIII. Conférence. De la Comédie, contraire aux promesses du Batême [Conférences théologiques et morales, IV] « X. Conference sur les sacremens. » pp. 223-247

Tous ont condamné les jeux de théatre comme très-pernicieux & capables de corrompre les mœurs, & les ont qualifiés de dangereux amusemens. […] Cependant malgré toutes ces réformes, ce grand Patriarche de l’Eglise Grecque ne laissa pas que de crier encore contre ces jeux de théâtre, comme contre un scandale public, qu’il appelle des écoles de libertinage & d’adultére, non pas à la vérité pour les choses obscénes qu’on y représentât, puisqu’on les en avoit retranchées, mais parceque les comédiens de l’un & de l’autre sexe affectoient des gestes, des postures & des airs efféminés, capables d’amollir les cœurs les moins sensibles & les plus purs.

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