Au Chapitre 33 de la 3e Partie, il parle à sa Philotée du Bal et des Danses d’une manière plus particulière ; mais faites réflexion à qui, et de quelle manière il en parle, dans quels cas, sous quelles conditions et avec quelles précautions il permet à sa Philotée d’aller au Bal, comment il veut qu’elle s’y comporte. Voyez quelles préparations il veut qu’elle y apporte, les dispositions qu’il souhaite qu’elle y conserve quand elle y sera, les réflexions qu’il lui dit de faire quand elle en sortira, la comparaison enfin qu’il fait des Danses avec les champignons ; et vous verrez de tout cela que ce Saint avait une autre idée du Bal que vous. […] Vous n’avez qu’à lire le commencement de la quatrième Partie des Actes de Milan, où il traite des obligations des Prédicateurs à reprendre les coutumes pernicieuses, et vous verrez qu’il veut qu’ils représentent sans cesse au Peuple fidèle, combien les Spectacles sont contraires à la discipline Chrétienne ; qu’ils prêchent souvent avec force contre les Danses et les Bals, par lesquelles sont excitées les passions les plus dangereuses ; qu’enfin ils emploient tous leurs soins à faire voir avec un zèle pieux, et avec autant de véhémence qu’il leur sera possible, combien les Comédies qui sont la source et la base presque de tous les maux et de tous les crimes, sont opposés aux devoirs de la discipline Chrétienne, « a disciplinae Christianae officiis abhorrentes ».
Je crains bien, dit le Roi, qu’il n’aime beaucoup le bal, & que ma fille ne danse trop.
Jeu & luxe, mouches & fard, coëffures bizarres, nudités de gorge, Bal, comédie, opéra, sujets usés de la morale des Prédicateurs, on vous traite sort inutilement dans la Chaire : Les femmes ne vous écoutent plus ; mais si les Ministres se taisent, s’ils sont forcés de se taire, la Providence a permis que la liberté Satirique du théatre, y supplée.
L’Opéra fut suivi d’un grand bal en domino dans cette salle imense, éclairée de 3000 bougies dans 500 lustres.