/ 482
100. (1761) Les spectacles [Querelles littéraires, II, 4] « Les spectacles. » pp. 394-420

Thomas d’Aquin, sur la représentation d’une farce de quelques misérables histrions, sentit combien leur art pouvoit être utile, & décida qu’il y avoit de l’injustice à le condamner sans restriction : S. […] M. de Voltaire dit qu’un jour nos neveux, en voyant l’impertinent ouvrage de cet oratorien contre l’art des Sophocles & les œuvres de nos grands hommes imprimés en même-temps, s’écrieront : « Est-il possible que les François aient pu ainsi se contredire, & que la plus absurde barbarie ait levé si orgueilleusement la tête contre les plus belles productions de l’esprit humain ?  […] Riccoboni a traité son art plus mal encore que La Mothe n’a traité celui des vers. […] C’est ainsi que cet auteur, qui posséde si bien son art, mais que son art n’aveugle point, sçait réunir les intérêts de l’homme de lettres, du philosophe & du chrétien. […] Le Flamen ne se doutoit pas que l’art de Térence fut celui de Locuste.

101. (1759) Apologie du théâtre « Apologie du théâtre » pp. 141-238

 » Oui, sans doute, la source en est en nous, mais l’art du théâtre la purifie. […] Voilà, selon moi, tout l’art de Molière, et je ne conçois rien de plus utile aux mœurs. […] « Les femmes en général n’aiment aucun art, ne se connaissent à aucun. […] Rousseau n’emploie, et qu’il ne manie avec beaucoup d’art, pour attaquer les mœurs du théâtre. […]  » Et à votre avis, Monsieur, qu’est-ce que l’art du Peintre, du Musicien, et surtout du Poète ?

102. (1758) Lettre de J. J. Rousseau à M. D’Alembert « PRÉFACE » pp. -

Le préjugé barbare contre la profession de Comédien, l’espèce d’avilissement où nous avons mis ces hommes si nécessaires au progrès et au soutien des arts, est certainement une des principales causes qui contribuent au dérèglement que nous leur reprochons ; ils cherchent à se dédommager par les plaisirs, de l’estime que leur état ne peut obtenir. […] Pour être utile il faut être agréable, et ma plume a perdu cet art-là. […] [NDE] Jean le Rond d’Alembert, « Genève », in L’Encyclopédie ou Dictionnaire raisonné des sciences, des arts et des métiers, Paris, A.

103. (1725) Mr. de Moliere [article des Jugemens des savans] « Mr. de Moliere, » pp. 339-352

  Il leur falut un Comédien1 Qui mit à les polir son art & son étude. […] Rosteau prétend qu’il étoit également bon Auteur & bon Acteur, que rien n’est plus plaisamment imaginé que la plupart de ses Piéces ; qu’il ne s’est pas contenté de posséder simplement l’art de la bouffonnerie, comme la plupart des autres Comédiens ; mais qu’il a fait voir, quand il lui a plu, qu’il étoit assés serieusement savant2. […] Ce Comédien, dit-il5, Peut-être de son Art eût remporté le prix, Si, moins ami du Peuple en ses doctes Peintures, Il n’eût point fait souvent grimacer ses figures ; Quitté pour le bouffon l’agréable & le fin, Et sans honte à Terence allié Tabarin. […] Le même Auteur dans l’Art Poëtiq. chant 3, Vers 394.

/ 482