Il fut fort heureux de s’échapper, & de parcourir en fugitif toute l’Italie pendant plusieurs années. […] Cette mode, aussi indécente que ridicule des paniers, est enfin tombée, après plusieurs années de regne ; mais celle du rouge, qui ne l’est pas moins, ne fait que croître tous les jours. […] Le premier est établi pour juger avec précision du degré de blanc & de rouge, selon la couleur du tein & le nombre des années, avec le droit d’imposer une amende à ceux qui outrent ce ridicule vernis, fruit du caprice & de la folie. […] Il n’est permis que de se retrancher dix années. […] Ainsi les femmes qui se fardent ont l’art de perdre tous les matins vingt années, qu’elles se trouvent le soir en se couchant, & avec cette alternative, elles arrivent comme les autres au tombeau de la beauté & de la vie.
Ce fut même l’occasion d’une brouilleries de plusieurs années avec ses anciens maîtres qui le blâmoient. […] Le jeune Abbé passa plusieurs années auprès d’un oncle, homme de mérite, Chanoine régulier, Prieur & Grand Vicaire dans le Diocese d’Usez ; il eut la bonne foi de refuser un Bénéfice considérable ; les principes de vertus qu’il venoit de recevoir n’étoient pas encore effacés ; il sentit combien son goût pour le théatre étoit opposé a la sainteté de cet état, & à la jouissance des revenus ecclésiastiques. […] La Gautier a fait plus encore, après dix ans de succès, & avec une pension de 1000 livres ; elle a quitté le Théatre par religion & s’est faire Carmelite au couvent de Lyon ; elle vivoit encore en 1754 selon le Calendrier du Théatre de cette année. […] On répandit qu’il étoit mort d’une colique dans un de ses voyages près de Geneve ; ce bruit s’accrédita & fut répandu dans tous les Dictionnaires ; on se trompoit, dans la vérité il se déroba in cognito, & se fit Religieux pour mieux travailler à son salut ; il y fut inconnu ; ce ne fut que quelques années après qu’il y fut découvert, comme le rapporte dans son supplément le Dictionnaire d’une Société de gens de lettres, qui d’abord avoit adopté ce bruit populaire. […] L’année centenaire de Moliere dont nous avons parlé, (liv.
Une Pièce dont l’intrigue sera passable & le stile parfait, ira charmer encore la postérité ; tandis que celle dont le stile est pitoyable, & dont l’action est sans défaut, vit à peine quelques années.
[NDUL] Il semble bien que, même à Paris, le clergé fût moins sévère dans la pratique, puisque Molière avait un confesseur attitré et qu’il avait fait ses pâques l’année qui précéda sa mort ; et six jours avant son décès, il avait été, en compagnie d’une actrice de sa troupe, admis, à Saint-Sauveur, comme parrain d’une fille du comédien Beauchamp.