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430. (1819) La Criticomanie, (scénique), dernière cause de la décadence de la religion et des mœurs. Tome II « Résumé et moyens de réformation. » pp. 105-200

., les tartufes de justice, d’indulgence ou de pitié, de patience ou de modération, de modestie, de grandeur d’âme, d’amour filial ; et vous n’aurez aucun doute non plus qu’une satire en comédie dirigée contre une hypocrite de tendresse maternelle, comme il y en a effectivement, sur qui, par le jeu d’un Brunet ou d’un Potier, qui représenterait la marâtre, on livrerait à la risée publique le ton, les soins empressés, les caresses, les émotions ou les tendres élans du cœur d’une mère, ne portât une atteinte funeste à la plus précieuse des vertus, et ne détruisit en peu de temps l’ouvrage du génie supérieur qui a défendu si éloquemment la cause de l’enfance et mis à la mode, en les faisant chérir, les premiers devoirs de la maternité. […] Comme il serait possible, si on ne les arrêtait dans l’ardeur du zèle qui les emporte, qu’ils trouvassent aussi matière à faire un Tartufe de bravoure ou de vaillance, et qu’ils fissent de grands efforts pour nous prouver, en nous donnant cela aussi comme bien peu naturel, peut-être comme abominable, qu’un bon nombre des guerriers auxquels ils doivent le repos dont ils jouissent dans leurs méditations, ne courent pas si intrépidement aux combats, n’exposent pas leur vie par le plus pur amour de la patrie ; mais que, semblables à Dervière, qui est bienfaisant pour avoir une place, ils sont courageux et vaillants, ils s’exposent par le désir et l’espoir d’obtenir des récompenses. […] C’est en offrant ces sortes de clefs qu’on a induit aussi une partie du public à voir le portrait de M. de Montauzier dans le Misantrope ; celui du marquis de Soyecourt dans les Fâcheux ; ceux de Cottin, de Ménage dans les Femmes savantes ; ceux de tel et tel médecins dans l’Amour Médecin, etc.

431. (1773) Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. Livre quinzieme « Réflexions morales, politiques, historiques, et littéraires, sur le théatre. — Chapitre V. Du Faste. » pp. 154-183

C’est l’amour & les grâces, c’est la vanité, c’est son amant, c’est le financier qu’elle ruine, le Seigneur qu’elle déshonore, le jeune homme qu’elle corrompt ; c’est le temple de Paphos, c’est pour ces Divinités qu’elle se pare ; ce n’est pas pour le vrai Dieu, pour le Sauveur du monde, ce n’est pas le culte qu’il demande, les ornemens qui l’honorent, les fêtes qu’il accepte, circumornatæ est similitudo templi . […] La tentation de la parure n’est que la répétition de la tentation du serpent qui perdit la première femme dans le Paradis terrestre ; l’espérance de son embélissement, le fruit défendu est agréable à la vue, il est délicieux au goût : ses attraits sans doute sont dangereux, mais ce ne sont pas les plus puissans ; le démon ne les fit pas valoir, ce ne sont pas ceux qui perdirent Eve ; l’amour de la beauté fournit contre elle bien d’autres armes : vous serez comme des Dieux par l’étendue de vos lumières, vous connoîtrez le bien & le mal. […] N’imputons point ces contradictions au Mercure, semblable à l’Imprimeur & au Colporteur, à celui qui cole les affiches aux carrefours, il débite ce qu’on lui donne ; c’est moins le Mercure de France que le Mercure de Cythère ; ce n’est d’abord jusqu’aux enigmes, c’est-à-dire, un grand tiers que contes, vers, chansons, de pures galanteries souvent licencieuses ; ensuite les spectacles, opéra, comédies, éloges des Actrices tiennent une autre bonne partie ; la Littérature, les Arts, les Académies, articles utiles sont ordinairement défigurés par le mêlange des futilités de la galanterie, en sorte que dans la somme totale, l’amour en occupe plus de la moitié.

432. (1776) Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. Livre dix-neuvieme « Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. Livre dix-neuvieme. — Chapitre IV. Du Conquérant de Sans-souci. » pp. 88-120

On dit qu’il aime les femmes ; c’est-à-dire que c’est un libertin qui en veut jouir : les sentimens du cœur, les délicatesses de la galanterie, les tendresses de l’amour ne flattent pas un palais blasé de débauche. […] On croit que l’amour que j’ai pour mes sujets, m’engage à visiter souvent mes Etats : on se trompe, ce n’est que pour maintenir mon autorité, contenir les Gouverneurs & les Ministres, comme les richesses & les besoins. […] L’Amour n’épargne personne, quand on lui résiste il revient.

433. (1759) Lettre d’un professeur en théologie pp. 3-20

Mais j’ai cru devoir vous communiquer une observation que j’ai faite sur votre Lettre ; & j’espère que votre amour pour la justice & pour la vérité vous la fera recevoir favorablement.

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