Mais ces Jeux Scéniques des Romains ne furent pas tellement abandonnés au divertissement de la populace, que les Patrices et les personnes d'honneur et de qualité n'y pussent prendre quelque plaisir ; car on y joignit dans la suite des temps trois sortes de représentations plus magnifiques, plus ingénieuses et plus honnêtes.
On a tout lieu d’appréhender qu’en ces moments critiques elle ne nous abandonne. […] Soit ; mais des gens en cet état doivent être enfermés et ne voir personne : il n’est pas raisonnable de les produire, et encore moins de les abandonner à leur extravagance. […] De sorte que son génie heureux semble l’abandonner dès qu’il veut en faire un indigne usage. […] Dans son Eiréné, Trigée menace Jupiter s’il n’en reçoit pas satisfaction, d’informer contre lui comme étant mal affectionné à la Grèce, et un traître qui en abandonne les intérêts. […] Aristophane après tout n’était point un homme abandonné du bon sens : mais il n’en suivait pas constamment l’inspiration et la lumière.
En effet, s’abandonner alors à la joie, et se plonger sans reserve dans les plaisirs des mondains, c’est faire voir avec la derniere évidence qu’on regarde les maux de l’Eglise avec un œil fort indifferent, ce qui marque une disposition d’esprit tout à fait profane, et trés-opposée à tout ce qu’il y a de plus essentiel à la veritable regeneration.
Les uns n’exercent aucune surveillance sur eux ; il les abandonnent à tous les désirs de leur cœur ; les autres, plus coupables encore, les y poussent aveuglément. […] Telle est encore la conduite des confesseurs à l’égard des personnes, qui n’ont pas de raison d’aller au théâtre et à l’égard des personnes qui en ont, comme nous le verons dans ce qui suit : Faut-il condamner les personnes, qui par les devoirs de leur état ne doivent pas abandonner la personne auguste de leur souverain et qui par conséquent sont inviolablement obligées de les accompagner aux spectacles publics ? […] Ce grand tragique a consigné ces sentiments dans une lettre à son fils, où il l’exhorte à fuir le théâtre, qu’il avait abandonné avec repentir. « Croyez-moi, mon fils, lui écrit-il, quand vous saurez parler de romans et de comédies, vous n’en serez guère plus avancé pour le monde, et ce ne sera pas par cet endroit-là que vous serez estimé. […] Que deviendrez-vous donc dans ce lieu de séduction ainsi abandonnés de votre Dieu et privés des secours de sa grâce ?