Quittes Paphos, abandonne Gythere ; Viens au Waux-hall, déposes tous tes traits. […] C’est une question qui restera toujours abandonnée à la dispute : Non nostrûm inter vos tantas componere lites. […] Mais parce qu’il auroit été inutile de nous apprendre sa volonté, s’il nous eût abandonné à nos foiblesses, il nous a promis en même temps de nous aider à l’accomplir. […] Or Saint Antonin décide formellement que si les Histrions représentent quelquefois des Pieces honnêtes, & quelquefois des déshonnêtes, on doit les abandonner & n’assister à aucune de leurs représentations140. […] La raison nous dit que c’est une vraie foiblesse de ne pouvoir survivre à son malheur, & qu’il est bien plus noble de braver la fortune, & de ne jamais s’abandonner, lorsqu’elle nous abandonne.
L’ancienne tragédie eût dû abandonner ses Dieux & ses oracles ; ils faisoient regner une superstition & une terreur capables d’infecter le genre humain de mille erreurs, & de l’affliger de mille maux.
Les choses étaient dans cet état, et le théâtre presque abandonné, lorsque Corneille fit paraître sur la Scène sa Melite.
Semblable à ces reptiles obscurs, qui ne lâchent prise que lorsqu’ils regorgent de sans, les filles de Vénus n’abandonnent leurs adorateurs, que lorsqu’elles les ont mis dans l’impuissance absolue de charger leurs autels d’offrandes. […] Abandonnez les tristes Romans dramatiques, les sentences & les déclamations fastidieuses ; ouvrez les yeux autour de vous, il est encore des ridicules, il est des méchans & des sots, montrez-les, & ils se cacheront ; peignez-les, & vous aurez imité Moliere ! […] « La raison qu’on vante tant en nous, dit l’Auteur que je viens de citer, est si faible, si vaine, si imbécille, qu’elle prend indistinctement toutes les formes que la Coutume, le climat, le Gouvernement, le tempérament, le caprice, l’exemple & les passions lui donnent…… Sur ce principe, un enfant accoutumé à être son propre maître, c’est-à-dire, l’esclave de son tempérament, abandonné à tous ses penchans, parvenu à l’âge de raison, les fera servir à ses passions : voilà où mene cette belle méthode de livrer l’enfance à elle-même, sans lui donner de bonne heure des habitudes vertueuses.