Pierre-le-Cruel, Roi de Castille, épousa Blanche de Bourbon, trois jours après lui chercha querelle, la fit mettre en prison, & reprit sa maîtresse, Marie Padilla ; quelque tems après il épousa encore Jeanne de Castro, & l’abandonna avec la même facilité. […] Depuis qu’il a abandonné le théatre, il a fait vingt drames, personne n’est plus jaloux que lui de ces triomphes vains, dont son cœur n’est plus touché ; je ne sai ce que c’est que les feux de la clarté : la clarté ne frappe que la rue.
La première démarche d’une vertu naissante, c’est la réforme des habits, tous les Saints se sont distingués jusqu’à la porter à une sorte d’excès ; toutes les réformes des Religieux en ont fait une règle, & toutes les mitigations ont commencé par l’abandonner. […] Les trois quarts de la Chrétienté vivent tous les jours de fiel & de larmes, abandonnés & misérables dans l’oppression, tandis que les autres régorgent dans les excès de bouche, font nager leurs crachats dans l’or, se mirent dans l’éclat de leurs habits, & sont toujours dans les mignardises, vivent dans les parfums exquis, sans se soucier de l’affliction des pauvres, ingredientes pompaticè Domum Israel optimis unguentis delibuti nihil patiebantur super contritionem Joseph .
Il en a laissé beaucoup sur lesquels les anglois ne s’accordent pas, & qu’il a désespéré de faire entendre ; il n’a pas osé leur donner un sens arbitraire : il abandonne à la sagesse du lecteur la découverte des merveilles qu’il y voudra supposer. […] On abandonne au culte du veau d’or, aux pagodes des Indes, aux temples de Paphos & de Cythere, aux fétiches des negres, un culte lascif & insensé, bien digne des divinités qu’on y adore.
Dryden pour se laver de ces reproches, est trop heureux d’abandonner enfin son principe. « De peur qu’on ne s’imagine, dit-il, que j’écris ceci pour rendre aimable le libertinage, et que je m’embarrasse peu d’avilir la fin et l’institution de la Comédie, (le plaisir n’en est donc pas la fin principale) je déclare nettement que nous ne faisons heureux les hommes vicieux, que comme le Ciel laisse heureux les pécheurs etc. […] les hommes t’abandonnent pour cette mauvaise marchandise qu’on appelle femme !