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269. (1733) Theatrum sit ne, vel esse possit schola informandis moribus idonea « Theatrum sit ne, vel esse possit schola, informandis moribus idonea. Oratio,  » pp. -211

Athenes employe d’un côté des sommes immenses à la pompe & à l’agrandissement de ses Theatres, & de l’autre toute la sévérité des Decrets pour réprimer la médisance & la malignité de la Scene ; Rome toujours imitatrice d’Athenes, éleve comme elle, des Theatres superbes à la sollicitation même du Censeur ; puis à l’instigation du Consul & de l’avis du Senat, elle les proscrit & les dépouille avec ignominie, jusqu’à mettre à l’encan les ornemens précieux dont elle les avoit enrichis. […] Il l’avilissoit jusqu’à lui faire ramasser parmi la vie du peuple un sel grossier, pour le répandre à pleine mains au milieu du Cirque poli de Rome.

270. (1666) La famille sainte « DES DIVERTISSEMENTS » pp. 409-504

où en était venu le débordement des Tragédies de l’ancienne Rome ; elles faisaient faire à leurs Dieux toutes les indécences, que la Comédie la plus libertine aurait permis aux laquais et aux marmitons : Les gens de bien en gémissaient, mais le grand nombre, qui va toujours à la licence avait le dessus : Les Poètes qui se voyaient d’autant plus caressés, que plus leurs pièces étaient infâmes, n’épargnaient ni parole, ni pensée, qui pût flatter le vice. […] Quelques-uns qui ne connaissaient pas assez, comme le mal, s’il n’est exterminé, retourne avec plus de violence, après qu’il a été chassé, étaient d’opinion que ces deux statuts suffisaient pour le tenir en bride, et qu’il ne se trouverait personne, ou qui voulût faire des frais immenses, dont on ne se souviendrait plus dans un mois, ou qui fût disposé à quitter toutes les espérances d’une honnête condition pour faire le jongleur sur un théâtre : néanmoins il s’en rencontra de l’une et de l’autre sorte : Les uns firent le métier de farceurs sans regarder à l’infamie qui leur en revenait : Les autres qui étaient possédés d’une sotte ambition de gagner les bonnes grâces du peuple, de qui ils pouvaient espérer faveur pour entrer dans les premières Charges de Rome, ne craignirent point de mettre une grande partie de leurs biens à ériger ces superbes machines, qui pouvaient loger tout le peuple Romain. […] Celui qui en avait fait les frais n’en eut autre louange auprès des gens de bien, que d’avoir achevé de perdre la Ville de Rome : Il y eut tant de jeux et tant de danses : Les représentations en furent si lubriques et les prostitutions si honteuses, que dans l’estime des sages qui craignent plus la corruption des mœurs que la perte des biens. Les Gaulois firent moins de tort à Rome en la réduisant en cendres, que Scaurus ne fit en lui préparant avec tant de pompe des occasions de plaisir.

271. (1674) Le Theâtre François pp. -284

Il est bien plus vray-semblable que les Grecs, qui dans la belle Politique & dans toutes les sciences ont êté les Maîtres des Romains & des Gaulois, qui ont porté les belles Lettres & à Rome & à Marseille, ont trauaillé serieusement à instruire les hommes de toutes les façons, & à les amener à la politesse & à la vertu par toutes les voyes imaginables. […] Mais enfin pourquoy en la matiere dõt il s’agit se montrer plus delicat en France qu’en Italie & à Rome méme, où l’Inquisition est en vigueur pour le soûtien de la Religion & des bonnes mœurs ? […] Il est aisé de remarquer dans les Annales & des Grecs & des Romains, que la splendeur des Empires & l’elegance des langues ont presque toûjours marché du pair, & que l’on n’a iamais mieux parlé a Athenes que soûs le regne du Grand Alexandre, ny à Rome que soûs celuy de Trajan.

272. (2019) Haine du théâtre: Bibliographie France (traités, pamphlets, documents, etc.)

Courbeville, La Critique du théâtre anglois, 1715 • Courbeville, Joseph de (1668-1715) : La Critique du théâtre anglois, comparé au théâtre d’Athènes, de Rome et de France, et l’opinion des auteurs tant profanes que sacrez, touchant les spectacles, de l’anglois de M.  […] Harel, La Vraie Philosophie, 1783 • Harel, Maximilien-Marie (1749-1823 ; dit le Père Élie, franciscain, membre de l’Academia degli Arcadi, Rome) : La Vraie Philosophie, Par le R.  […] [traduction du Speculum vitae humanae, Rome, 1468].

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