On aurait à citer, de nos jours, Roméo-Ducisb, Chénier-Fénélonc, Abel-Legouvéd, Arnaud-Marius e, Mercier-Agamemnonf : mais puisque Voltaire est placé si loin de Racine et de Corneille par nos impitoyables Aristarques, il devient impossible de citer personne après ce grand génie. […] Dans Racine, vous voyez reculer épouvanté le flot qui apporte le monstre, auteur de la mort d’Hippolyte. […] Demandez-lui ce que l’on respirait d’enthousiasme au café Procope, en prenant du café pour six blancs ; et de quel œil le Génie qui fréquentait ce temple des Oracles, envisageait ces jeunes hommes, adorateurs assidus de Corneille et de Racine.
Racine mécontent de Port-Royal, qui l’avoit condamné, écrivit deux lettres pleines d’esprit & de sarcasmes, plutôt pour se vanger que pour justifier son théâtre. […] Convenoit-il à Racine de faire l’appologie de la modération du théatre dans les mêmes écrits où par des sarcasmes injurieux, il déchiroit Nicole & tout Port-Royal, dont il étoit l’éleve ? […] Caffaro, homme pieux & savant, qui mérite toute une autre attention que le verbiage de Moliere, de Racine & de la Fontaine. […] Racine inconsolable d’avoir travaillé, qui met ses piéces au nombre de ses péchés, & ses succès au nombre de ses malheurs, n’est pas moins décidé. […] Dans sa vie édifiante qu’a donné de son pere, Racine le fils, malgré l’analise, l’éloge, l’apologie qu’il fait de ses ouvrages, du côté du style, du langage, de la composition, foiblesse qu’il faut pardonner à la tendresse filiale, dans un homme plein de Réligion qui travailla utilement pour elle, quoique ses préjugés ayent quelquefois répandu des ombres sur la vérité.
elle a été ternie pendant les dernières années de sa vie, et ce sont les chefs-d’œuvre de Corneille, de Racine et de Molière qui ont valu à son siècle le nom de siècle de Louis XIV. […] Racine l’a rappelé à son rang, à sa dignité, par ces vers prêtés à Burrhus que Narcisse rapporte à Néron, et qui, dans l’esprit du poète, avaient une haute et hardie destination. […] [NDE] Racine, Esther, III, 9 q. […] [NDE] Racine, Phèdre, IV, 6. […] [NDE] Racine, Britannicus, IV, 4.
Racine converti, après avoir solennellement renoncé au théâtre, a cru ne pas manquer à ses engagements en les composant, et, ce qui est bien plus étonnant, en formant les Actrices. […] C’est sans doute une confiance héroïque en Dieu, et si ce n’est pas de la morale la plus sévère, ce sont du moins des prodiges admirables de cette grâce victorieuse, que Racine faisait profession de croire, et que son fils a si bien chantée. […] Ils ont exigé des précautions qu’il faut croire que Racine prenait avec ses élèves, et que l’on prend dans les communautés et les collèges, mais que certainement ne connaissent pas sur le théâtre les gens sans mœurs qui les donnent à des spectateurs, dont la plupart n’en ont pas davantage, et avec des accompagnements qui les feraient perdre à ceux qui les auraient les plus pures. […] On peut dire d’eux ce que Madame de Sévigné disait de Racine (Tom. […] 16.), quoique peut-être un peu trop fort, car Racine fut toujours honnête homme : « Racine aime Dieu comme sa maîtresse, il est pour les choses saintes comme pour les profanes, tout lui est égal. » Jésus-Christ allant chez le Prince de la Synagogue pour ressusciter sa fille, y trouva des joueurs de flûte et une troupe de gens qui la pleuraient, selon l’usage du temps, où l’on avait des pleureurs à gages, et un orchestre qui jouait des airs tristes et lugubres, Tibicines, et turbam, tumultuantem Tout ce qui sent la comédie n’est ni dévot ni sage.