Racine le père, dans toute la pièce, en fait même le plus grand éloge, comme d’un acte héroïque de religion. […] Racine le fils se tue de prouver, selon la doctrine Moliniste, que le mensonge est permis contre un ennemi. […] Racine dit que ce grand Prêtre agit par ordre du Roi. […] Dans une lettre adressée à Racine le fils, et imprimée à la fin de ses remarques sur les ouvrages de son père, on voit un Magistrat, Poète dramatique, condamner et justifier le théâtre, faire le procès à Racine le père, et l’absoudre, trouver la scène dangereuse, presque irréformable, et imaginer de la réformerw. […] Corneille, Racine, Crébillon, Voltaire, ont donné plusieurs poèmes très supérieurs.
Le Théâtre François ne les souffre pas ; Corneille, Racine, même Moliere, Regnard n’en ont point. […] Un ouvrage de marqueterie de pieces rapportées de Crebillon, de Corneille, Racine, Moliere, Regnard, Voltaire, quel délire ! […] Cet Académicien qui n’a vu que le derriere de son fauteuil, étant descendu aux Champs Elisées, séjour délicieux des Poëtes, des Guerriers, tout le reste en est exclu, excepté les Actrices, il y a une longue conversation avec du Belloi, Moliere & Racine sur les Comédiens François. Collardeau dit que les désagrémens qu’ils lui ont donné, en remettant de jour en jour pendant trois ans sa tragédie, ont abrégé ses jours ; du Belloi avoue que leur despotisme ridicule a été la cause de sa mort : Racine en est fort etonné, lui chez qui Monsieur de Baron & la Princesse Champmélé venoient prendre des leçons. […] Cet ouvrage est encore rempli d’épigrammes satyriques contre les Comédiens, qu’on met dans la bouche de Racine, de Moliere, de du Belloi, de Collardeau, qui la plupart sont peu de chose : la conclusion est de rappeller l’Opéra-comique, & d’établir dans Paris un second Théatre.
Sénèque est moins dangereux que Racine, & Térence moins licencieux que Moliere, Poisson, Dancour, Monfleuri, &c. […] Le Prince de Conti a été cent fois à la comédie, Bossuet & Fenelon ont lu Moliere & Racine ; sont-ils donc des approbateurs du théatre ? […] Racine, Corneille, Quinaut ont fait pénitence d’avoir composé des tragédies. […] N’est-il pas cruel que Corneille & Racine aient été forcés à verser des larmes sur leurs ouvrages ? […] La belle & édifiante lecture, de faire, comme dit Gresset, son oraison dans Racine, Moliere, Dancour !
[NDE] « Empoisonneurs publics » : expression d’abord employée par Nicole dans Les Hérésies imaginaires pour désigner les poètes et faiseurs de romans et reprise par Racine qui reprochait à Nicole ces mots. […] [NDE] Racine parlait bien d’un Père Maillard, mais non d’un Père Mulart – dans sa réponse, Racine reprochera à Barbier d’Aucour cette substitution. […] [NDE] Nous corrigeons l’édition originale qui propose « quelques vertueux qu’ils fussent » à la suite de Racine. […] [NDE] Racine citait alors Nicole, L’Hérésie imaginaire ou Première visionnaire, lettre XI.