Je sais qu’il faut à l’homme une récréation pour délasser l’esprit, comme il faut du sommeil au corps pour réparer ses forces, que le dimanche a été établi de Dieu comme un jour de repos, & que dans cette vue il fait cesser les œuvres serviles ; je fais encore que l’exercice du corps est utile à la santé, mais ce n’est qu’un exercice modéré, un divertissement honnête ; l’excès est toujours pernicieux : Servandi corporis & animi gratia, non opprimendi. […] Chrysostome, établit le triomphe du démon ?
Il n'est pas possible qu'un homme d'esprit, comme l'est certainement l'Auteur, n'ait fait ici qu'une sottise ; la plaie est bien plus profonde, il y a dans cette pièce plus d'irréligion que de ridicule ; et si elle s'établit jamais sur le théâtre public, comme elle a été déjà jouée sur des théâtres particuliers, elle produira les plus mauvais effets. […] Qu'on loue, à la bonne heure, les vers, dont plusieurs en effet sont beaux, et qui séparés de la pièce, et ne servant pas à étayer et à masquer un édifice d'impiété, feraient honneur aux talents du Poète ; mais qu'on ose en exalter la religion, la morale, les bons effets, inviter l'Auteur à se livrer à ce genre de poésie, regretter que cette pièce ne soit pas reçue sur le théâtre, désirer qu'elle s'y établisse, il est fâcheux qu'une pareille inattention (et ce terme est bien doux) porte le sceau de l'autorité publique.
rapportent que les Comédiens Français voulant s'établir à Paris, achetèrent d'abord une maison près des Carmélites, rue Chapon. […] Je le répète, quoiqu'il y ait certainement de la différence pour les mœurs entre les pièces de collège et celles de la comédie, on aura toujours bien de la peine à sauver l'inconséquence de cette conduite, à concilier la condamnation du théâtre avec l'essai qu'on en fait, l'intelligence qu'on conserve avec lui, la goût qu'on inspire pour lui, et de persuader le public qu'on évite la peste dans une ville quand on l'établit bien volontairement dans ses fauxbourgs.
Celui-ci semble vouloir substituer la Morale des Païens à celle de Jésus-Christ, et nous faire passer la sagesse Stoïque pour la folie de la Croix : Celui-là fait d’un amour propre, qui ne tend qu’à la conservation du corps, le fondement de la Morale; par la soustraction de toute vérité nécessaire anéantit la Religion, et par la loi du plus fort qu’il prétend établir, ébranle les fondements de la société et de la paix. […] La politique met l’ordre qu’elle peut dans les dehors, elle s’accommode à l’homme tel qu’elle le trouve ; mais la Religion va droit à l’intérieur, et tend à rendre l’homme tel qu’il doit être ; l’une n’a pour but que la conservation d’une société extérieure ; l’autre établit entre Dieu et nous une communion parfaite de sentiments et de pensées ; l’une et l’autre sont subordonnées, mais chacune a son objet déterminé.