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27. (1770) La Mimographe, ou Idées d’une honnête-femme pour la réformation du théâtre national « La Mimographe, ou Le Théâtre réformé. — Seconde partie. Notes. — [M] » pp. 426-430

On bâtit des Eglises, lorsque le calme eut succédé aux orages, & on disposa ces Temples relativement aux différentes cérémonies, qui étaient la partie extérieure du culte reçu. Ainsi dans toutes les Eglises, on pratiqua un terrein élevé, auquel on donna le nom de Chœur ; c’était un espèce de Théâtre séparé de l’Autel, tel qu’on le voit encore à Rome, dans les Eglises de Saint-Clément & de Saint-Pancrace. […] Le Père Menestrier rapporte qu’il a vu les Chanoines de quelques Eglises, le jour de Pâques, prendre par la main les Enfans-de-Chœur, & danser dans le Chœur, en chantant des Hymnes de réjouissance . De nos jours, en Portugal, en Espagne, & dans le Roussillon, la Danse fait encore partie des cérémonies de l’Eglise : on exécute dans ces Pays Catholiques, des Danses solennelles en l’honneur des Mystères & de nos plus grands Saints. Toutes les veilles des Fêtes de Vierges, les Jeunes-filles s’assemblent devant les portes des Eglises qui lui sont consacrées, & passent la nuit à danser en rond & à chanter des Cantiques à son honneur.

28. (1694) Maximes et Réflections sur la Comédie « XXVIII. Doctrine de l’écriture et de l’église sur le jeûne. » pp. 98-101

Le jeûne a encore un caractère particulier dans le nouveau testament, puisqu’il est une expression de la douleur de l’église dans le temps qu’elle aura perdu son époux : conformément à cette parole de Jésus-Christ même : Mat. […] « Les amis de l’époux ne peuvent pas s’affliger pendant que l’époux est avec eux : il viendra un temps que l’époux leur sera ôté, et alors ils jeûneront. » Il met ensemble l’affliction et le jeûne, et l’un et l’autre selon lui, sont le caractère des jours où l’église pleure la mort et l’absence de Jésus-Christ. […] Il ne faut pas s’étonner que durant ce temps on défende spécialement les spectacles : quand ils seraient innocents, on voit bien que cette marque de la joie publique ne conviendrait pas avec le deuil solennel de toute l’église : loin de permettre les plaisirs et les réjouissances profanes, elle s’abstenait des saintes réjouissances, et il était défendu Ibid. can. 51. […] Cet esprit se conserve encore dans l’église, comme le savent et l’expliquent ceux qui en entendent les rites. […] [NDE] Les mots « Eglise » et « Ecriture » apparaissent systématiquement sans majuscule initiale dans l’édition originale.

29. (1697) Histoire de la Comédie et de l’Opéra « HISTOIRE ET ABREGE DES OUVRAGES LATIN, ITALIEN ET FRANCAIS, POUR ET CONTRE LA COMÉDIE ET L’OPERA — CHAPITRE I. Abrégé de la Doctrine de l’Ecriture Sainte, des Conciles et des Pères de l’Eglise, touchant la Comédie. » pp. 2-17

Je passe aux Conciles de l’Eglise. […] porte : « Si les Comédiens veulent embrasser la Foi Chrétienne, nous ordonnons qu’ils renoncent auparavant à cet exercice, et qu’ensuite ils y soient admis, de sorte qu’ils n’exercent plus leur premier métier : que s’ils contreviennent à ce Décret, qu’ils soient chassés et retranchés de l’Eglise. […] On peut conclure de tout cela, que ceux qui disent qu’il est permis d’aller à la Comédie, se moquent et méprisent les censures de l’Eglise, puisqu’ils entretiennent par leur présence et par leur argent, les Comédiens dans la désobéissance à l’Eglise, et contribuent autant qu’il est en eux à leur damnation. […]  » Je m’étendrai d’avantage sur les passages de saint Jean Chrysostome, parce qu’il expose et ses sentiments, et la discipline de l’Eglise sur la Comédie. […] Car ceux qui selon les Lois divines ont été chassés de l’Eglise et demeurent dehors, donnent par leur conduite quelque bonne espérance, qu’après s’être corrigés des péchés pour lesquels ils ont été chassés de l’Eglise, ils y rentreront avec une conscience pure.

30. (1773) Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. Livre quinzieme « Réflexions morales, politiques, historiques, et littéraires, sur le théatre. — Chapitre II. Suite d’Elisabeth d’Angleterre. » pp. 33-82

Sa Suprématie dans l’Église. […] Une femme à la tête de l’Église est une pièce comique du théatre de la Foire. […] L’Église Judaïque ne vit jamais un pareil monstre dans les successeurs d’Aaron, ni l’Église Catholique dans les successeurs de Saint Pierre ; on ne reçoit pas même les bâtards dans le ministère sans une dispense expresse qui s’accorde rarement, & jamais les femmes sous aucun prétexte ; l’Église Britannique n’y regarde pas de si près, elle doit sa puissance à l’amour des femmes & à l’adultère, elle est adultère elle-même, en se séparant de son époux par l’hérésie & le scbisme, peut-elle n’être pas par reconnoissance favorable au beau sexe & à la bâtardise ? […] Depuis dix-sept siècles on n’a vu dans toutes les Églises chrétiennes, même d’Angleterre & dans les pays où l’on n’observe point la loi salique pour la succession au trône, ni Pape, ni Évêque, ni Prêtre, que des hommes ; de quel droit l’Église Anglicane change-t-elle l’ordre établi par un Dieu, suivi sans exception dans tout l’univers, & par elle-même jusqu’à la débauche d’Henri VIII, suivi encore par elle-même & par toutes les communions Protestantes pour les Ministres inférieurs y auroit-il plus d’inconvénient qu’une femme fut Chef & Gouvernante de l’Eglise particulière de Cantorbery sous le nom d’Archevêque, qu’il n’y en a qu’elle soit Chef & Gouvernante de toute l’Église Anglicane, dont l’Église de Cantorbery ne fait qu’une partie. […] Créer une Eglise indépendante, & lui donner un Chef à son gré.

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