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2. (1640) L'année chrétienne « De la nature, nécessité, et utilité des ébats, jeux, et semblables divertissements. » pp. 852-877

de façon que l’âme mélancolique s’assoupit, et s’endort en la pratique d’icelles ; et dit avec David, « Mon âme s’est endormie à raison du dégoût qu’elle avait »,6 ou comme porte la version des Septante, Mon âme a distillé comme l’eau qui distille d’un alambic, ou comme la cire qui se fond goutte à goutte auprès du feu, et se perd. 2.  […] Du côté de l’âme Chrétienne,Du côté de l’âme. […] Saint François Xavier, par ses joyeusetés et gaillardises en conversation, et même par le jeu, a gagné beaucoup d’âmes à Dieu. […] En même temps que vous étiez au bal, plusieurs âmes brûlaient en enfer, pour les péchés commis en la danse. […]  » Du côté de l’âme.

3. (1675) Traité de la dévotion « Chapitre III. De la trop grande sensibilité aux plaisirs de la terre ; troisième source de l’indévotion. » pp. 58-65

En vérité ces âmes si remplies de la joie du monde ne sont donc pas propres à recevoir ces consolations spirituelles, et les impressions salutaires de ce divin consolateur. […] J’en dis de même de la vertu : il n’est pas honnête de se plaire à la voir ou jouée ou outragée sur un théâtre : Mais sans tout cela, ces spectacles sont absolument incompatibles avec la dévotion, parce qu’ils remplissent l’âme de vaines passions, et nous avons besoin d’une âme libre. […] Ils jettent dans l’esprit des idées, et dans le cœur des mouvements de vanité qui ruinent les saintes dispositions que nous voulons établir dans une âme dévote. […] Son âme est agitée en même temps de mille passions, de craintes, de désirs, et d’espérances, et son cœur est mis entièrement hors de son assiette. Un tel homme est-il bien en état d’élever son âme à son Dieu ?

4. (1687) Avis aux RR. PP. jésuites « XIII. » pp. 62-65

La fonction de votre Esculape n’est donc pas de guérir les maladies de l’âme. […] Car c’est de mon âme que je vous demande la guérison, et elle n’aurait pas besoin d’être guérie si elle n’était déréglée. […] Car est-ce pour guérir les maladies du corps ou les vices de l’âme qu’il porte le nom et la qualité de Médecin ? […] N’a-t-il pas fait au contraire des maladies de l’âme le principal objet de son application ? […] D’où vient donc que votre Héros ne veut point entreprendre de guérir les vices de l’âme ?

5. (1603) La première atteinte contre ceux qui accusent les comédies « LA PREMIÈRE ATTEINTE CONTRE CEUX QUI ACCUSENT LES COMÉDIES » pp. 1-24

Il est donc par l’esprit, la plus excellente créature ; pour le corps, la plus infirme ; en l’un impassible, en l’autre sujet à toutes sortes d’accidents : étant composé d’âme et de corps, il doit avoir la contemplation et l’action, tant pour s’acquitter de ce qu’il doit à Dieu, qu’à son prochain et à soi-même, qui ne se peut dépouiller des passions étant homme, mais il les doit régler pour être sage. Et parce qu’une grande tristesse abat les sens, comme l’excès de joie les élève trop, il se doit recueillir en soi-même, et donner à son âme une nourriture qui la recrée, repose, et puisse avoir convenance avec sa simplicité. […] La prudence guide vos discours, et la sagesse qui reluit en vos actions, a satisfait nos désirs, et surmonté les espérances que la gloire du passé nous faisait attendre à l’avenir, de cette rare Isabelle, honneur de son sexe, regret des siècles passés, gloire du présent, envie des futurs, ornement de la terre, Merveille du ciel, miracle de nature, Temple sacré : qui ouvrant ses lèvres de roses nous fait voir les images de l’âme, la douce prison des nôtres, les liens de nos esprits, où elle inspire les passions qu’elle désire : Mais quels sont ses désirs ? de faire couler en nos âmes par nos oreilles les préceptes de science et de vertu : Et parce que la loi est Reine et non tyranne, elle les veut imprimer avec une persuasion aussi agréable que docte et diserte : Elle sait que le sens de l’ouïe est le plus excellent, et qu’il sert plus à l’âme qu’au corps, parce qu’il est plus près de la partie où elle fait ses fonctions plus parfaites, et fort éloigné de celles des affections qui nous sont communes, avec les bêtes qui n’ont que le sentiment, que le vice nous peut attaquer de toutes les parts du corps, et la sapience n’a que la voie de l’oreille ; aussi les Athlètes les couvraient toujours allant au combat, bien que le reste du corps fût nu. Et parce que l’enuie d’ouïr, de savoir et d’apprendre est naturelle en nous, et que notre âme est comme un livre blanc où nous pouvons graver ce qui la doit remplir, ou une terre capable de recevoir l’ivraie et le bon blé ; elle nous choisit des propos pour faire germer des fruits et des fleurs qui puissent apporter une moisson digne de sa culture et de notre devoir ; pour ne faire de notre esprit un tableau d’horreur et de honte, et un champ de broussailles et d’épines, au lieu d’amaranthe, d’œillets, et de lys.

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