« Abstinendum festis diebus ab omni peccato et ab omni opere carnali et terreno, et ad nihil aliud vacare debere, nisi ad orationem concurrere, ad Ecclesiam cum summa mentis devotione. ». » Ajoutons encore le Concile de Mâcon : « Vous, Chrétiens, disent les Prélats assemblés dans ce Concile, qui ne portez pas en vain ce saint nom dont vous êtes honorés, et qui désirez vous en rendre dignes par votre conduite ; écoutez avec attention les avertissements que nous vous donnons, sachant que Dieu ne nous a donné l’autorité que nous avons, que pour veiller sur vos âmes ; pour vous enseigner ce qui sert à votre salut, et pour vous retirer de toute sorte de mal. […] Que celui de vous, qui sera proche de quelque Eglise, s’y rende promptement ; et que pendant ces jours, il répande son âme devant Dieu par les prières, et par les larmes : que vos yeux et vos mains soient pendant tout ce jour étendues vers Dieu ; parce que c’est le jour qui représente le repos éternel, et de Dieu et des âmes saintes en Dieu, c’est ce jour qui dans la Loi et dans les Prophètes, a été figuré par le septième jour, qu’on appelait le Sabbat.
Combien de fois, nous Pasteurs chargés du soin des Ames, ne devenons-nous pas les tristes dépositaires des épanchements de cœur de ces Parents qui gémissent de voir les appuis de leur maison se livrer à mille folles dépenses qui les ruinent, ou à des écarts plus criminels encore qui les déshonorent ; de tendres Epouses qui versent des larmes les plus amères sur la bizarrerie insultante de leurs époux, qui leur préfèrent, aux dépens de leur santé et de leur fortune, les vils objets de leur scandaleuse complaisance. […] La preuve en est sensible quand on compare cette condamnable conduite, avec celle de ces âmes pures qui font notre consolation : de ces âmes qui ne rougissent point de faire le bien devant le Seigneur, et qui n’ont jamais fléchi le genou devant Baal. […] Jugez quel ravage doit faire dans une tête qui n’est pas bien ordonnée, (et vous m’avouerez qu’il n’en est pas mal de cette espèce,) un sentiment plus naturel, plus tendre, plus humain, plus analogue à notre cœur, quand un Spectacle où l’on ne néglige rien pour l’ébranler, va le réveiller dans une âme toute disposée à en recevoir les impressions. […] la bravoure se borne-t-elle à des coups de force qui émanent du corps, et ne renferme-t-elle pas aussi la fermeté d’âme et la vigueur de l’esprit ?
Croyez-vous qu’une amie douce, complaisante, spirituelle et raisonnable, fût incapable de faire couler dans votre âme ses maximes et ses mœurs ? […] Combien, en effet, n’en est-il pas, quoi que vous puissiez dire, qui ont les qualités, les talents, le génie, l’âme des plus grands hommes ! […] Mais ce feu céleste qui échauffe et embrase l’âme ; ce génie qui consume et dévore ; cette brûlante éloquence, ces transports sublimes qui portent leurs ravissements jusqu’au fonds des cœurs, manqueront toujours aux écrits des femmes : ils sont tous froids et jolis comme elles ; ils auront tant d’esprit que vous voudrez, jamais d’âme ; ils seraient cent fois plutôt sensés que passionnés : elles ne savent, ni sentir, ni décrire l’amour même. […] Informez-vous de l’excès où s’emporta Mademoiselle Lecouvreurc dans les derniers temps de sa vie : vous saurez que furieuse d’une infidélité que lui faisait le Comte de Saxed, et le voyant entrer dans l’orchestre un jour qu’elle jouait le rôle de Phèdre, dans le moment qu’elle dit à Hippolyte, au défaut de ton bras, prête-moi ton épée ; elle sauta sur Hippolyte, lui arracha son épée, et la lança dans l’estomac du Comte, à la face de trois mille âmes. […] La fureur s’emparait de lui ; il écrivait alors ; les blasphêmes et les horreurs coulaient de sa plume empoisonnée, et malheur aux amants jaloux ou chimériques qui auraient lu ces libelles horribles ; leur âme tourmentée n’eût plus éprouvé que d’affreux sentiments… Les Dieux, qui entendent les gémissements de la beauté, ne prendront-ils pas sa défense ?
Objet unique de notre amour, Dieu veut que nous lui rapportions toutes les pensées, toutes les volontés et tous les actes d’une âme qu’il a créée pour sa gloire, et formée à son image. […] Qu’ils osent assurer que les sensations, c’est-à-dire, les idées que reçoit l’âme matérielle, suivant leur système, par les organes des sens, puissent combiner des sentiments si déliés, si spirituels, et les juger ! […] Je ne puis passer ici sous silence la beauté de vos Portraits, puisque la Peinture fut toujours l’âme et l’essence de la vraie Poésie.