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454. (1775) Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. Livre dix-septieme « Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. — Chapitre I. La Rosiere de Salenci. » pp. 10-37

LE procès singulier de la Rosiere de Salenci, dont nous avons parlé, Liv. […] Nous en avons parlé au long, Liv. […] Freron & tous les Journaux en parlent. […] Pourquoi aller chercher un village & un saint Evêque, qu’on défigure & qu’on profâne, & faire parler des paysans comme des gens de cour ?

455. (1767) Réflexions sur le théâtre, vol 6 « Réflexions sur le théâtre, vol 6 — RÉFLEXIONS. MORALES, POLITIQUES, HISTORIQUES, ET LITTÉRAIRES, SUR LE THÉATRE. LIVRE SIXIÈME. — CHAPITRE I. Faut-il permettre aux femmes d’aller à la Comédie ? » pp. 4-29

Une jeune fille se renferme pour toute sa vie dans un couvent, elle élève entr’elle & le monde une barriere impénétrable, elle renonce à toute sorte de parure, de luxe, de magnificence, ensevelit tous ses charmes sous des habits simples, grossiers & embarrassans, elle cache la moitié de son visage, qu’elle couvre encore d’un voile quand elle parle à des étrangers, & toujours à travers des grilles hérissées. […] Mais s’il s’agit de parler le langage, de peindre les folies, d’inspirer des sentimens d’amour, les voilà dans leur centre, tout est facile, tout est agréable, foiblesse, timidité, pudeur, religion, elles bravent tout. […] L’Ami des femmes, ouvrage ingénieux & sage, en parle ainsi : Nos spectacles semblent consacrés à perpétuer les mystères de la ridicule idolâtrie des femmes ; l’opéra sur-tout est une liturgie d’amour, pleine d’hymnes dévotes, & d’une dévotion bien chaude pour ce petit Dieu. […] Les femmes sont paresseuses : c’est ici le regne de l’oisiveté, il ne faut que voir & entendre ; on parle, on entend parler de tout sans gêne, sans fatigue, sans embarras.

456. (1789) Lettre à un père de famille. Sur les petits spectacles de Paris pp. 3-46

n’est-ce pas encore un badinage fort heureux, que le projet de rendre les vers de Racine, sans parler, uniquement par le moyen des doigts ? […] Je ne remonterai pas aux premières pièces, je ne vous parlerai point de la métamorphose allégorique de Cybèle dans la parodie d’Atys ; du caractere d’effronterie & du stile grivois que l’on donne dans les Animaux raisonnables à la Poule toujours nommée timide auparavant, de la Loterie du coq de village, de la rose que M. […] Il est tems de parler des spectateurs. […] Je ne vous ai point parlé des Redoutes, des Wauxhals, vrais mauvais lieux d’où il est impossible de sortir chaste.

457. (1822) De l’influence des théâtres « [De l’influence des théâtres] » pp. 1-30

Je veux parler d’une pantomime, jouée il y a une quinzaine d’années, sous le titre de la Famille savoyarde 7. […] les voisins en parleront trois jours, mais les trois quarts du quartier n’en auront pas même connaissance. […] Ce protecteur infernal n’avait plus rien de l’esprit de Lesage ; j’ai vu seulement qu’il avait continué ses excursions nocturnes sur les cheminées de notre capitale, car son jargon se trouve juste à la hauteur du jour ; on ne parle pas mieux, partout où le prétendu bon ton tient ses séances ; j’aurais autant aimé son ancien langage ; mais, de nos jours, le sens commun est une victime immolée à la mode, et l’esprit d’autrefois est presque un ridicule aujourd’hui. […] Paris sauvé 67, le Manteau 68 et l’Artisan philosophe 69, ouvrages du temps dont vous parlez, ont cédé le pas aux dégoûtants tableaux, tirés du crime commis à Rodez70 ; on y vient, non pas pour s’amuser, mais parce qu’il faut passer le temps.

458. (1763) Réflexions sur le théâtre, vol. 2 « Chapitre V. Infamie civile des Comédiens. » pp. 101-125

Nous en parlerons ailleurs. […] les pierres parlent. […] » Marmontel, ne sachant comment se tirer d’affaires, dit d’abord avec beaucoup de charité : « Je n’examine point le fait (il a raison, le fait n’a pas besoin d’examen), je parle de ce qui peut être, sans m’attacher à ce qui est ; je considère la profession faisant abstraction des personnes. » Cette abstraction d’une profession d’avec tous ceux qui la pratiquent, est de la plus profonde métaphysique. […] Je parle d’après leur Apologiste.

459. (1770) La Mimographe, ou Idées d’une honnête-femme pour la réformation du théâtre national « La Mimographe, ou Le Théâtre réformé. — Seconde partie. Notes. — [E] » pp. 399-406

Je ne parle pas des licences, du libertinage, des indécences, des tableaux présentés & sous-entendus, que l’actricisme de ces Pièces, prises de Contes trop libres, ne couvre que de gaze ; parce que ce n’est pas-là ce qui fait la fortune des Comédies-chantantes : plus un siècle est libre dans ses mœurs, plus il est retenu & chaste dans son expression : les oreilles des débauchés, sous l’expression la plus innocente, croient toujours entendre une lasciveté : ainsi le Monstre qu’élevèrent Sénèque & Burrhus, ne voyant aucune partie de son corps qui ne fût souillée, ne pouvait envisager un autre homme, sans se former une image obscène. […] S’ils entendent par leur Théâtre, les Pièces libres dont j’ai parlé, ils ont raison, des Comédies sensées, touchantes, insipideraient bientôt des colifichets sautillans, qui n’ont qu’un air de libertinage, de vivacité, & rien d’intéressant, rien de solide.

460. (1632) Les Leçons exemplaires de M.I.P.C.E. « Livre III, Leçon X. LA COMEDIENNE CONVERTIE. » pp. 461-479

Et c’est ainsi que ces doctes Religieux qui portent les flambeaux des lettres et de la piété par toute la terre se servent des Représentations dans leurs Collèges non seulement pour donner à leurs écoliers la hardiesse de parler en public et pour former leur geste et leur action à l’art Oratoire, mais encore pour corriger les mauvaises mœurs et imprimer de bons sentiments de vertu en l’âme des spectateurs. […] Souvent on a fait des parties pour l’enlever mais étant sous la protection du Roi personne n’a été si osé de l’entreprendre, car ici où le Roi parle tout de monde se tait.

461. (1777) Des Spectacles « Des Spectacles. » pp. 75-92

En rapporte-t-on des idées plus pures, des façons de parler moins libres, des manières d’agir plus chrétiennes ? […] Certainement tous les Saints qui ont parlé des spectacles n’en ont pas jugé ainsi.

462. (1823) Instruction sur les spectacles « Chapitre XIV. La fréquentation des spectacles ne peut se concilier avec la vie et les sentiments d’un véritable chrétien. » pp. 118-132

« Or, convient-il à un disciple de Jésus-Christ d’aller autoriser par sa présence des hommes scandaleux ; d’aller contempler avec curiosité des femmes sans pudeur, trop semblables à ces sirènes dont parle Isaïe9, qui ne charment que pour la mort ; des femmes qui, par des attitudes étudiées et des gestes expressifs répandent de tous côtés le poison de la volupté ? […] « Pour bien comprendre ce que nous venons d’avancer, il ne faut que considérer quelles impressions font sur l’âme les images les moins animées par elles-mêmes, et quel est le sentiment naturel qui accompagne la lecture d’un événement profane, la vue d’une peinture immodeste ou d’une statue indécente : si ces objets, tout inanimés qu’ils sont, se retracent naturellement à l’esprit, si on ne peut même en sentir toute la beauté et toute la force sans entrer dans la pensée de l’auteur ou dans l’idée du peintre, quelle impression ne font pas les spectacles, où ce ne sont pas des personnages morts ou des figures muettes qui agissent, mais des personnages animés, qui parlent aux oreilles, qui, trouvant dans les cœurs une sensibilité qui répond aux mouvements qu’ils ont tâché d’y produire, jettent toute une assemblée dans la langueur et la font brûler des flammes les plus impures !

463. (1692) De la tragédie « De la tragédie ancienne et moderne. » pp. 148-162

Et à parler sainement, le Passage de la Mer rouge, si miraculeux ; le Soleil arrêté dans sa course, à la prière de Josué ; les armées défaites par Samson avec une Mâchoire d’Âne, toutes ces merveilles, dis-je, ne seraient pas crues à la Comédie, parce qu’on y ajoute foi dans la Bible : mais on en douterait bientôt dans la Bible, parce qu’on n’en croirait rien à la Comédie. […] [NDM] : C’est ce qu’on a vu dans le XVe et le XVIe siècles, où les Histoires de l’Ancien et du Nouveau Testament étaient représentées, ou pour parler le langage de ce temps-là, étaient jouées par personnages, sur des Théâtres publics.

464. (1825) Des comédiens et du clergé « Des comédiens et du clergé. —  De certaines processions ou cérémonies religieuses, pratiquées par le clergé, et qui sont ou ont été beaucoup plus nuisibles au culte et a la morale publique que les comédies représentées sur nos théâtres.  » pp. 201-340

Cette procession et la solennité qui l’accompagnait, donnèrent lieu à la création d’une confrérie de l’Assomption, dont nous allons parler, et qui prouvera la simplicité des mœurs et de la piété de nos ancêtres. […] Tant que le repas durait, il était défendu à saint Pierre et aux apôtres de parler et de rire. […] J’ai parlé, au chapitre qui traite des comédiens, de l’institution de la mère sotte de Paris ; mais il y avait aussi à Dijon, une société établie sous le nom de la mère folle ou mère folie, qui célébrait ses saturnales au temps de carnaval. […] On réitère ; il fait signe qu’il ne peut parler. […] La puissance du prince est donc celle du ministre de Dieu, et lorsque sa sagesse parle, tout le monde doit écouter, tout le monde doit obéir ; il est le protecteur placé par la Providence pour veiller à ce que chacun fasse son devoir et jouisse de ses droits.

465. (1773) Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. Livre treizieme « Réflexions morales, politiques, historiques,et littéraires, sur le théatre. — Chapitre IV.  » pp. 113-155

Les noces de Joyeuse lui coûterent douze cens mille écus, somme immense pour ce tems (nous en avons parlé ailleurs). […] On l’a faite graver pour satisfaire la curiosité du public ; on le trouve dans bien des livres, entr’autres dans le Dictionnaire de Prosper Marchand, qui en parle fort au long. […] Nous en parlons ailleurs L. 2. […] Toutes ces difficultés n’ont pas lieu au théatre de nos jours ; on n’y fait aucune profession de foi, on n’y exige aucune religion, Chaque Acteur & Actrice parle & croit ce qui lui plait, & la plûpart en effet n’en sont aucun exercice, & n’en ont aucune que celle qui y apporte une débuttante qui a appris son cathéchisme, & fait sa premiere communion, ce qui est très-rare ; car tout ce qu’on éleve pour le théatre en est bien éloigné. […] Nous ne parlons de lui que parce qu’il s’est avisé de faire l’apologie de Cathérine de Medicis & de son théâtre.

466. (1769) De l’Art du Théâtre en général. Tome I « De l’Art du Théatre. Livre second. — CHAPITRE IV.  » pp. 109-114

Il s’applique à faire parler & agir ses Acteurs comme s’ils étaient des bucherons, des bouviers, des manans véritables ; ce qui ne laisse pas de faire un très-bel éffet.

467. (1770) La Mimographe, ou Idées d’une honnête-femme pour la réformation du théâtre national « La Mimographe, ou Le Théâtre réformé. — Seconde partie. Notes. — [P] » pp. 441-443

Ce Spectacle tient des anciennes Comédies, (dont on a parlé Note Comédie, nombre 8.) composées de simples Dialogues, & presque sans action, dont les Personnages étaient pris dans le bas-peuple ; les Scènes se passaient dans les Places ou dans les Cabarets, suivant qu’elles étaient Plataires ou Tabernaires.

468. (1770) La Mimographe, ou Idées d’une honnête-femme pour la réformation du théâtre national « La Mimographe, ou Le Théâtre réformé. — Seconde partie. Notes. — [Q] » pp. 444-446

C’est de cette manière de parodier que les Anciens parlent le plus ordinairement : nous avons des Parodies Dramatiques qui ne le cèdent point à celles des Anciens.

469. (1710) Instructions sur divers sujets de morale « INSTRUCTION II. Sur les Spectacles. — CHAPITRE IV. Détail des péchés qu'on commet en allant aux Spectacles. Réponse à ceux qui demandent s'il y a péché mortel, et si tous ceux qui y vont, sont également coupables. » pp. 76-81

Au lieu que maintenant que nous ne les connaissons pas, nous sommes plus obligés de nous tenir sur nos gardes, et de tâcher de nous avancer dans la vertu… La règle de ce Père qui ne regarde pas précisément la matière dont nous parlons, peut bien y être appliquée.

470. (1664) Traité contre les danses et les comédies « Chapitre XIX. Si un Evêque peut défendre qu’on ne danse les jours des Fêtes, ou même en quelque temps de l’année que ce soit. » pp. 146-153

Passons plus avant, et disons que quand la prohibition de la danse en ces mêmes jours dont nous parlons, ne serait pas expresse dans le Droit,Hostiensis in c. finali de offic.

471. (1694) Maximes et Réflections sur la Comédie « XXXIII. Passages de Saint Basile sur le sérieux de la vie chrétienne. » pp. 132-135

, et il ne faut pas s’imaginer qu’il ne parle que pour les moines ; puisqu’au contraire, et ses paroles et ses preuves et tout l’esprit de ses discours démontrent qu’il veut proposer les obligations communes du christianisme, comme étant d’autant plus celles des moines, qu’un moine n’est autre chose qu’un chrétien qui s’est retiré du monde pour accomplir tous les devoirs de la religion chrétienne.

472. (1768) Instructions sur les principales vérités de la religion « CHAPITRE LII. De la Comédie et des Spectacles ? » pp. 142-146

Car, sans parler du concours et des rendez-vous de la jeunesse de tout sexe, à qui la comédie est une occasion de désordre, jugeons de la comédie par ses circonstances et par les sujets qui y sont représentés.

473. (1731) Discours sur la comédie « Préface de l'Editeur. » pp. -

Boursault, et la même personne qui l’a publiée, y a joint une courte Préface, où il fait l’éloge de cette Pièce, quoiqu’elle fournisse de grandes preuves de l’ignorance de son Auteur ; et il parle avec mépris des réponses à cette Lettre.

474. (1758) Causes de la décadence du goût sur le théatre. Première partie « Causes de la décadence du goût sur le théâtre. — Chapitre VI. De la Poésie de style. Si elle fait seule la destinée des Poëmes. » pp. 94-121

Quoique le François soit notre langue maternelle, il s’en faut beaucoup que toute la Nation l’entende & la parle purement. […] Ce discours est rempli d’images & de peintures, & c’est à notre imagination, qu’il parle contre l’abus de l’imagination. » C’est donc elle qui est la source des images, & non la Poësie de style : Celle-ci n’est donc pas la cause du plaisir qu’on éprouve à la lecture d’un Poëme ?

475. (1768) Réflexions sur le théâtre, vol 7 « Réflexions sur le théâtre, vol 7 — RÉFLEXIONS. MORALES, POLITIQUES, HISTORIQUES, ET LITTÉRAIRES, SUR LE THÉATRE. LIVRE SEPTIÈME. — CHAPITRE VIII. Sentimens de S. Chrysostome. » pp. 181-192

L’un est un lieu de délices, l’autre le séjour de la douleur, mais aussi est-il l’école de la sagesse ; celui qui auparavant bouffi d’orgueil, affamé de richesses, daignoit à peine parler au peuple, devenu humble & traitable, comme si le feu pénétrant dans son ame en eût amolli la dureté, l’adversité l’a changé, il est devenu propre à tout. […] Je vous parle comme on parleroit à un aveugle débauché, peu touché & peu capable de l’être des grands objets de la religion, du paradis, de l’enfer, & qu’il faut tâcher de prendre par les motifs humains d’un intérêt temporel.

476. (1666) Dissertation sur la condemnation des théâtres « Disseration sur la Condemnation, des Théâtres. — Chapitre I. Que les Spectacles des Anciens ont fait partie de la Religion Païenne. » pp. 2-35

Les Pères de l'Eglise naissante en ont parlé de cette sorte, et les ont absolument défendus aux premiers Chrétiens avec menaces d'Anathème. […] Augustin parle ainsi ; « Les JeuxAugust. l. 4.

477. (1783) La vraie philosophie « La vraie philosophie » pp. 229-251

On n’y parle que de plaisirs, on n’y inspire que l’amour des plaisirs, on n’y chante que les plaisirs ; l’amour des plaisirs a causé la perte des Grecs & des Romains. […] Saint Thomas, à qui les partisans du Théatre font regarder, comme un acte de vertu, d’assister à la Comédie, parle simplement des plaisirs que les Histrions donnent au Public, tels que sont parmi nous les Joueurs de Gobelet, de Pantomimes, les Sauteurs. […] Saint Thomas n’a donc jamais approuvé les Comédies de son tems, puisqu’il n’y en avoit point, il n’en a pas même parlé.

478. (1766) Réflexions sur le théâtre, vol 5 « Réflexions sur le théâtre, vol 5 — REFLEXIONS. MORALES, POLITIQUES, HISTORIQUES, ET LITTÉRAIRES, SUR LE THÉATRE. LIVRE CINQUIÈME. — CHAPITRE IV. De la Médisance. » pp. 80-99

Comme il n’est point de façon de satyriser plus piquante, plus divertissante, que de contrefaire les gens, de les faire agir & parler, on fit bien-tôt des pieces de théatre, qui ne sont qu’une satyre figurée & agissante. […] On a même renchéri sur l’antiquité, qui ne connoissoit point de Satyresses, quoique quelques Peintres se soient avisés d’en peindre, & que M. de Piles, dans ses Conversations sur la Peinture, en parle. […] Je ne parle que de la médisance, qui ne découvre que des vérités cachées à ceux qui l’entendent.

479. (1767) Réflexions sur le théâtre, vol 6 « Réflexions sur le théâtre, vol 6 — RÉFLEXIONS. MORALES, POLITIQUES, HISTORIQUES, ET LITTÉRAIRES, SUR LE THÉATRE. LIVRE SIXIÈME. — CHAPITRE VII. De la Dévotion des Comédiens. » pp. 160-179

Les pieces qu’on représente réveillent sans cesse à l’Actrice l’idée de son amant : comme elles roulent toutes sur l’amour, on en sent plus vivement l’impression ; on s’applique ce qu’on chante, on déclame, on substitue l’amant à l’Acteur ; on se voit en lui, on lui parle ; on entre dans le sentiment du rôle qu’on joue, on le réalise en soi-même, on en réussit mieux, & on le fait mieux passer dans l’ame des spectateurs. […] Elle fut toujours sage malgré sa profession (miracle dont le Prélat ne parle qu’avec enthousiasme). […] Mais ce n’est pas de la religion & du christianisme, on n’y en parle pas ; ce n’est que de l’honnêteté morale de cet esprit Pélagien & philosophique, qui croit pouvoir pratiquer la vertu par la raison & le libre arbitre.

480. (1668) Idée des spectacles anciens et nouveaux « Idée des spectacles anciens et nouveavx. — Des anciens Spectacles. Livre premier. — Chapitre III. Du Cirque. » pp. 9-43

Nous parlerons ailleurs des prix remportez aux Ieux, soit pour les belles courses, soit pour les beaux combats. […] Ce n’est pas par maniere d’acquit que nous avons parlé cy-dessus des femmes qui se vendoient au marché des Esclaves. […] Ou le congé dont nous avons parlé cy-dessus Rudis.

481. (1770) La Mimographe, ou Idées d’une honnête-femme pour la réformation du théâtre national « La Mimographe, ou Le Théâtre réformé. — [Première partie.] — Cinquième Lettre. De madame D’Alzan. » pp. 33-39

D’Alzan, tout-à-l’heure, on m’entretenait d’elle, de ses vertus, de sa douceur, de sa tendresse envers vous ; une femme qui la connaît comme vous-même, celle qui m’a révélé ce secret qu’il m’eût été moins cruel d’apprendre de votre bouche, une inconnue en un mot qui me fit promettre, avant de parler, de ne point chercher à la deviner, vient de m’assurer qu’elle est toute belle, cette épouse que vous aimez……… Oui, vous l’aimez ; je connais trop bien votre cœur pour en douter : il n’est point fait pour l’ingratitude, l’inhumanité, la perfidie ; vous aimez votre épouse bien plus que vous ne le croyez : vous l’aimez plus que moi, plus que vous ne vous aimez vous-même.

482. (1694) Sentiments de l’Eglise et des Pères « CHAPITRE I. Condamnation de la Comédie par la sainte Ecriture, par les Conciles et par plusieurs raisons. » pp. 7-11

Je ne m’arrêterai qu’à un de ceux qui ont été tenus à Paris, voici comme il parle au c. 38.

483. (1825) Encore des comédiens et du clergé « CHAPITRE VII. De l’inconséquence de quelques prêtres ignorants envers les Comédiens, et de leur fanatisme mis en opposition avec l’autorité du pape et avec la conduite éclairée du haut clergé et des ecclésiastiques sensés en France. » pp. 134-140

Continuellement enfermé dans sa bibliothéque, il faisait répondre à ceux qui venaient lui parler d’affaires, qu’il étudiait.

484. (1743) De la réformation du théâtre « De la réformation du théâtre — PRÉFACE. » pp. -

Ce n’était pas là pourtant le motif principal de mon Ouvrage ; si on le lit relativement à l’intention que j’ai eue d’annoncer de loin ce que j’avais à dire sur la Réformation, on y trouvera nombre de traits qui tendent à ce but : je m’apperçus dans le temps que personne n’y avait fait attention, et je compris qu’il fallait parler plus clairement.

485. (1743) De la réformation du théâtre « De la réformation du théâtre — PREMIERE PARTIE. — CHAPITRE V. Du principal motif de la Réformation du Théâtre. » pp. 49-58

Je ne parlerai point des Scènes d’amour qui, peut-être, leur apprendront, pour la première fois et toujours trop tôt, à connaître cette passion ; car, quand même il serait vrai de dire que, tôt ou tard, il faut bien qu’ils la connaissent, (ce que je suis très éloigné de croire) il n’y aurait pas pour cela moins d’inconvénient et, si je l’ose dire, moins de cruauté à leur donner, sur une matière si délicate, des leçons prématurées et du moins infiniment dangereuses, et à leur faire courir le risque de perdre leur innocence, avant même qu’ils sachent quel est son prix, et combien cette perte est affreuse et irréparable.

486. (1743) De la réformation du théâtre « De la réformation du théâtre — CONCLUSION, de l’Ouvrage. » pp. 319-328

Sans examiner s’il est utile ou dangereux d’agiter le cœur humain jusqu’à ce point, ni le risque évident que courent ceux qu’on fait subitement passer d’un état de tranquillité et de repos à celui d’inquiétude, de colère, ou de toute autre passion : sans, dis-je, examiner ces points, je me bornerai seulement à parler de la passion d’amour, que je vais comparer dans la Tragédie du Cid à toutes les autres impressions que cette même Pièce peut inspirer.

487. (1789) La liberté du théâtre pp. 1-45

Sont-ce des Courtisans de Charles IX qui parlent ? […] N’est-ce pas un moyen sûr de nuire à la Religion, sur-tout si l’on fait parler ceux qui ont mérité la haine publique ? […] Je ne vous parlerai point des Athéniens. […] La mémoire de Charlemagne & d’Henri IV ne sera point déshonorée, par la raison que dans des Pièces de Théâtre on aura fait parler & agit Louis XI & Charles IX comme des tyrans qu’ils étoient.

488. (1768) Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. Livre onzieme « Réflexions morales, politiques, historiques, et littéraires, sur le théatre. — Chapitre VIII. Anecdotes illustres du Théatre. » pp. 186-214

Les actrices étoient fort de son goût ; c’est celui des grands Seigneurs de tous les pays, de tous les siécles ; elles sont plus faciles ; & sans consequence ; mais plus vives, plus passionnées, plus amusantes ; elles sont toujours sous la main, on les prend, on les quitte comme on veut, quelques-unes pourtant ont fait parler d’elles. […] L’Ecriture ne parle de sa mort qu’avec mépris ; il fut déposé sur son lit, tout rempli d’odeurs & de parfums de Courtisanne, où les parfumeurs avoient employé tout leurs art, & on brula le tout avec beaucoup de faste, comburerunt super eum ambitione magnâ . […] Voulez-vous parler de musique ? […] Confidens du Très Haut, substence éternelle, qui brûlez de ses feux, qui couvrez de vos aîles, le trône où votre Maître est assis parmi vous, parlez du grand Newton, n’êtes-vous point jaloux ?

489. (1768) Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. Livre douzieme « Réflexions morales, politiques, historiques, et litteraires, sur le théatre. — Chapitre III.  » pp. 68-96

Qu’est ce qu’une vieille tour qui parle, & qui enseigne le chemin aux passants, & leur souhaite le bon jour ? […] Les compagnons d’Ulysse abordent dans l’isle de Cirée, pour prendre des rafraîchissemens, & le livrer à la débauche : la maîtresse qu’on appelle Reine, leur fit, sous l’habit d’une actrice, l’accueil le plus favorable, & leur fait boire une liqueur délicieuse ; mais empoisonnée, (avec des drogues qui portent à l’impureté ;) ils sont changés en bêtes, en loups, en pourceaux, en lions, en ours, & enfermés dans une étable, d’où ils ne peuvent plus sortir ; où on les nourrit de glandes images des effets de la volupté qui transforme les hommes en bêtes, & selon leurs caractères divers, les rend immondes comme des pourceaux, voraces comme des loups, furieux comme des lions, & les reduit à la derniere misere, il faloit que le Divin Homere aimât la table ; dans ce qui précéde leur changement en ce qui suit leur retour, qui occupe trois ou quatre pages, il est parlé vingt fois de bonne chere ; ils ne font que boire & manger, & U’ysse comme les autres. […] La Bruyere, Ch. des femmes, parle aussi du fard. […] Chez les femmes, se farder, se parer n’est pas parler contre sa pensée ; c’est plus aussi que le travestissement, & le masque où l’on ne se donne point pour ce que l’on paroît être, au contraire on veut se cacher & se faire ignorer.

490. (1778) Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. Livre vingtieme « Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. — Chapitre III. Suites des Mélanges. » pp. 68-117

Nous n’en parlons que pour faire sentir les excès du Tartuffe. […] Son pere lui donna ce seigneur naissant pour parrain ; le curé le reçut pour caution de la foi & des mœurs de son filleul : il ne parloient ni l’un, ni l’autre, il auroit fallu un parrain du parrain : ainsi le parrain & le filleul étoit dignes l’un de l’autre, & le début sembloit le prologue d’une comédie. […] Aussi un curé, qu’il fait parler, prononce sérieusement, la privation d’un plaisir innocent est un très-grand péché . […] Il a plu à M. de Saint-Lambert d’imaginer qu’Apelles l’avoit autrefois connue, l’avoit aimée, & s’en étoit fait aimer ; qu’elle lui avoit été enlevée, & qu’ils se trouverent & rallumerent leurs feux Ce que Pline ne dit pas ni Elien qui en parle : ce qui diminueroit l’héroïsme d’Alexandre. […] On ne parle que d’après lui-même, on ne rapporte que ses préfaces & l’histoire qu’il a faite de son théatre : c’est le moyen le plus propre à le décréditer, & à réduire le panégyrique à sa juste valeur.

491. (1691) Nouveaux essais de morale « XIV. » pp. 151-158

Comme les Comédies et les Romans sont quasi la même chose, et qu’ils ne diffèrent presque que dans le style, je parlerai de la Comédie et des Romans ensemble, sur les choses qu’ils ont communes, sans rien répéter de ce qu’on a écrit dans ce siècle, pour montrer combien la Comédie est dangereuse à des Chrétiens.

492. (1664) Traité contre les danses et les comédies « Chapitre III. Que les Danses sont défendues aux Ecclésiastiques. » pp. 14-21

Et si quelqu’un nous oppose pour éluder la force du Canon du Concile d’Agde, que le Concile ne parle que des Danses, et des jeux qui sont immodestes et déshonnêtes, et qu’ainsi ces sortes d’exercices ne sont pas illicites à l’égard des Clercs, lorsqu’il ne s’y mêle rien de contraire à l’honnêteté, et à la modestie ; cette objection se détruit aisément par la considération sérieuse et attentive du vrai sens du Canon, qui ne comprend pas seulement les déshonnêtetés qui sont évidemment mortelles ; mais toute sorte d’actions, de gestes, et de mouvements trop libres, qui ne s’accordent point avec la retenue, et avec la sainteté des enfants de Dieu.

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