C’est en quoi consiste l’avantage qu’on lui donne sur tous les Comiques modernes, sur ceux de l’ancienne Rome, & sur ceux même de la Grece : de sorte que s’il se fût contenté de suivre les intentions de Mr. le Cardinal de Richelieu, qui avoit dessein de purifier la Comédie, & de ne faire faire sur le Théâtre que des leçons de Vertus Morales, comme on veut nous le persuader, nous n’aurions peut-être pas tant de précautions à prendre pour la lecture de ses Ouvrages.
Il est inutile de répéter ce que les Anciens & les Modernes ont écrit des mœurs dans la Tragédie.
415 On parle dans [I] de la manière dont les Comédiens ont été regardés par les Anciens & par les Modernes.
Je vous sais bon gré de m’abandonner le Comédien et nos Poètes modernes, et même M.
Les représentations théâtrales ne recommencèrent qu’en faveur des mystères de la religion qu’on s’avisa de mettre en action : ces pieuses scènes préparèrent le rappel des anciens jeux scéniques, qui reparurent successivement chez les peuples modernes ; mais ce ne fut d’abord qu’un mélange de farces jouées concurremment avec les mystères.
Le théâtre est-il donc changé de nos jours, reprenoit un Docteur plus moderne ? […] Un Auteur plus moderne, Courtisan célebre, l’un des plus beaux génies de son siecle, s’exprime à-peu-près dans les mêmes termes ; & que de mondains nous le disent encore tous les jours au lit de la mort !
Cependant ce désordre, qu’on pourroit considérer comme une calamité publique, vu l’importance d’une bonne éducation par rapport à la société civile, n’est rien en comparaison d’un système qui ayant pris naissance dans la licence républicaine d’un pays où le mélange de toutes les sectes modernes a remplacé la religion antique, s’étend d’une manière effrayante dans les pays catholiques ; et menace d’une révolution prochaine dans les mœurs, plus générale et plus subversive de toute décence, que tout ce que la vicissitude des siècles et des nations nous présente dans le tableau des folies et des prévarications humaines. […] Pour un exemple récent qui a éclaté (celui du jeune d’Argent) il y en a dix mille anciens ; et dix mille modernes qui n’éclatent pas.
Il ne faut pas un moindre effort, pour concevoit ce qu’un Autheur moderne a remarqué de Cesar & de sa magnificenceAlex. l. c. 6. […] Il ne reste guerre plus à mon avis de choses à dire sur ces fameux Spectacles des Triomphes Romains, & j’ay tâché de ramasser de toutes parts tout ce qui m’a paru pratiqué par les Anciens, & admiré par les Modernes.
C’est une raison de plus pour engager les Auteurs dramatiques, je ne dis pas à rejetter absolument les reconnoissances ; elles ont plu, & il y a apparence qu’elles plairont toujours, quoiqu’en dise la Philosophie moderne ; mais à en user sobrement & de loin en loin.
Le piéces des anciens sont, à notre égard, comme des ouvrages modernes, qui ne se jouent point ; qu’on suppose à ceux-ci les beautés de celles-là, on en fera le même cas.
La Création du ciel, les Mystères de Joseph, de Suzanne et de Juditha , dont les principaux rôles étaient remplis par des prêtres, ont-ils la décence des pièces jouées sur nos théâtres modernes ?
Thomas, six autres docteurs illustres et modernes de l’ordre des Prêcheursq, qui pour être tous conformes et avoir suivi presque le texte du précédent, je ne coterair que selon les lieux où ils en ont traité.
Il leur semble, dis-je, que pour faire ou choisir un Sujet, ils n’ont qu’à detacher quelque trait de la vieille Fable, quelque poinct de l’histoire moderne, où quelque nouvelle bizarrerie de leur imagination, de les distribuer en quelques entrées, de les soustenir ou revêtir de quelques visions extravagantes, & enfin de les enrichir aux dépens du Prince. […] De sorte qu’estre Poëte & ne sçavoir pas chanter, c’est n’estre qu’à demy Poëte, où n’estre qu’un Poëte en vers, qu’un pauvre faiseur de rimes, ou qu’un miserable arpenteur des mesures & des cadences soit anciennes, soit modernes, soit Françoises ou Estrangeres. […] Mais quand la curiosité ne toucheroit pas un Autheur, ou quand la paresse prevaudroit à tous les desirs imaginables, de s’instruire des differentes manieres d’habits des Nations ou anciennes ou modernes ; il ne pourroit pas se dispenser de consulter du moins les sçavans, les curieux, en Estampes ou en Medailles : Car autrement, comment fera-il paroistre des Asiatiques ? […] Decidons donc hardiment, qu’un Poëte qui ne fait que des Vers, ou qu’un homme galant & ingenieux, & capable de quelques jolies imaginations, n’est pas encore de l’ordre qu’il faut pour entreprendre un Balet regulier, s’il n’a des connoissances du passé, & s’il ne connoît les modes & les galanteries anciennes & modernes.
Cela peut être vrai des Luthériens modernes, mais Luther & ses premiers sectateurs détruisent le libre-arbitre.
En un mot tous les Prédicateurs, anciens & modernes, ont tenu le même langage.
[NDE] Pour parler des hypocrites, l’auteur utilise « tartufles », ici corrigé en « tartufe » pour respecter l’orthographe moderne.
La crotte la diminue en couvrant la nudité ; les voiles épais lui déplaisent ; il n’aime que les gaze légeres qui laissent voir le nud : voilà toute la réforme & la décence du théatre, & des écrits modernes. […] Le Philosophe Platonicien a bien des choses estimables qui sont oublier cette honteuse tache ; cette tache revient souvent & trop vivement dans l’Auteur moderne pour être oubliée.
Dans les temps modernes, les théâtres se sont relevés avec la civilisation et l’ont suivie dans sa marche. […] Dans les ouvrages de nos auteurs modernes, son goût accueille, approuve tout ce que nos pères auraient approuvé, accueilli, et ce goût épuré d’après nos nouvelles mœurs, réprouve ce que nos pères, plus indulgents, auraient peut-être permis et souffert, soit dans l’action, soit dans le langage.
L'aventure même est plus moderne, car Comminge dit : « Cette fausse raison, fantôme de nos jours. » Mais où Comminge a-t-il appris cette philosophie moderne ?
Si on veut lire leurs brochures modernes, on y verra que cette infâme et audacieuse société, s’annonce très ouvertement pour être un ordre tout à la fois monastique et politique.
Les habitants de ces régions enchantées, malgré les rôles brillants qu'ils y jouent, ne sont assurément que de très petits êtres, je ne dit pas par la naissance, la fortune, la science, le mérite, la vertu ; ils ne sont pas même de jolis riens, ils sont au-dessous du rien, comme la Bruyère le disait du Mercure de son temps, et ce que l'article des spectacles et le scandaleux recueil des fadeurs et des licences de tous les galants du royaume n'empêchera pas de dire du Mercure moderne.
Tout cela signifie qu’il n’y a que les Philosophes qui puissent lire sans danger les ouvrages qu’on appelle de bel esprit, les Poètes anciens et les modernes.
« Nos Auteurs modernes, guidés par de meilleures intentions, font des Pièces plus épurées.
que l’amour est déplacé, dangereux, indécent dans la tragédie, que l’ancien théatre a pour les mœurs une grande supériorité sur le nouveau, qu’il seroit à souhaiter que les piéces modernes fussent aussi solides, aussi chastes, aussi pleines d’instruction que les poëmes dramatiques des Grecs. […] Les comiques modernes voudroient-ils aller plus loin que leur maître ?
Il est bien rare que les modernes, ni Auteurs, ni Acteurs, ni amateurs en fassent leur lecture ; mais tout cela est fort inutile, il n’y a gueres de maxime morale dans l’ancien Testament, que l’expérience & le bon sens ne fassent connoître, sans avoir recours à la révélation : par exemple, Plaute dit qu’une courtisanne & une Actrice sont dangereuses, qu’elles ruinent leurs amans. […] C’étoit un goût chez les anciens, c’est une folie, un délire chez les modernes.
Les Poètes anciens n’en ont-ils point fait plus de cas que nos modernes ? […] A l’égard des Poètes modernes, le célèbre Corneille et l’inimitable Molière n’emploient point de Prêtres dans leurs ouvrages.
Nougaret, « mettent toujours l’amour en jeu ; mais le spectacle moderne, c’est-à-dire le Théatre Italien, met l’indécence en action, tout dans les Drames de ce Théatre, conspire à faire rougir la pudeur. » Et vous, Madame, vous oserez avancer, que nos piéces sont tellement épurées, qu’il ny a rien &c ? […] L’autre est de 1699, Réfléxions sur la Comédie ancienne & moderne. […] si vous me dites, que ces génies rares n’ont point assez de lumieres & de goût, pour juger cette affaire, il sera donc faux de dire, que l’utilité de notre Comédie moderne, ne peut se révoquer en doute ; & que c’est sans raison, que vous assurez, qu’elle est tellement épurée, qu’il n’y a rien, que l’oreille la plus chaste ne puisse entendre. […] C’est l’Auteur même de l’essai sur la Comédie moderne.
Et après une longue déduction des adresses des Directeurs modernes, il conclut que « quand on ne se peut sauver par l’action, on se met à couvert par son intention ». […] Il me semble que si dans tout le reste de la pièce l’Auteur a égalé tous les anciens, et surpassé tous les modernes, on peut dire que dans ce dénouement il s’est surpassé lui-même, n’y ayant rien de plus grand, de plus magnifique et de plus merveilleux, et cependant rien de plus naturel, de plus heureux et de plus juste, puisqu’on peut dire, que s’il était permis d’oser faire le caractère de l’âme de notre grand Monarque, ce serait sans doute dans cette plénitude de lumière, cette prodigieuse pénétration d’esprit, et ce discernement merveilleux de toutes choses, qu’on le ferait consister ; tant il est vrai, s’écrient ici ces Messieurs dont j’ai pris à tâche de vous rapporter les sentiments, tant il est vrai, disent-ils, que le Prince est digne du Poète, comme le Poète est digne du Prince. […] Cela ne lui arriverait pas, si suivant les pas des premiers Comiques et des modernes qui l’ont précédé, il exerçait sur son théâtre un censure impudente, indiscrète et mal réglée, sans aucun soin des mœurs ; au lieu de négliger, comme il l’a fait en faveur de la Vertu et de la Vérité, toutes les lois de la coutume et de l’usage du beau monde, et d’attaquer ses plus chères maximes et ses franchises les plus privilégiées, jusque dans leurs derniers retranchements.
mais ni ces exagérations forcées, ni une licence d’imagination qui viole toutes les règles, ni un rafinement de plaisanterie souvent puérile n’ont pu faire refuser à Lopez de Vega une des premières places parmi les Poètes comiques modernes.
Mais Corneille, Racine, Molière, Voltaire et tous les poètes modernes ne se sont occupés dans leurs drames qu’à exciter l’amour.
Le fameux Législateur Licurgue vouloit que pour disposer de bonne heure au mariage & s’aguerrir contre les traits d’un amour volage & d’une volupté insatiable, les deux sexes depuis l’enfance jusqu’à leur établissement, dansassent, jouassent à la lute ; & fissent ensemble tous leurs exercices : ainsi Mitridate se nourrissoit de poison, pour n’être pas empoisonné : on dit que le sage Socrate menoit le jeune Alcibiade chez l’enchanteresse Aspazie, pour prévenir des plus grands excès ; & nos modernes Socrates à l’exemple de l’ancien philosophe vont, & menent leurs éleves au théâtre, pour les lier avec les nouvelles Aspazies. […] Le Concile l’a si fort à cœur, qu’il charge nommément les Evêques de donner ces instructions ; ces avis, ces ordres sont un peu différents des rubriques modernes qui proscrivent les images : Diligenter doceant Episcopi per historias picturis expressas.
Se i Padri, e i Dottori antichi, che scrivessero contro gli antichi Spettacoli, si devono allegare contro le Commedie moderne, e Oscene. 203. […] contro le moderne Commedie Spagnole oscene: e ambedue sono Spagnoli, e pratici del buono, e reo costume, con che procedono i moderni Comici de’ regni Hispani. […] Inoltre l’anno 1644 ho inteso da un nobile, dotto, e grave Religioso venuto da Spagna, ove era dimorato 4 anni, che i Predicatori di quando in quando riprendevano le oscenità delle moderne, e correnti Commedie. […] Frutti delle Moderne Commedie, e c. e dedicati ad un Serenissimo gran Signore; nel principio de’ quali dice. […] Io non so, se le moderne, e correnti Commedie Mercenarie, sono oscene, o no; e io non sono obbligato a sapere.
Quand il porte une vue générale sur la comédie ancienne & moderne, il trouve la différence à notre désavantage.
C'est ce qui rend si dangereuse la danse moderne : elle n'est que l'étalage séduisant des objets voluptueux, dans le point de vue le plus piquant, le plus favorable.
Ainsi parle un Poëte moderne dans une fiction ingénieuse qui la caractérise ; elle s’épargne encore moins, & dit d’elle-même dans une de ses lettres : Je suis méfiante, soupçonneuse, ambitieuse à l’excès, emportée, superbe, impatiente, méprisante, railleuse, indévote, incrédule, d’un tempérament ardent, impétueux, porté à l’amour ; elle y résiste pourtant , dit-elle, non par vertu, mais par fierté, par esprit d’indépendance, pour ne pas se soumettre à un mari ni à personne. […] Huet qui a daigné combattre dans sa démonstration évangélique, ce qu’il auroit dû mépriser les incrédules modernes en ont pris plusieurs choses comme le Président de Montesquieu a mis à contribution avec beaucoup d’élégance dans son Esprit des Loix, l’érudition immense que Bodin a entassé sans goût & sans ordre dans sa république, sans faire mention de la mine d’où il avoit tiré ses matériaux ; ces livres de la république avoient fait autant de bruit dans leur temps, qu’en a fait dans le notre l’Esprit des Loix qui les a effacés.
Du mépris injurieux que fait le Théologien de l’autorité des anciens Pères de l’Eglise, en leur préférant les Scholastiques modernes. Avant que d’entreprendre de répondre aux Objections de l’Auteur de la Lettre, il est bon de donner ici de l’horreur d’un principe, sur lequel il se fonde ; qui est qu’il faut préférer les opinions des Scholastiques modernes, à celles des anciens Pères de l’Eglise.
Page 104 Les nobles ou gentilshommes, dans l’antiquité comme chez les modernes, s’adonnèrent à la profession de comédien.
Hébert se conformait aux lois ecclésiastiques anciennes et modernes de son diocèse.
Nos théâtres modernes les ont imités, et depuis Molière jusqu’aux derniers opérasf on trouve mille endroits, et même des scènes entières, où les Comédiens se décèlent, se trahissent les uns les autres, et se font mépriser en se dévoilant.