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80. (1763) Réflexions sur le théâtre, vol. 1 « CHAPITRE IX. Sentiments de Saint Augustin sur les Spectacles. » pp. 180-198

Il a fréquenté les spectacles dans un temps où l’idolâtrie détruite par Constantin et ses enfants, ne régnait plus sur le théâtre, et où leurs lois chrétiennes en avait réformé les abus et les scandales ; dans ces temps, où les Magistrats Chrétiens qui donnaient ces jeux ou y présidaient, et par vertu, et par intérêt, pour ne pas déplaire à leur Prince, n’auraient pas souffert ces indécences prétendues, dont on veut se faire une excuse pour sauver nos comédies, et que même les Païens n’y souffraient guère ; dans ces temps en un mot, où le spectacle était tel qu’il est parmi nous. […] Augustin répond aux objections des Païens contre la religion chrétienne, qu’ils disaient avoir attiré les malheurs de l’empire, en particulier par la cessation ou la réforme des jeux du théâtre, dont les Dieux étaient fort irrités. Le christianisme leur fut donc toujours opposé, la scène était donc alors réformée, et la licence des Païens ne subsistait plus.

81. (1697) Histoire de la Comédie et de l’Opéra « HISTOIRE ET ABREGE DES OUVRAGES LATIN, ITALIEN ET FRANCAIS, POUR ET CONTRE LA COMÉDIE ET L’OPERA — CHAPITRE IV. » pp. 78-112

La première est un Abrégé des Poètes et des Historiens, sur les Spectacles des Païens, qui n’étaient pas tous consacrés aux Idoles selon Tacite même, ni si infâmes qu’on veut les dire à l’exception des Jeux annuels de Flore, plaisir de la canaille, non des honnêtes Païens. […] Il y a des choses curieuses sur Platon, qui a condamné les Tragédies anciennes, parce qu’elles réveillaient les passions, quoique les Femmes ne parussent pas sur les Théâtres des Païens par pudeur.

82. (1687) Avis aux RR. PP. jésuites « VII. » pp. 36-41

Enfin, mes Pères, si on voulait approfondir les choses, peut-être trouverait-on que celui que vous avez reçu d’une manière si Païenne comme Archevêque d’Aix, n’est encore à présent qu’Evêque de Lavaur.

83. (1664) Traité contre les danses et les comédies « Chapitre XIX. Si un Evêque peut défendre qu’on ne danse les jours des Fêtes, ou même en quelque temps de l’année que ce soit. » pp. 146-153

et qu’ils voient indignement profané par ces pratiques dangereuses, et par ces actions païennes, les oblige d’user de leur pouvoir, et d’empêcher par les voies Canoniques cette horrible profanation.

84. (1774) L’homme du monde éclairé « L’homme du monde éclairé » pp. 150-171

Ce n’étoit pas seulement à cause de l’idolâtrie, qui s’y trouvoit souvent mêlée, & dont les païens ne pouvoient faire un crime au théâtre, mais, sur tout, par rapport aux bonnes mœurs, qui y étoient constamment blessées. Les excès de la comédie la firent toujours condamner par les gens de bien, même païens.

85. (1579) De l’Imposture et Tromperie « Livre premier. Des jeux et autres observations séculières retenues de l’ancien Paganisme. Chapitre 22. » pp. 101-107

Outre cela il reprend aussi toutes mauvaises coutumes et observations des Gentils et Païens, sous le nom aussi de quelques-unes qu’aucuns Chrétiens retenaient de son temps, et ne pouvaient oublier du paganisme. […] [NDE] gentile = païenne.

86. (1763) Réflexions sur le théâtre, vol. 1 « CHAPITRE VIII. De la Comédie les jours de fête. » pp. 159-179

Or je demande si l’on a plus de raisons aujourd’hui de permettre la comédie les jours de fête, qu’on n’en avait au quatrième siècle, où le peuple, à demi Païen, accoutumé depuis mille ans dans tout l’empire Romain à toute sorte de spectacles, et livré à la plus grande corruption, pouvait encore moins s’en passer que la France, où la frivolité seule et la dépravation en ont fait un prétendu besoin. […] « Ut spectacula theatrorum, cæterorumque ludorum die dominico, et cæteris religionis christianæ diebus celeberrimis amoveantur, nec oportere quemquam Christianum cogi ad spectacula. » Nous avons dit que le zèle de ces Princes ne se borna pas à interdire les jours de dimanche les spectacles aux Chrétiens, ils y ajoutèrent beaucoup d’autres fêtes, et renfermèrent dans la défense les Juifs et les Païens. […] A la bonne heure, la religion Chrétienne passait bien pour une folie aux yeux des sages Païens : Gentibus stultitium.

87. (1694) Sentiments de l’Eglise et des Pères « CHAPITRE I. Condamnation de la Comédie par la sainte Ecriture, par les Conciles et par plusieurs raisons. » pp. 7-11

Il n’était nullement nécessaire que la sainte Ecriture apprit aux Serviteurs de Dieu, que les Comédies sont mauvaises, et qu’elles doivent être défendues ; puisque la seule lumière de la raison et le bon sens ont autrefois suffi aux païens pour le leur faire comprendre.

88. (1763) Réflexions sur le théâtre, vol. 1 « CHAPITRE IV. Des Pièces pieuses. » pp. 68-95

« Ce n’est pas que j’approuve en un sujet Chrétien, Un Auteur follement idolâtre et Païen… Et fabuleux Auteurs, n’allons point dans nos songes, Du Dieu de vérité faire un Dieu de mensonges. » M. le Camus, Evêque du Bellay, à bonne intention sans doute, quoi qu’en dise le P.  […] On aurait attiré les Païens par la beauté du spectacle, peut-être en eût-on converti, comme les Païens faisaient de leurs pièces un exercice de religion. […] Tertullien et les autres apologistes avaient bien osé s’en moquer dans les temps des persécutions, les Païens avaient si souvent joué le christianisme et ses mystères.

89. (1694) Réponse à la lettre du théologien, défenseur de la comédie « Réponse à la lettre du théologien, défenseur de la comédie. » pp. 1-45

Celui-ci semble vouloir substituer la Morale des Païens à celle de Jésus-Christ, et nous faire passer la sagesse Stoïque pour la folie de la Croix : Celui-là fait d’un amour propre, qui ne tend qu’à la conservation du corps, le fondement de la Morale; par la soustraction de toute vérité nécessaire anéantit la Religion, et par la loi du plus fort qu’il prétend établir, ébranle les fondements de la société et de la paix. […] Les Païens qui n’avaient rien qui les rappelât à la raison, qui n’avaient nulle connaissance de leur état, qui corrompaient toute l’idée que chacun a de la perfection, qui se fabriquaient des Religions uniquement propres à entretenir les passions, ont excellé dans cet art ; et regardant l’homme ou par l’excellence de sa nature, ou par le ridicule de sa conduite, sans pénétrer jusqu’à la source de nos maux, ils ne débitaient que des bouffonneries, ou des vertus chimériques. […] C’étaient pourtant les seuls Maîtres que le commun des Païens pouvait avoir. […] D'ou vient que le Peuple de Dieu ne l’a point connue, ou l’a laissée là contre le partage des Païens ?

90. (1694) Sentiments de l’Eglise et des Pères « II. PARTIE. Où l’on répond aux Objections de l’Auteur de la Lettre. » pp. 89-140

Il témoigne que de son temps pas un Chrétien n’allait au théâtre, et que c’était une marque assurée qu’un Païen était converti et avait embrassé la foi, quand il cessait d’aller aux spectacles : « De repudio spectaculorum intelligunt factum esse Christianum », dit-il. […] sujet de mes plaintes, dit encore ce saint Prêtre, c’est qu’en allant à la Comédie nous devenons plus coupables et plus inexcusables que les païens et les barbares. […] qu’il appelle les appas des péchés, et de représenter aux peuples que ces divertissements tirent leur origine des mœurs corrompues des Païens ; combien ils sont opposés à la discipline Chrétienne : et qu’enfin ils sont la malheureuse source de toutes les calamités et misères publiques. […] Ils seront aujourd’hui chrétiens et demain ils seront de véritables païens. […] Laissons rassasier les Païens des faux plaisirs de la Comédie, dit Tertullien.

91. (1667) Traité de la comédie et des spectacles « Sentiments des Pères de l'Eglise sur la comédie et les spectacles — 4. SIÈCLE. » pp. 120-146

Les lois des Païens rendent les Comédiens infâmes, et vous allez en foule avec toute la Ville pour les regarder sur leur Théâtre, comme si c'était des Ambassadeurs, ou des Généraux d'armée, et vous y voulez mener tout le monde avec vous pour emplir vos oreilles des ordures et des infamies qui sortent de la bouche de ces bouffons; vous punissez très sévèrement vos serviteurs lors qu'ils disent chez vous des paroles peu honnêtes ? […] Quelle excuse nous restera-t-il, s'étant Chrétiens, c'est-à-dire citoyens des Cieux et associés aux Anges, et aux Chérubins, nous ne sommes pas néanmoins si réglés en ce point que le sont les Païens et les Infidèles.

92. (1668) Les Comédies et les Tragédies corrompent les mœurs bien loin de les réformer. La représentation qu’on fait des Comédies et des Tragédies sur les Théâtres publics en augmente le danger. On ne peut assister au spectacle sans péril « Chapitre XI. La représentation qu’on fait des Comédies et des Tragédies sur les Théâtres publics, en augmente le danger. L’on ne peut assister aux spectacles sans péril. » pp. 191-200

C’était autrefois la marque, à laquelle les Païens connaissaient qu’un homme s’était fait Chrétien, lorsqu’il ne se trouvait point dans ces lieux, et qu’il en avait aversion. « De repudio spectaculorum intelligunt factum Christianum.

93. (1694) La conduite du vrai chrétien « ARTICLE VI. » pp. 456-466

Je n’en veux pas dire davantage sur ce sujet, en ayant parlé ci-devant assez amplement, joint que les deux Auteurs que je viens de produire, Salvian et Tertullien s’en sont suffisamment expliqués, pour faire connaître à un chacun que les spectacles et les théâtres ne doivent jamais passer chez les vrais Chrétiens pour divertissements, puisqu’ils traitent ceux qui y assistent d’apostats, de prévaricateurs des Sacrements, de gens qui retournent vers le diable leur premier maître, qui préfèrent le démon à Dieu, qui font banqueroute à la foi de Jésus-Christ, qu’ils sont plus criminels que les païens, qu’ils sont sans Religion, qu’ils ne cherchent qu’à repaître leurs yeux adultères ; gens enfin qui se jettent volontairement dans le fort et la citadelle où se commettent toutes sortes d’impuretés.

94. (1838) Principes de l’homme raisonnable sur les spectacles pp. 3-62

D’abord, arrêtons-nous un instant aux principes et aux maximes de l’antiquité païenne. […] Platon 1, Cicéron 2 Sénèque,3, Tacite 4, et une infinité d’autres païens, ont regardé la fréquentation des Spectacles comme le divertissement le plus propre à émouvoir les passions et à dépraver les mœurs. […] Si l’on en ôtait tout ce qu’elle offre de vicieux, il n’y aurait plus de spectateurs30. » Ainsi pensait un Païen, éclairé des seules lumières de la raison naturelle. […] C’est peu d’y étaler ces exemples, qui instruisent à pécher, et qui ont été détestés des païens mêmes ; on en fait aujourd’hui des conseils et même des préceptes ; et, loin de songer à rendre utiles les divertissements publics, on affecte de les rendre criminels. » Le Franc, Auteur dramatique, s’exprime ainsi dans sa Lettre à Louis Racine : « On s’efforce de réduire en problème théologique cette question : si c’est un péché d’aller à la Comédie.

95. (1694) Sentiments de l’Eglise et des Pères « CHAPITRE II [bis]. De la Comédie considerée dans elle-même, et dans sa nature. » pp. 29-54

Veut-il dire que ce sont des gens tels que sont ceux dont Horace nous fait la peinture, qui menaient à la vérité une vie païenne, mais couverte néanmoins d’un extérieur innocent, et qui n’avait rien qui pût blesser le monde. […] Et si des Païens les excluaient de toutes les Charges ; avec combien plus de raison des Chrétiens doivent-ils les éloigner de la participation de l’Eucharistie, qui est le plus grand honneur qu’on puisse recevoir dans l’Eglise ? […] Tant il est vrai qu’une infinité de chrétiens n’ont plus à présent qu’une vaine et trompeuse apparence de Religion qui les distingue des Païens.

96. (1666) Dissertation sur la condemnation des théâtres « Disseration sur la Condemnation, des Théâtres. — Chapitre IV. Que la représentation des Poèmes Dramatiques ne peut être défendue par la raison des anciens Pères de l'Eglise. » pp. 90-103

Mais maintenant qu'ils sont purifiés de toutes les cérémonies de cette impiété, et que la Religion Païenne est entièrement abolie parmi les peuples de l'Occident, cette raison qui fut autrefois si puissante dans la bouche des Pères de l'Eglise, n'est plus maintenant considérable ; et cette défense qu'ils prêchaient avec quelque sorte d'anathème, n'a plus ce fondement dans notre siècle.

97. (1752) Essai sur la comédie nouvelle « HISTOIRE DES OUVRAGES. Qui ont paru pour et contre la Comédie, depuis le 17e Siècle. » pp. 161-175

Le Théologien prétendu veut justifier la Comédie par des passages de saint Thomas ; il fait aussi ses efforts pour établir que les saints Pères n’ont condamné les Spectacles des Païens, qu’à cause de la seule idolâtrie.

98. (1687) Avis aux RR. PP. jésuites « X. » pp. 47-54

Le 1. renverse la plus certaine règle de la bonne conscience reconnue par les Païens mêmes qui n’ont pas cru qu’il fut permis de faire une chose que l’on doute si elle est juste ou injuste :17 « Quod dubites æquum sit an iniquum » : au lieu que vos Casuistes que suit M.

99. (1664) Traité contre les danses et les comédies « Chapitre XIII. Que les lois civiles défendent de danser, et d’aller à la Comédie les jours des Fêtes. » pp. 67-75

C’est pourquoi s’il s’en trouve parmi eux quelques-uns qui suivent encore la folie des Juifs, ou qui imitent l’erreur et l’extravagance des Païens, par les danses et par d’autres divertissements indignes ; qu’ils apprennent que c’est abuser d’un temps, qui est tout consacré à la prière, que de l’employer à la recherche de son plaisir ; et que c’est irriter Dieu, que de s’occuper à des exercices qui ne servent qu’à la satisfaction des sens ; lorsqu’on devrait être prosterné devant sa majesté, pour l’adorer, et pour invoquer sa miséricorde.

100. (1763) Réflexions sur le théâtre, vol. 2 « Livre second. » pp. 2-7

Les Magistrats païens ne seraient pas un exemple bien décisif pour des Chrétiens dont la religion est si sainte.

101. (1778) Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. Livre vingtieme « Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. — Chapitre VI. Machiavel. » pp. 198-214

Encore si on n’alloit butiner que de bonnes choses, comme l’abeille sur des fleurs : mais, au contraire, ce qu’il y a de plus licencieux, de plus voluptueux est par préférence au pillage ; l’opéra fourrage la mythologie païenne, les italiens, les françois, outre les théatres anglois & italiens, vont se pourvoir dans les Contes de Lafontaine, dans Marmontel, dans Grécourt, &c. ; Lafontaine lui-même a écumé Bocace, Rabelais, la reine de Navarre, &c. […] Approuve-t-on l’idolatrie, quand on explique les fables des dieux & des déesses dans les poëtes païens.

102. (1776) Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. Livre dix-huitieme « Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. — [Introduction] » pp. 2-7

La Mythologie païenne ne lui est pas moins redevable de la plupart de ses excès.

103. (1687) Avis aux RR. PP. jésuites « VI. » pp. 27-35

Lisez, mes Pères, au lieu de vos Fables des Païens, l’Histoire de l’Eglise.

104. (1710) Instructions sur divers sujets de morale « INSTRUCTION II. Sur les Spectacles. — CHAPITRE III. Qu'une Mère est très coupable de mener sa fille aux Spectacles. Que c'est une erreur de croire que la Comédie soit destinée à corriger les mauvaises mœurs. Que rien au contraire n'est plus propre à les corrompre. » pp. 65-75

« O la belle réformatrice des mœurs que la poésie qui nous fait une Divinité de l'amour, source de tant de dérèglements honteux, s'écrie un Païen !

105. (1694) Sentiments de l’Eglise et des Pères « CHAPITRE IV. Deux conséquences que les Pères de l’Eglise ont tirées des principes qui ont été établis ci-devant. » pp. 82-88

Enfin on doit conclure que la Comédie est un plaisir contraire aux bonnes mœurs, aux règles de l’Evangile, aux décisions de l’Eglise, aux sentiments des Saints Pères, de tous les Auteurs Ecclésiastiques, de tous les gens de bien qui ont une piété solide, et que même elle est contraire aux sentiments des honnêtes Païens, comme on l’a fait assez voir.

106. (1844) Théologie morale « CHAPITRE I. Des Péchés de luxure non consommée, sections 644-651. » pp. 291-296

D’ailleurs, il n’est pas certain que ce décret, qui était dirigé contre ceux qui prenaient part aux spectacles des païens, soit applicable ni aux acteurs du moyen âge, ni aux acteurs des temps modernes ; et il n’est guère plus certain qu’il s’agisse ici d’une excommunication à encourir par le fait, ipso facto.

107. (1823) Instruction sur les spectacles « Conclusion. » pp. 195-203

Plus irréligieux que ceux des païens, les théâtres d’aujourd’hui sont si loin de respecter la religion et ses ministres, qu’ils ne respectent pas même la Divinité.

108. (1666) La famille sainte « DES DIVERTISSEMENTS » pp. 409-504

Les Païens l’ont permis. […] Les Païens ont permis les danses, il ne manquait plus que cette pièce pour les justifier. N’est-ce point une preuve bien forte pour excuser un Chrétien que de se vouloir couvrir de l’exemple des Païens ? Les Païens ont permis les danses ; ce n’est pas la seule faute qu’ils ont faite ; ils ont toléré bien d’autres choses, que la raison nous oblige de condamner. […] Thomas, tirées de deux solennités honteuses, qui se pratiquaient parmi les Païens, et qui méritaient d’être en abomination.

109. (1667) Traité de la comédie et des spectacles « Sentiments des Pères de l'Eglise sur la comédie et les spectacles — 5. SIECLE. » pp. 147-179

Quant à ce que les Païens se plaignent que le Christianisme a diminué la félicité du monde ; s'ils lisent les livres de leurs Philosophes, qui reprennent ces choses dont ils sont privés maintenant malgré eux, ils trouveront que cela tourne à la louange de la Religion Chrétienne ; car quelle diminution souffrent-ils de leur félicité, sinon à l'égard des choses dont ils faisaient un très mauvais usage, s'en servant pour offenser leur Créateur ? […] Un bon Chrétien ne veut point aller aux Spectacles, et en cela même qu'il réprime sa passion, et qu'il ne va pas au Théâtre, Il crie après Jésus-Christ, et le prie de le guérir: Cependant il y en a d'autres qui y courent ; mais ce sont peut-être des Païens, ou des Juifs.

110. (1640) Lettre apologétique pp. 2-42

Saint Martial évêque de Limoges, autrement appelé l’Apôtre des Gaules, l’un des septante-deux Disciples, dans une Epitre qu’il écrit à ceux de Bordeaux, après les avoir exhortés des devoirs spirituels, les conjure de s’exempter de la fréquentation de ces profanes, comme étant une école de l’idolâtrie, en effet les Païens s’en servaient pour rendre des louanges à leurs Dieux, par Hymnes et Cantiques ; c’est de là que la poésie a été estimée le plus digne de tous les Arts, à cause de la noblesse de son origine, et fut même appelée le langage de la Divinité, car si nous considérons l’histoire Romaine, nous trouverons que les Oracles, ne répondaient autrement qu’en vers. […] De quelle impétuosité n’a-t-elle point heurté les premiers Chrétiens, quand les Païens les appelaient secte pernicieuse, ennemis des Dieux, des Empereurs, des mœurs, et enfin de toute la nature comme témoigne Tacite en son livre des mœurs, et Suetonius en la vie de Néron.

111. (1697) A Monseigneur de Harlay, Archevêque de Paris « A MONSEIGNEUR DE HARLAY, ARCHEVEQUE DE PARIS, DUC ET PAIR DE FRANCE  » pp. 394-406

Votre Grandeur, qui est un abîme d’Erudition, sait mieux que personne que depuis que les Royaumes ont commencé d’être florissants, et que l’on a bâti de grandes Villes, il y a fallu des Spectacles pour en amuser les habitants, et que si les Pères de la primitive Eglise blâmaient les Chrétiens d’y assister, c’était parce que les Spectacles des Anciens faisaient une partie essentielle de la Religion Païenne.

112. (1715) La critique du théâtre anglais « AVERTISSEMENT DU TRADUCTEUR. » pp. -

Collier nous apprendra que ce n’en est point assez pour des Païens mêmes.

113. (1776) Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. Livre dix-neuvieme « Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. Livre dix-neuvieme. — Chapitre V. Autres Mêlanges. » pp. 121-140

Virgile, quoique païen, n’en dit qu’un mot : dans son quatrieme livre, il ne parle même de ce mariage prétendu obscur & clandestin qu’avec une sorte d’horreur. […] En effet, combien le poëte païen est il plus chaste que le dramatique chrétien.

114. (1715) Dictionnaire de cas de conscience « COMEDIE. » pp. 739740-750

Il est très certain, que la Comédie tire son origine des Païens, aussi bien que son progrès, comme le même Hofman le prouve fort amplement. […]  » Ce sont les termes de ce Concile ; et il n’y a pas lieu de s’étonner de cette ancienne sévérité de l’Eglise à l’égard des Comédiens, et de ceux qui assistaient, ou qui participaient à leurs spectacles ; puisque les Païens mêmes, comme Sénèque, ont regardé les Comédies, comme la chose la plus contraire aux bonnes mœurs : « Nihil tam moribus alienum, dit ce Philosophe, quam in spectaculo detineri » ; et qu’il y eut même quelques Empereurs, du nombre desquels est Domitien, qui chassèrent de Rome tous les Comédiens, comme autant de gens, dont il regardait la profession, comme pernicieuse au bon Gouvernement de ses Etats : en quoi certainement il ne se trompait pas dans cette pensée.

115. (1731) Discours sur la comédie « SECOND DISCOURS » pp. 33-303

Faut-il qu’on ose dire que l’Eglise n’a condamné les Comédies, qu’à cause de l’Idolâtrie et des infamies que les Païens y mêlaient autrefois ? […] Libanius tout Païen qu’il était, écrit qu’un Empereur Constance. […] que les Païens furent extrêmement sensibles à l’abolition de ces jeux, qu’ils regardaient comme le soutien de l’Empire et un préservatif contre la peste, les guerres et les autres maux, dont néanmoins les jeux de Sévère ne les avaient nullement garantis. […] En 416, le Paganisme tomba beaucoup plus, car les Païens qu’on avait laissé dans les honneurs et dans les charges, depuis que sous l’Empereur Constantin on travaillait à la démolition des Temples, les Païens, dis-je, furent privés de toutes les charges par cette Loi de Théodose le jeune ; c’est la 21e du titre Xe. « Qui prophano pagani ritus errore seu crimine polluuntur, hoc est Gentiles, nec ad militiam admittantur, nec administratoris, vel judicis honore decorentur. […] Les Philosophes Païens ont reconnu cette différence entre le Théâtre public et la récitation de quelques Vers accompagnée de musique.

116. (1738) Sentimens de Monseigneur Jean Joseph Languet Evéque de Soissons, et de quelques autres Savans et Pieux Ecrivains de la Compagnie de Jesus, sur le faux bonheur et la vanité des plaisirs mondains. Premiere partie « Sentimens de quelques ecrivains De la Compagnie de Jesus, Touchant les Bals & Comedies. Premiere Partie. — Entretien premier. Sentiment du reverend Pere Bourdaloue de la Compagnie de Jesus, touchant les Bals & les Comedies en general. » pp. 8-16

Ils m’aprendroient que les païens mêmes les ont proscrits comme préjudiciables & contagieux : il n’y a qu’à lire ce que saint Augustin en a remarqué dans les livres de la Cité de Dieu, & les belles Ordonnances qu’il raporte à la confusion de ceux qui pretendroient maintenir dans le Christianisme ce que le paganisme a rejetté.

117. (1823) Instruction sur les spectacles « Chapitre XX. Spectacles condamnés par les saints Pères et par les saints conciles. » pp. 168-178

Pleurons donc, conclut ce Père17, pendant que les païens se récréent, afin que nous ayons droit de nous réjouir, lorsqu’ils seront plongés dans les larmes.

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