Ils vous diront que les plans les plus ingénieux, les idées les plus heureuses, leur sont souvent venus des femmes ; qu’ils ont éprouvé cent fois que d’un coup d’œil elles voyaient tout ce qu’il fallait ajouter à un ouvrage qu’eux-mêmes croyaient fini ; que lorsqu’ils ont eu le bonheur d’en avoir pour écolières, ils ont trouvé souvent qu’au bout de trois jours ils parlaient à des Maîtres ; que les plus grands égards, les plus aimables attentions dont elles soient capables, ont été pour eux ; que lorsqu’elles écoutaient pour s’instruire, elles prêtaient l’oreille la plus attentive ; et que cette excessive attention, qu’on pourrait appeller fureur d’entendre, partait moins d’un esprit qui admire de bons principes, que d’un génie qui crée, imagine, enfante, dès qu’il voit de bons principes à suivre. […] Relisez le Fils naturel e ; vous trouverez dans l’entretien qui suit ce Drame, et que vous citez dans l’errata de votre Livre, qu’une femme qui aimait beaucoup son mari, ayant appris un jour qu’il venait d’être assassiné par son beau-frère, chez qui elle l’avait prié d’aller, elle vola vers lui, et l’ayant trouvé expirant, elle s’élança sur ce cadavre adoré, en lui disant avec des transports incroyables : Hélas !
Qu'un homme du monde suive la mode, et que sans s'embarrasser des lois sévères de l'Evangile, il s'abandonne aux plaisirs qu'il voit régner dans les sociétés où il vit, c'est le torrent de l'exemple, c'est l'empire du respect humain. […] Mais en devenant les Apôtres de la scène, ont-ils bien suivi les lois de cette profonde politique dont les uns leur font un crime, et les autres un mérite ?
Nôtre conscience est donc nôtre juge en cette matiere, & nous ne pouvons recuser ce juge incorruptible, & ce fidele témoin, lorsqu’il y va de nôtre salut : … ceux qui aiment le jeux, le bal, la comedie, les spectacles, & qui suivent le luxe, & la vanité du siecle, ne veulent point eutendre chrétiennement ces matieres, afin de pecher plus librement, & sans inquietude.
Les Grecs n’outrèrent jamais la Nature : ils eurent le secret d’en saisir la simplicité, à force de la suivre pas-à-pas : c’est d’elle qu’ils tirèrent les principales beautés de leurs Poèmes épiques, & des Pièces de leurs Théâtres.
Vous trouverez peutêtre un certain nombre de gens libertins, amateurs d’eux-mêmes, & Idolatres de leurs plaisirs, qui ne suivront pas la morale, que les Saints nous enseignent : mais je vous donne des guides dont les voies sont droites, & des garans, fur qui seuls vous pouvez vous reposer de vôtre conscience, de vôtre ame, & de vôtre éternité.
En effet, ceux qui vont en ces lieux sont des personnes qui suivent le grand chemin, c’est-à-dire le train ordinaire et l’esprit du monde.
Les Auteurs des Pieces de theatre suivent en cecy les vestiges de cet ancien ennemy de la Grace, dont saint Augustin a triomphé avec tant de gloire pour luy, avec tant d’avantage pour l’Eglise, avec tant de satisfaction, de reconnoissance, & d’honneur pour l’auteur d’un bien-fait si necessaire aux hommes. […] Il n’est par consequent pas plus permis d’aller à la Comedie, que de demander de méchans conseils, que de suivre le mauvais exemple, que de le donner soy-mesme, que le donner des leçons du crime, que de le commander, estant sur un siege, qui est & une chaire de Docteur, & comme une espece de trône, parce qu’on n’y enseigne pas seulement à offenser Dieu, mais qu’il semble qu’on l’ordonne. […] Que les conviez du monde s’engraissent de ses douceurs, le temps de nos festins, & de nos nopces n’est pas venu, nous ne pouvons nous mettre à table avec eux, non plus qu’eux avec nous ; pleurons lors qu’ils se réjoüissent, afin que nous nous réjoüissions quand ils commenceront à pleurer ; de peur que si nous nous réjoüissions à present avec eux, nous ne pleurions alors avec eux, & qu’une société passagere de plaisir ne soit suivie d’une communauté eternelle de malheur. […] Les Payens mesmes nous l’ont appris, & nous ne pouvons pas nous excuser, si nous ne suivons leur exemple dans un sujet dont nous ne pouvons pas ignorer l’importance.
On suivit toutes ses actions depuis le berceau jusqu’au tombeau ; spectacle maussade & sans ordre. […] Toute la Cour fut aussi obligée de prendre des chevaux, & de faire suivre les carosses à la file, ce qui allongéa infiniment le cortege. […] Elle pensa le suivre ; mais se consola en faisant de ce tendre amant l’oraison funebre la plus singuliere. […] Fontenelle suit là son propre caractere, & celui du théatre, dont il étoit amateur décidé, par un goût héréditaire, étant neveu de Corneille.
C’est un homme dans une forêt qui ne sait quelle route suivre ; on n’écoute plus que l’intérêt, c’est le vrai mobile des Princes & des Sujets ; la Religion lui est sacrifiée, l’intérêt est le seul évangile qu’on consulte. […] Depuis dix-sept siècles on n’a vu dans toutes les Églises chrétiennes, même d’Angleterre & dans les pays où l’on n’observe point la loi salique pour la succession au trône, ni Pape, ni Évêque, ni Prêtre, que des hommes ; de quel droit l’Église Anglicane change-t-elle l’ordre établi par un Dieu, suivi sans exception dans tout l’univers, & par elle-même jusqu’à la débauche d’Henri VIII, suivi encore par elle-même & par toutes les communions Protestantes pour les Ministres inférieurs y auroit-il plus d’inconvénient qu’une femme fut Chef & Gouvernante de l’Eglise particulière de Cantorbery sous le nom d’Archevêque, qu’il n’y en a qu’elle soit Chef & Gouvernante de toute l’Église Anglicane, dont l’Église de Cantorbery ne fait qu’une partie. […] Quand la Reine eut passé soixante ans, son esprit baissa sensiblement, fatiguée de tant d’affaires dans un si long règne, elle ne pensoit plus à rien, ne se mêloit de rien, étoit lasse de tout, mais son faste & sa vanité ne la quittèrent jamais, toujours pompeusement habillée, & soigneusement parée comme dans sa jeunesse ; sa toilette la suivit au tombeau ; on se moquoit d’elle, elle ressemble au Paon , disoit-on, dont la chair devient dure dans la vieillesse, mais qui n’est pas moins amoureux de ses plumes, quoique son esprit s’affoiblisse, son corps est toujours vigoureux ; elle en a grand besoin pour soutenir le poids de ses riches habits dont une autre seroit accablée .
Sur les objets même de discipline générale, que l’Eglise suit partout & a toujours suivi, un Catholique n’a pas un avis différent du sien. […] Benoît, l’Orient & l’Occident, ont suivi cette loi ; l’Eglise l’a toujours approuvée, & a anathématisé ceux qui combattent les vœux monastiques. […] Non sans doute, & si M. de la Harpe connoissoit l’esprit & les loix de l’Eglise, il sauroit, & s’il ne le sait pas, il devroit le présumer de sa sagesse, & ne pas lui faire sans connoissance le procès, il sauroit qu’elle n’a rien plus à cœur que de conserver la liberté des vocations, que dans le gouvernement des Communautés, au confessional, en chaire, elle ne cesse d’exhorter les enfans de consulter Dieu, de s’examiner, de s’éprouver, de ne suivre que sa sainte volonté, & les parens de n’être que les Directeurs, les conseils, les guides de leurs enfans dans la route que Dieu leur a tracée, & de les éloigner des écueils où la passion & les erreurs d’une jeunesse inconsidérée vont si souvent se briser.
l’un conduit si bien à l’autre, que tous ses panégyristes, peu contens de louer son style, son génie, ses ouvrages, à quoi ils devoient se borner, ont encore osé louer ses mœurs, sa charité, sa probité, sa décence, & en faire un modelle à suivre. […] M. de Harlai, Archevêque de Paris, autre Académicien célebre, n’auroit pas plus souscrit à l’apothéose d’un Saint à qui il fit refuser la sépulture ecclésiastique, ni donné à la France pour des chefs-d’œuvre à admirer, & des modelles à suivre, des pieces de Théatre dont il fit condamner la tolérance dans le P. […] Il te sied bien d’avoir en de si jeunes mains, Chargé d’ans & d’honneurs, Confié tes desseins, Et laisse d’un Visir la fortune flotante Suivre de ces amans la conduite imprudente ! […] Moliere fut un débauché depuis sa premiere jeunesse, où révolté contre son pere, qui vouloit le corriger, il quitta la maison paternelle, & se donna à une Troupe de Comédiens pour suivre une Actrice, & jusqu’à la fin de ses jours, qu’il termina sans donner aucun signe de religion.
suit-il des principes & des conséquences ? […] Si ce Pape a suivi les fausses idées de son siecle sur les prétentions de la Cour de Rome, il ne faut pas plus lui en faire un crime qu’aux mille Evêque qui composerent le concile de Latran qu’il assembla, & à tout le Clergé séculier & régulier de son temps, aux Rois même, & aux plus puissans Princes qui s’y soumirent, comme le Roi de France, le Roi d’Angleterre, le Comte de Toulouse, &c. […] Il n’est point d’enfans capables de saisir & de suivre les raisonnemens, les vues, les intérêts de toutes les scènes de Corneille ; cette étude est pour eux une chimère.
Ce n’est point dans quelque événement tumultueux qu’ils jurent, ni dans la chaleur d’une passion soudainement élevée ; c’est de sens rassis, avec dessein, par une occupation suivie et de métier : circonstances affreuses ! […] Samson suit les pas de Scandale, et invective avec âpreté contre la structure du corps humain. « La nature, dit-il, n’a eu de la prévoyance que pour les ours et les araignées. […] N’avons-nous pas une lumière plus pure pour nous diriger et de plus terribles châtiments à craindre si nous ne la suivons pas ?
Voici d’abord la règle que suit Mgr Bouvier : nous allons citer textuellement. […] La société peut subir certaines mutations dans sa constitution, et les goûts et les passions des hommes peuvent suivre ces phases sociales et revêtir des formes nouvelles : mais la doctrine ou les saintes maximes de l’Église ne varient pas ; leur application seule peut varier et se modifier suivant les circonstances des mœurs, des temps et des lieux.
Tout Paris regrette cette perte, qui a pensé être suivie de celle de la comédie Françoise & de l’opéra, tant la ferveur de notre nouvel Archevêque (le Cardinal de Noailles : M. de Harlay en avoit un peu moins) le mène loin. […] Cet Ecrivain, assez médiocre, suit en cela l’usage de tous les dramatiques : Auteurs & Acteurs, la bourse & le plaisir sont leur belle gloire.
Tout cela doit suivre la mesure, agir en cadence, entrer dans le goût, le mouvement d’un air, avec l’oreille la plus exacte & la plus prompte. […] Le Poëme des Saisons s’exprime ainsi sur le bal : Entrez dans ce sallon ou de bruyans Prothées Echangent en riant leurs formes empruntées, Où la nuit le tumulte & les masques trompeurs Font naître à chaque instant d’agréables erreurs ; Là le maintien décent, la froide retenue, N’imposent point de gêne à la joie ingénue ; Là le luxe, les rangs, les âges confondus, Suivent, en se jouant, la Folie & Momus.
Ils s’émancipèrent aussi de mêler dans les farces qui suivaient les grandes Pièces quelques scènes indécentes, ou contre les bonnes mœurs. […] Cette excellente Pièce fut bientôt suivie de deux Tragédies, Horace et Cinna, qui parurent comme autant de nouveaux chef-d’œuvres, et qui reçurent encore la même approbation du Public.
Ainsi les Gardes, les Officiers, la Cour attachée à la personne du Roi, peuvent le suivre dans le Temple de ses Idoles, et l’y servir. […] Il serait infini de suivre dans toutes les Cours la fortune de la scène, et détailler les partisans ou les adversaires dans les Princes bons ou mauvais qui ont illustré ou déshonoré le trône.
Jésus se leva, et le suivit accompagné de ses Disciples.
J’écarterai seulement les nuages dont vous offusquez la raison, il ne faut que la montrer pour qu’on la suive, un beau style n’ajoute rien à sa puissance.
Si la marque à laquelle on reconnaissait les Chrétiens au rapport de Tertullien, était la fuite des Théâtres et des spectacles ; qui pourra, Messieurs et Mesdames, se persuader que vous professez la même Religion que ces premiers Chrétiens, que vous êtes imbus des mêmes maximes, que vous suivez le même Evangile, et que vous aspirez à la même gloire, si l’on vous voit encore dans ces assemblées impies, et assis dans les chaises de pestilence ?
« Qu’on n’attribue pas, dites-vous, au Théatre le pouvoir de changer des sentimens ni des mœurs qu’il ne peut que suivre et; embellir. » Permettez-moi de ne pas convenir de ce que vous dites, à moins que vous ne prétendiez que le Théatre suit et; embellit les nobles sentimens et; les bonnes mœurs. […] Est-ce suivre et; embellir les mœurs d’un Conquérant qui se croit tout permis, que de lui représenter Christierne au cinquième Acte de Gustave, enchaîné, puni et; excitant l’indignation publique par les reproches dont l’accable son vertueux vainqueur ? […] Puis-je croire conséquemment que ce soit avec bonne foi que vous ayez fait la demande qui suit ? […] Se plaindre après que la Tragédie est muette lorsqu’il s’agit de donner des leçons d’humanité, c’est s’aveugler soi-même, c’est suivre l’erreur, parce qu’on la chérit. […] On voit à la torture qu’il se donne qu’il est toujours le même, et; on en conclut seulement qu’il faut qu’il y ait bien de l’absurdité dans son humeur, puisque malgré toute l’envie qu’il auroit de la suivre, il hésite.
Car enfin qu’il y ait des gens qui fassent des Comédies, et les donnent à représenter à des Comédiens, on les souffre avec peine, et l’on attribue leur conduite ou à l’intérêt qui les fait agir, ou à la corruption du siècle dont ils suivent le torrent, dont ils goûtent et approuvent les plaisirs. […] Peu s’en faut que vous n’abandonniez les Conciles et les Pères, pour suivre les Théologiens. […] Je crois qu’il est plus à propos de voir d’abord quel est le sentiment des Pères ; permettez-moi donc de ne pas suivre votre ordre. […] Je ne crois pas même devoir m’embarrasser de citer ici contre vous tous les autres Théologiens ou Casuistes en grand nombre, dont les sentiments sur ce sujet paraissent différents de celui de Saint Thomas et des Théologiens qui le suivent. […] J’ai été sans doute un peu trop long dans l’examen de la seconde condition que Saint Thomas exige pour rendre la Comédie un Jeu et un plaisir permis ; mais je ne suis attaché à suivre la méthode ; et les moyens dont vous vous étiez servi pour vous éclaircir.
Je vais donc le suivre pas à pas, sans humeur et sans invective. […] Un homme sans passions, ou qui les dominerait toujours, n’y saurait intéresser personne… Qu’on n’attribue donc pas au théâtre le pouvoir de changer des sentiments ni des mœurs, qu’il ne peut que suivre et embellir. […] » Suivons, s’il est possible, le fil de ces idées, et voyons d’abord qu’elle est la supposition. […] L’usage des Anciens est un préjugé contre nous ; mais partout et dans tous les temps le théâtre a dû suivre les constitutions nationales. […] Il nous fait tomber dans les pièges du crime, au moment qu’il suit lui-même le chemin de la vertu ?
Et je ne doute pas que leur décence n’ait contribué à les faire tomber : on n’aime que ce qui peint naturellement & fait saisir vivement l’objet des passions criminelles, suit leur marche, excite leurs sentimens, en fait goûter le plaisir, en assure les progrès, aiguise leurs traits émoussés par la satiété, en un mot, allume, ranime, entretient les ardeurs de la concupiscence & le foyer du péché. […] Les loix Romaines furent suivies en Grèce comme ailleurs.
Il suit bien le second précepte d’Horace, s’il ne s’assujétit pas au premier : Aut famam sequere, aut sibi convenientia fingè. […] Adonis surannés, vieux débauchés, veterans de la fatuité, qui ne connoissez de charmes que ceux des Phrinés & des Laïs, suivez ce char impudement fastueux.
Les Parades qui suivent les Danses-de-corde sont une peinture, quelquefois assez vraie, des mœurs communes des gens de la plus basse condition. […] Ces Troupes, tant celles des Villes où le Spectacle sera permanent, que celles des Bas-Spectacles, suivront la même règle que ceux des grands Théâtres de la Capitale.
Mais développons davantage cette matière, et suivons pied à pied l’Auteur de la lettre. […] Car pour l’ordinaire, l’on est bien plus susceptible du mal qui est enseigné, qu’on est touché de la peine qui le suit.
Que n’ont-ils suivi leur confrère en ceci, comme dans tout le reste de la morale ! […] Venant le grand Scipion de la guerre d’Afrique, et allant une fois dans les rues suivi de quelques Comédiens, Brutus, renommé Orateur, lui dit : « C’est grande infamie à toi, qu’ayant vaincu les Africains, toi, tant sage, tu t’accompagnes de ces fols. » Donc, ô Lambertus, quand ces fols auront pris terre en l’île, tu les laisseras aller libres ; mais ils ne pourront exercer leur métier.
Les unes sont suivies de dénonciation, et tout le monde est obligé d’éviter l’excommunié dénoncé ; les autres demeurent légalement secrètes, et on peut continuer à commercer avec l’excommunié. […] Thomas déclare avec raison être plus convenable, et on ne peut douter que l’Eglise ne suivît cette règle, si ces dîmes avaient lieu.
Au contraire fût-elle la plus régulière, comme celles de l'Abbé d'Aubignac, qui prétendait avoir exactement suivi la poétique d'Aristote, si le cœur demeure tranquille, elle ne fera qu'ennuyer méthodiquement. […] Jamais le cœur n'est plus abattu que dans le moment qui suit les plus vifs transports de l'amour : emporté, brusque, de mauvaise humeur, personne n'est moins gai qu'un homme qui revient de la comédie ; il est aigre, mordant, caustique, mais l'aigreur et la causticité sont très sérieuses et très affligeantes.
Sa récompense suivit de près, & peu de jours après il fut fait Cardinal. […] En conservant à chacun son caractère, ses habits, ses usages, son style, son dialect, les faisant converser sur quelque avanture galante, & y mêlant, comme de raison, des Silvies, des Colombines, des Fretillons, les émaillant de Lazzis, de chansons, d’obscénités, de danses, on auroit des comédies toutes faites, & une source intarissable de farces ; c’est à quoi les Italiens ont réussi à merveille, & je m’étonne qu’on n’ose pas encore s’aviser en France de suivre ces exemples, au lieu de ces farces : Ergaste, Arnolphe, Valere, Lucile, Isabelle, &c. qui ne signifient rien, & ne présentent aucun caractère. […] Tels sont en France les deux théatres François & Italien dont chacun a son domaine à part, ou plûtôt sur le même théatre, telles sont la partie reguliere de la grande piéce, & la partie libre de la petite piéce, qui la suit : depuis que les tragédies Françaises ont été traduites en Italien, le goût s’est répandu, leurs poëtes ont admiré se limité Corneille, Racine, Crebillon & Voltaire, & fait répresenter ces pieces traduites ; mais le peuple est trop gai pour trouver du plaisir à pleurer & à craindre, & sera long tems fidéle à Pantalon & à Arlequin.
Antoine balança si bien sa fortune, qu’il auroit gagné la bataille d’Actium, lorsque la fuite de Cléopatre qui l’avoit suivi, & qu’il eut l’imprudence & la tâcheté de suivre, lui fit tout perdre. […] Après avoir obtenu les Lettres patentes de l’Académie, scéllées de son sceau, que les Lettres patentes du Roi, & l’enregistrement du Parlement avec un privilege exclusif, ont suivi de pres, les Sieurs Chaumont, Delac, & le Sieur Collins, sont allés offrir leurs perruques & leurs couleurs à l’Académie de Musique, & à tous les Théatres.
Quelle autre enseigne arboreroit une femme de mauvaise vie, quelle autre mode suivroit-elle ? […] Que penseroit-on d’une femme qui suivroit au tombeau son mari ou son pere, le visage fardé, les cheveux frisés, toute couverte de fleurs & de pierres précieuses ? Qu’eût-on pensé de Magdelaine, si dans cet état elle eût suivi J.
Image parfaite du Théatre : il n’est qu’un orchestre ; les spectateurs sont des violons, leurs passions sont les cordes, l’acteur & l’actrice sont l’archet qui les pince, le frémissement du cœur suit l’impression, & forme avec lui un accord parfait de vice. […] Les petites villes, les familles laborieuses ne font pas les heureux climats où la Scène a établi son plus brillant empire ; elle y est presque inconnu : mais les villes capitales où le remede souverain de tous les désordres est le mieux préparé & le plus accrédité par les habiles médecins du vice, ou les comédiens & les comédiennes sont le mieux payés & le plus suivis. […] Le titre d’Essais qu’il donne à son livre, promet quelque chose de suivi sur l’objet qu’il entreprend de traiter ; mais il le quitte d’abord, & voltige sans suite & sans ordre sur cent autres choses.
La quatriéme, parce que, comme remarque Tertulliene, l’Ecriture condamne la Comédie & les Spectacles dans les passages qui nous défendent de suivre les desirs deréglez de la convoitise & de satisfaire nos passions ; dans ceux qui nous obligent de tendre toûjours à la perfection, laquelle consiste dans l’assujetissement des passions à la grace, ce qui ne se peut acquerir qu’en éloignant de l’esprit tout ce qui peut servir à les fortifier & à les y entretenir ; Et dans ceux qui nous défendent les moindres impuretez & les moindres paroles deshonnêtes ou frivoles. […] Vous donc qui estes Peres de famille, avertissez vos domestiques de ne point suivre ces coûtumes sacrileges des miserables Païens. » Saint Pierre Chrysologue s’en explique encore d’une maniere plus forte que Saint Augustin. […] « Nous ne voulons pas que les Ecclesiastiques se masquent, ni qu’ils suivent les personnes masquées. » Les Statuts Synodaux du Diocese de saint Maloi en 1618.
Beaucoup très certainement : car je ne sais comme l’on peut souffrir ces grands fainéants ou valets travestis, suivis de coureusesb et Damoiselles faites à la hâte, tout plein de fard, de plâtres, de mouches, et de farine, et accompagnés des gestes impudents, de regards lascifs, de discours insolents, de déguisement d’hommes en femmes, et de femmes en hommes, le tout avec si peu de honte, qu’il faudrait leur être semblable pour les pouvoir approuver.