/ 397
298. (1804) De l’influence du théâtre « DE L’INFLUENCE DE LA CHAIRE, DU THEATRE ET DU BARREAU, DANS LA SOCIETE CIVILE, » pp. 1-167

Si l’aumône est un précepte divin, si l’empressement et la fidélité à le remplir, sont des vertus essentielles, où en sera le mérite et la gloire, si nous n’y sommes portés que par l’attrait du plaisir ; si nous n’arrivons à sa pratique exacte que par le mépris ou l’oubli de nos premières obligations, ou qu’en nous exposant à perdre l’innocence des mœurs ? […] Avec l’idée que je me suis toujours faite de la noblesse et de la dignité de l’homme, et n’ayant jamais pu souffrir qu’on l’avilît ou qu’il se dégradât lui-même, j’ai toujours eu peine à concevoir comment on peut trouver des sujets qui, avec des talents réels, et un vrai mérite, cherchent et obtiennent une réputation dans un genre aussi bas, et ont le courage de se charger habituellement d’un emploi qui me semble les ravaler eux-mêmes, et affliger jusqu’à ceux qui sont réduits au malheur de les applaudir. […] Un spectacle pareil est affreux ; il attriste l’âme, il oppresse le cœur, et fait naître les plus tristes réflexions : il ne saurait, pour peu qu’on éprouve encore quelque sentiment d’affection pour ses semblables, il ne saurait véritablement intéresser, qu’au succès du traitement des auteurs, qui, sans avoir eux-mêmes le transport au cerveau, n’ont évidemment pu mettre au jour des productions dont je n’attaque point le mérite particulier, mais dont le genre me paraît réellement déplorable et dangereux. […] S’ils ne présentent pas tout ce fracas à prétention de quelques-uns de nos compositeurs modernes ; si, aux yeux de ceux qui se piquent de talent et de vastes connaissances, ils n’ont pas le mérite, en soi si peu intéressant, de la difficulté vaincue, ils offrent au moins cette douce mélodie qui plaît et séduit la multitude des simples amateurs. […] ) J’y ai fait quelques suppressions et quelques additions qui m’ont été suggérées par des hommes de mérite qui s’intéressent vivement au succès d’un ouvrage d’un genre aussi neuf, et où les jeunes gens des deux sexes trouveront, au milieu d’une lecture infiniment attrayante, des instructions de la plus grande utilité, pour former en entier, ou achever leur éducation.

299. (1766) Réflexions sur le théâtre, vol 5 « Réflexions sur le théâtre, vol 5 — REFLEXIONS. MORALES, POLITIQUES, HISTORIQUES, ET LITTÉRAIRES, SUR LE THÉATRE. LIVRE CINQUIÈME. — CHAPITRE III. Suite du Mariage. » pp. 55-79

Je n’examine pas le mérite poëtique de ces deux farces, selon moi fort médiocre, quoique ses enthousiastes les élèvent jusqu’aux nues ; je ne les regarde que du côté des mœurs, avec d’autant plus de raison, que leur titre d’école les annonce comme des ouvrages didactiques faits pour instruire, & non pas jetés au hasard pour divertir sans conséquence, & il est certain qu’indépendamment des grossieres indécences d’actions & de paroles qui révoltent les honnêtes gens & font les délices des libertins, on ne sauroit donner à la jeunesse de plus mauvaises leçons & de plus mauvais exemples. […] Pour peu qu’on connoisse le théatre, on sait que sur cet article tout est monté sur le même ton & s’en fait un mérite.

300. (1766) Réflexions sur le théâtre, vol 5 « Réflexions sur le théâtre, vol 5 — REFLEXIONS. MORALES, POLITIQUES, HISTORIQUES, ET LITTÉRAIRES, SUR LE THÉATRE. LIVRE CINQUIÈME. — CHAPITRE VI. De l’indécence du Théatre. » pp. 114-137

L’Opéra ne mérite pas plus de grace. […] Il est d’abord singulier qu’on veuille mettre une différence entre les anciennes & les nouvelles pieces de théatre, tandis que tous nos dramatiques se piquent & se font un devoir & un mérite d’imiter les anciens.

301. (1763) Réflexions sur le théâtre, vol. 2 « Chapitre IV. Bassesse légale du métier de Comédien. » pp. 75-100

On n’aurait garde de leur reprocher un défaut qui ne dépend pas de nous, on leur en ferait même un mérite, si s’élevant au-dessus de leur naissance, ils la faisaient oublier par leurs vertus, et la rachetaient par des talents utiles ; mais tout en eux rappelle la bassesse de leur extraction et dégraderait la plus haute noblesse. […] le tout par la faveur du Cardinal de Richelieu, qui croyait ne pouvoir jamais trop récompenser le mérite théâtral dont il était l’admirateur, et qu’il se piquait de posséder éminemment.

302. (1767) Essai sur les moyens de rendre la comédie utile aux mœurs « Essai sur les moyens de rendre la comédie utile aux mœurs — PREMIERE PARTIE. Quelle est l’essence de la Comédie. » pp. 11-33

On me demande maintenant quelle figure je crois que fera la Comédie, si on la travaille d’après mes principes ; je réponds qu’elle tiendra dans l’esprit des gens raisonnables le rang qu’elle mérite ; je n’empêche pas qu’on ne donne des Comédies bouffonnes pour ceux qui aiment que la Comédie les fasse rire, mais je prétends que ces Comédies sont contraires au but que doit se proposer la bonne Comédie ; au lieu que celle-ci a au-moins la gloire de travailler à la correction des Mœurs.

303. (1758) Causes de la décadence du goût sur le théatre. Première partie « Causes de la décadence du goût sur le théâtre. — Chapitre VIII. Des caractères & des Mœurs Tragiques. » pp. 131-152

on a honte d’être un sot dans un siécle, ou ce n’est presque plus un mérite d’avoir de l’esprit.

304. (1777) Il est temps de parler [Lettre au public sur la mort de Messieurs de Crébillon, Gresset, Parfaict] « Il est tems de parler. » pp. 27-36

J’estime fort les Comédiens, je n’ai point à me plaindre d’eux, leur talent mérite toutes sortes d’égards ; mais je ne conçois point leur politique.

305. (1768) Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. Livre douzieme « Réflexions morales, politiques, historiques, et litteraires, sur le théatre. — Chapitre VI. Siécle de Louis XV. Chap. 2. » pp. 161-170

Nous avons en plusieurs cas parlé de cet événement singulier à qui l’élévation des personnes interessées, & l’intérêt que la Cour parût y prendre ont donné une célébrité qu’il ne mérite pas.

306. (1698) Caractères tirés de l’Ecriture sainte « [Chapitre 1] — DU SEXE DEVOT. » pp. 138-158

voyez un peu, la chose mérite bien votre attention.

307. (1707) Lettres sur la comédie « Réponse à la Lettre de Monsieur Despreaux. » pp. 276-292

C’est à ce contre-coup délicat que l’Auditeur se déclare pour le mérite du Poète ou de l’Acteur ; (car ils font souvent bourse commune :) mais je ne veux, pour renforcer ma Thèse, que ces larmes touchantes, que ces extases de douleur et de volupté.

308. (1662) Pédagogue des familles chrétiennes « Instruction chrétienne sur la Comédie. » pp. 443-453

« Qu’ils changèrent enfin de ton De crainte d’avoir du bâton. » C’est ce qu’il leur arrive quelquefois, quoique non pas si souvent, que mérite leur insolentes coutumes, et leur honteux commerce.

309. (1758) Causes de la décadence du goût sur le théatre. Première partie « Causes de la décadence du goût sur le théâtre. — Chapitre I. Du Théâtre des Anciens. » pp. 2-24

Rome eut de grands Poétes, de grands Orateurs, mais leur mérite est plus dans la régularité, dans la forme, dans les détails.

310. (1769) De l’Art du Théâtre en général. Tome I « De l’Art du Théatre. Livre troisiéme. — Chapitre VI. De ce qu’un Poète dramatique doit sçavoir pour être en état de travailler dans le nouveau genre. » pp. 142-158

Sa manière de se comporter au cabaret mérite d’être observée ; il agit autrement que chez lui.

311. (1770) La Mimographe, ou Idées d’une honnête-femme pour la réformation du théâtre national « La Mimographe, ou Le Théâtre réformé. — [Première partie.] — Quatorzième Lettre. De madame D’Alzan. » pp. 260-274

. — Mademoiselle de F***, élevée dès l’enfance dans le Couvent de C**, n’en était sortie que pour épouser un jeune Conseiller ; soit qu’il eût beaucoup de mérite, ou seulement celui d’être le premier objet capable de la toucher, qui se fût offert à sa vue, on dit qu’elle l’aima éperdûment.

312. (1823) Instruction sur les spectacles « Chapitre premier. Origine des Spectacles. » pp. 1-14

Ces anciennes farces, dont le mérite consistait en pointes, en équivoques et en bouffonneries, devinrent des satires.

313. (1697) Histoire de la Comédie et de l’Opéra « HISTOIRE ET ABREGE DES OUVRAGES LATIN, ITALIEN ET FRANCAIS, POUR ET CONTRE LA COMÉDIE ET L’OPERA — CHAPITRE I. Abrégé de la Doctrine de l’Ecriture Sainte, des Conciles et des Pères de l’Eglise, touchant la Comédie. » pp. 2-17

On me dira, Le péché que ces personnes ont commis, est-il si grand, qu’il mérite qu’on leur interdise l’entrée des lieux sacrés ?

314. (1754) Considerations sur l’art du théâtre. D*** à M. Jean-Jacques Rousseau, citoyen de Geneve « Considérations sur l’art du Théâtre. » pp. 5-82

La jalousie, ce sentiment odieux, qui produit quelquefois de si funestes effets, est exposée à l’opprobre qu’elle mérite. […] Mais comme le jugement que l’on doit porter du blâme, ou de la considération que mérite la profession de Comédien, est indépendant de votre façon de penser, voyons donc en quoi elle peut être deshonnête. […] Il seroit inutile de s’arrêter à discuter le mérite des fréquentes digressions dont votre ouvrage est semé.

315. (1767) Réflexions sur le théâtre, vol 6 « Réflexions sur le théâtre, vol 6 — RÉFLEXIONS. MORALES, POLITIQUES, HISTORIQUES, ET LITTÉRAIRES, SUR LE THÉATRE. LIVRE SIXIÈME. — CHAPITRE II. Théatres de Société. » pp. 30-56

Il mérite tous les anathèmes lancés contre le scandale. […] La comédie mérite aujourd’hui moins que jamais ce privilêge.

316. (1765) Réflexions sur le théâtre, vol. 3 « Chapitre IX. Sentiments de S. Cyprien et de quelques autres Pères. » pp. 175-201

» Leur crime fait leur mérite, leur indécence fait leur habileté : « Laus crescit ex crimine peritior judicatur quo turpior », et on les regarde avec plaisir. […] C’est un des Pères les plus distingués de l’Eglise par sa science, ses écrits, sa naissance, ses travaux contre les Iconoclastes, ses vertus, ses persécutions, les grandes charges où il fut élevé jusque dans le conseil du Prince des Sarrasins, dont il fut le chef, et duquel son mérite lui avait attiré la confiance.

317. (1680) Entretien X. Sur la Comédie « Entretien X. sur la Comedie » pp. 363-380

Car de penser, que parmi tant de charmes pour les yeux, & pour les oreilles, que présente le Théatre, l’on puisse y estre avec un cœur invulnérable, & une pureté toûjours exacte & délicate, c’est une idée, & tout ensemble une témérité, qui mérite, que l’on perde, ce que l’on prétend conserver.

318. (1770) La Mimographe, ou Idées d’une honnête-femme pour la réformation du théâtre national « La Mimographe, ou Le Théâtre réformé. — Seconde partie. Notes. — [E] » pp. 399-406

Mais surtout qu’on n’expose pas au mépris des efféminés, l’homme… l’homme qui peut-être mérite seul encore ce nom glorieux.

319. (1632) Les Leçons exemplaires de M.I.P.C.E. « Livre III, Leçon X. LA COMEDIENNE CONVERTIE. » pp. 461-479

Non madame je n’abandonnerai point vos pieds refuge de mes misères, tables qui me sauveront du naufrage, que je n’aie obtenu la bénédiction que je demande à votre Majesté par tout ce qu’il y a de plus saint au ciel et en la terre, par les plaies de mon Sauveur et le vôtre, par les mamelles de sa mère, par les mérites et le martyre de cette glorieuse Vierge Sainte Cécile dont je viens de représenter la constance, par la présence de votre époux le plus grand Roi que le soleil éclaire ; par l’amour qu’il vous porte et que vous lui portez, et par cette insigne piété qui vous relève autant sur toutes les Princesses de la terre que votre Majesté est élevée sur les têtes de ses sujets.

320. (1823) Instruction sur les spectacles « Chapitre XIV. La fréquentation des spectacles ne peut se concilier avec la vie et les sentiments d’un véritable chrétien. » pp. 118-132

« Si la fréquentation des spectacles ne peut être une œuvre de Jésus-Christ, ou du moins qui puisse lui être rapportée, que peut-elle être, sinon une œuvre de Satan, par conséquent indigne de Dieu, et qui, étant mauvaise de sa nature, ne mérite que ses châtiments et la damnation éternelle ? 

321. (1759) L.-H. Dancourt, arlequin de Berlin, à M. J.-J. Rousseau, citoyen de Genève « CHAPITRE V. Des Comédiens. » pp. 156-210

Cet Edit n’empêcha pas Cicéron d’estimer, d’aimer et de défendre Roscius, ni les Ediles de le payer suivant son mérite. […] Je suis fort étonné qu’un Philosophe, au moins soi-disant, exige de la profession des Comédiens qu’elle les honore par elle-même, sans aucun mérite de leur part, tandis que les professions les plus honorifiques cessent d’être honorables pour ceux que leur incapacité et leur métalent en rendent indignes. […] François Caffaro (ca 1650-1720), Lettre d’un théologien illustre par sa qualité et son mérite consulté par l’auteur pour savoir si la Comédie peut être permise, ou doit être absolument défendue, in Pièces de théâtre de Boursault, Paris, Jean Guignard, 1694.

322. (1768) Réflexions sur le théâtre, vol 7 « Réflexions sur le théâtre, vol 7 — RÉFLEXIONS. MORALES, POLITIQUES, HISTORIQUES, ET LITTÉRAIRES, SUR LE THÉATRE. LIVRE SEPTIÈME. — CHAPITRE VIII. Sentimens de S. Chrysostome. » pp. 181-192

Qui des deux mérite la préférence ?

323. (1752) Traité sur la poésie dramatique « Traité sur la poésie dramatique —  CHAPITRE XI. Les Grecs ont-ils porté plus loin que nous la perfection de la Tragédie ? » pp. 316-335

Un Prince qui regne depuis vingt ans, aimé dans sa Ville & dans sa Famille, se trouve un objet d’horreur pour ses Sujets, pour tous les hommes, pour sa femme, pour ses enfans, pour lui-même : & parce que ce Prince ne mérite pas ses malheurs, & cependant s’y est précipité par son emportement, son imprudence, & sa curiosité, il excite à la fois la Terreur & la Compassion.

324. (1666) Dissertation sur la condemnation des théâtres « Disseration sur la Condemnation, des Théâtres. — Chapitre I. Que les Spectacles des Anciens ont fait partie de la Religion Païenne. » pp. 2-35

par des amendes pécuniaires tout ce que l'on y faisait contre les Lois, tant ils craignaient que leurs Dieux en fussent irrités, et cet argent était employé au service de la Religion, comme les six Statues de Jupiter surnommées Zanes que Pausanias met au pied du Mont Cronius, et les huit autres qu'il compte encore auprès de celles-là, avaient été faites des amendes auxquelles les combattants de la Lutte, de l'escrime et d'autres Jeux qui avaient corrompu les Juges, et les Juges mêmes avaient été condamnés, et les inscriptions portaient qu'elles avaient été élevées pour honorer Jupiter, et pour témoigner la piété, des Æliens contre l'injustice et la fraude des Combattants qui devaient mettre toute leur espérance en leur mérite.

325. (1759) L.-H. Dancourt, arlequin de Berlin, à M. J.-J. Rousseau, citoyen de Genève « CHAPITRE VI. Où l’on examine si le Bal public proposé par M. Rousseau ne serait pas plus préjudiciable aux mœurs de Genève, que le spectacle qu’il proscrit. » pp. 211-224

Si c’est un bien que de danser en public, et qu’une jeune personne mérite un prix pour avoir bien dansé, il faut donc que tout le Sénat de Genève apprenne à danser aussi, qu’il ouvre le Bal lui-même, pour déterminer le Public à donner la préférence à ce genre d’amusement.

326. (1743) De la réformation du théâtre « De la réformation du théâtre — CINQUIEME PARTIE. — Tragédies à rejeter. » pp. 235-265

Je ne m’arrête pas au mérite de l’Auteur, pour avoir bien traité un sujet si épineux ; je ne regarde que le sujet en lui-même ; car, il est bien moins question au Théâtre de la Réformation de savoir si les Auteurs ont de l’esprit, que d’être assuré que leurs Pièces sont extrêmement correctes pour les mœurs, et ne peuvent causer aucune mauvaise impression dans le cœur des Spectateurs.

327. (1773) Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. Livre quatorzieme « Réflexions morales, politiques, historiques, et littérairesn sur le théatre. — Le Comte de Chavagnac & le Marquis de… » pp. 188-216

Au-près de la plûpart des spectateurs c’est le plus grand mérite. […] C’est porter bien loin l’esprit de tolérance, de parler avec tant d’indulgence de ce qui mérite tous les anathêmes.

328. (1773) Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. Livre quinzieme « Réflexions morales, politiques, historiques, et littéraires, sur le théatre. — Chapitre V. Du Faste. » pp. 154-183

Les Lettres Juives 2 & 12 peignent ainsi le goût de la parure : les femmes & les petits maîtres le poussent à un point surprenant, un Général d’armée ne délibère pas avec plus d’attention dans un conseil de guerre sur le succès d’une bataille ; qu’une coquette examine avec ses femmes de chambre la bonne grâce de sa robe & de sa coëffure ; le succès d’une mouche placée au coin de l’œil pour le rendre plus vif, ou auprès de la lèvre pour la rendre plus vermeille, c’est une affaire qui mérite la plus profonde attention ; vingt miroirs sont consultés avant de choisir sa place. […] Si les Chaldéens venoient à nos théatres, ils n’entreroient pas moins librement chez nos Actrices sans craindre de se méprendre ; toute leur personne est une enseigne, & l’enseigne devient marchandise ; nos libertins, nos Chaldéens de Paris n’en sont pas moins persuadés, & ne s’y trompent pas, il y a des difficultés dans le prix : les commerçantes aussi avares qu’impudiques se mettent à l’enchère à proportion de leur mérite ; leur temps & leurs grâces sont à l’aune, & l’aune est à tant, selon la beauté de l’étoffe, l’ensoigne du rouge, des nudités, &c.

329. (1763) Réflexions sur le théâtre, vol. 1 « CHAPITRE IV. Des Pièces pieuses. » pp. 68-95

C’est bien là qu’on peut dire avec le Duc de Montausier à Louis XIV, qui lui demandait ce qu’il pensait d’un opéra nouveau où on l’avait beaucoup loué : « Je pense dit-il, que Votre Majesté mérite tous ces éloges ; mais je ne puis comprendre qu’elle souffre qu’ils soient chantés par une troupe de faquins, et que l’on célèbre ses vertus dans le temple du vice et de la débauche ». […] Au lieu de les ridiculiser et de les faire détester, on les loue, les honore, les admire, on leur rend un culte suprême, on les propose à l’imitation publique, si bien et si grossièrement qu’on loue les Rois, les héros, les gens de mérite, en les comparant à ces Dieux.

330. (1756) Lettres sur les spectacles vol. 2 «  TABLE. DES MATIERES. Et des Personnes dont il est parlé dans les deux Volumes. » pp. 567-614

Reproche fait à ceux qui occupent des places honorables, sans avoir le mérite qu’elles exigent, 328. […] Maniere dont les Romains évaluent le mérite des Papes, 518. […] Son caractere, b, 180, 233 Lettre d’un Théologien illustre par sa qualité & par son mérite, attribuée au P.

331. (1694) Lettre d’un théologien « Lettre d'un théologien » pp. 1-62

Lettre d'un théologiena Monsieur, Je m’étais toujours défendu de vous donner par écrit mon sentiment sur la Comédie, et j’avais tâché d’éviter ce coup, en vous apportant pour excuse et la délicatesse de la matière, et le peu de capacité de celui qui la devait traiter ; mais je ne puis plus tenir contre l’obstination et l’importunité de vos prières (si jamais cependant un Ami tel que vous est capable d’importuner) et pour vous guérir de la crainte scrupuleuse où vous estes que votre conscience ne soit intéresséeb dans les Ouvrages de votre esprit, je passe aujourd’hui par dessus ces deux difficultés, voulant bien m’exposer en votre faveur à ne pas répondre à la haute idée que vous avez conçue de mon peu de mérite, et m’engager pour vous tirer de peine, dans une des plus difficiles, mais des plus curieuses Questions qu’un Théologien puisse traiter. […] Si j’avais à parler à quelque moins habile homme, ou bien à quelque faux dévot, qui pour se donner des airs de réforme, aurait la témérité de rejeter la doctrine de saint Thomas comme opposée à la Morale des Pères, et peu conforme en quelques endroits aux maximes les plus pures de la Religion ; je n’aurais pas de peine à lui fermer la bouche, et à lui apprendre à porter à la doctrine de ce saint Docteur toute la vénération qu’elle mérite, et que les Conciles, les Souverains Pontifes, et tous les grands hommes qui l’ont suivi n’ont pu lui refuser. […] [NDUL] Dans l’édition de 1725, le titre est « Lettre d’un homme d'érudition et de mérite consulté… » b.

332. (1603) La première atteinte contre ceux qui accusent les comédies « LA PREMIÈRE ATTEINTE CONTRE CEUX QUI ACCUSENT LES COMÉDIES » pp. 1-24

C’est vous, dis-je, Assemblée glorieuse, qui pouvez polir la rouille que l’ignorance ou la malice a fait naître en leur cerveau ; tout ainsi qu’en la ville de Tarse en Cilicie, il n’y a que l’eau de la rivière de Cidne qui puisse éclaircir, dérouiller, repolir le couteau sacré à Apollon, toutes les autres le lavent sans effet ; Faites de même de celle que vous puisez en Hélicon, comme vous en arrosez les esprits qui en sont dignes : Vous pouvez adoucir ceux qui nous piquent par la pointe d’une langue aussi tranchante qu’un rafoir affilé : L’office de la raison vous invite à leur montrer sa vérité : mais peut-être en sont-ils dégoutés : Les ânes n’aiment pas les violettes, leur pastures sont de chardons : nous leur laisserons porter la Déesse Isis sans leur donner aucun lieu en votre Théâtre, puisque vous avez enlevé sur tous une gloire qui ne laisse à aucun espérance de vous égaler : leur envie ne saurait apporter de tache à la splendeur de votre mérite.

333. (1667) Traité de la comédie et des spectacles « Sentiments des Pères de l'Eglise sur la comédie et les spectacles — 4. SIÈCLE. » pp. 120-146

On me dira, le péché que ces personnes ont commis, est-il si grand qu'il mérite qu'on leur interdise l'entrée de ces lieux sacrés ?

334. (1634) Apologie de Guillot-Gorju. Adressée à tous les beaux Esprits « Chapitre » pp. 3-16

Tout travail mérite récompense ; et qui ne voit qu’il faudrait détruire le commerce, si les choses se donnaient pour rien : au contraire, il faudrait avouer que les Comédiens seraient infâmes, s’ils prenaient votre argent sans vous donner du plaisir, ou s’ils vous donnaient du plaisir pour rien, qui ne les estimerait gens pleins de grand loisir ?

/ 397