, et à la ruine des familles des pauvres artisans, desquels la salle basse est toute pleine, et lesquels plus de deux heures avant le jeu, passent leur temps en devis impudiques, en jeux de cartes et de dés, en gourmandise et ivrognerie tout publiquement, d’où viennent plusieurs querelles et batteriesc.
Formées à l’école d’un Dieu, qui dit, Je suis là voie, la vérité, la vie ; ne répondez que par un oui ou par un non, tout ce qui est au-delà vient d’un mauvais principe, comment ces vertus pourront-elles ne débiter que des mensonges, n’offrir que des illusions, ne se montrer que sous le masque ? […] Que de graves apologistes, Marmontel, Boursault, Fagan, Laval, &c. ces vénérables Pères de l’Église, viennent nous dire d’après Arlequin, la comédie corrige les mœurs, castigat ridendo mores, le vice y est toûjours puni, c’est une école excellente de vertu, &c. nous les prierons d’enchasser ces belles tirades dans la comédie du Menteur, dont elles pourront alonger les scènes, & de compter pour quelque chose Aristote, Horace, Plaute, Térence, dont le grand Corneille emploie l’autorité, & ce père du théatre lui-même, qui les valent bien, ne fût-ce que pour la droiture & la sincérité.
Si l’on demande, pourquoi le comique de situation, nous excite à rire, même sans le concours du comique de caractère, nous demanderons à notre tour, d’où vient que l’on rit de la chute imprévue d’un passant ? […] Telle est, dans l’Avare de Molière, la rencontre d’Harpagon avec son fils, lorsque, sans se connaître, ils viennent traiter ensemble, l’un comme usurier, l’autre comme dissipateur… Quant à l’utilité de la Comédie, morale & décente comme elle l’est aujourd’hui sur notre Théâtre, la révoquer en doute, c’est prétendre que les hommes soient insensibles au mépris & à la honte ; c’est supposer, ou qu’ils ne peuvent rougir, on qu’ils ne peuvent se corriger des défauts dont ils rougissent ; c’est rendre les caractères indépendans de l’amour-propre qui en est l’âme, & nous mettre au-dessous de l’opinion publique, dont la faiblesse, l’orgueil sont les esclaves, & dont la vertu même a tant de peine a s’affranchir.
; or rien ne nous est plus dangereux, susceptibles d’erreur au point où nous le sommes, que de prendre l’habitude de quitter les choses réelles pour nous attacher à leur ombre, et de mettre notre plaisir dans le néant, c’est pourquoi Tertullien ne fait aucune difficulté de dire que tout ce qui tient de la fiction passe devant l’auteur de la vérité pour une espèce d’adultère, « adulterium est apud illum omne quod fingitur », et comme ces fables sont ingénieuses, et embellies de tous les ornements de l’art, et des traits de l’éloquence, elles viennent non seulement à vous plaire plus que la vérité, mais encore à en inspirer le mépris et le dégoût. […] , la nudité, les gestes, les airs lascifs des comédiens et comédiennes qui soit contraire à la modestie, supposé que les personnes qui y assistent ne puissent inspirer l’esprit du monde et de la vanité qui éclate dans leur parure, leurs actions, et tout leur maintien extérieur, supposé que tout ce qui s’y passe, les vers tendres et passionnés, les habits, le marcher, les machines, les chants, les regards, les mouvements du corps, la symphonie, les intrigues amoureuses ; enfin que tout n’y soit pas plein de poison, et semé de pièges, vous devez pourtant vous abstenir d’y aller, (je parle toujours avec saint Chrysostome) car ce n’est pas à des Chrétiens à passer le temps dans la joie, aux Disciples d’un Dieu homme qui n’a jamais pris sur la terre le moindre divertissement, à qui le rire a été inconnu, qui a donné au contraire sa malédiction à ceux qui rient, que l’Athlète qui étant dans la lice tout prêt d’en venir aux mains avec son adversaire, quitte le soin de le combattre pour prêter l’oreille à des folies, le démon nous attaque et tourne de tous côtés pour nous dévorer, il n’y a rien qu’il ne tente pour surprendre, il grince des dents, il rugit, il jette feu et flamme, et vous vous arrêtez tranquillement à ouïr ces extravagances, pensez-vous que ce soit par là que vous le surmonterez ?
Dans la guerre de Flandres de 1744 les deux Généraux s’étaient accordés pour avoir tout à tour la comédie chaque semaine : la troupe passait d’un camp à l’autre, et pour mettre à couvert de toute insulte ces Princes et ces Princesses, un détachement de cinquante maîtres était commandé pour les escorter jusqu’à demi-chemin, où un pareil détachement de l’autre armée venait les prendre et les conduire. […] Dans les anciens tournois les Chevaliers allaient prendre l’ordre, la devise, les couleurs de leurs maîtresses, et après le combat venaient mettre les lauriers à leurs pieds, et recevoir le prix de leur victoire : c’est à une Actrice que s’offrent aujourd’hui les hommages et secrets et publics, et depuis que le Maréchal de Saxe s’est paré d’une couronne présentée, non par une Amazone, par une Princesse, par une Duchesse, mais par une … par une … par une Actrice, tout le monde dramatique a retenti et tout le monde militaire a applaudi à cette espèce de triomphe de l’Actrice, plutôt que du Héros, si différent de ceux des Scipion, des Paul-Emile, des Pompée, qu’on ne vit jamais, passant du Capitole au théâtre, faire flétrir leurs lauriers, en les laissant toucher à des mains infâmes.
La Sainte même dans la suite de la pièce vient enfin à découvrir la passion secrète qu’elle a pour un jeune homme : et quoique l’auteur la lui fasse combattre, elle ne laisse pas néanmoins de donner lieu à ceux qui l’entendent de justifier en eux-mêmes par son exemple la passion qu’ils ressentent, et de l’entretenir sous prétexte de n’y vouloir point consentir. […] Mais c’est pour cela même que vous devez être ferme, et ne vous point éloigner de cette discipline et de cette crainte du Seigneur, dans laquelle Saint Paul vous ordonne de les élever, de peur qu’ils ne s’engagent insensiblement dans ces désordres, et qu’ils ne viennent enfin à rechercher ces divertissements criminels.
J’espere que bientôt éclairée sur le piége qu’on vous tendoit, vous gémirez sur la fausse sécurité de ceux qui veulent bien s’y laisser prendre : venons au fait. […] L’Empereur Gratien renouvelle cette loi, & ordonne que, si ces filles viennent à faire des actions plus dignes d’une Comédienne, que de la pureté du Christianisme, elles seront contraintes de servir au Théatre, pendant tout le reste de leur vie. […] Double difficulté, que d’Aubignac n’a point levée, elle a été, & sera toujours, l’écueil où viendront nécessairement échouer tous les Apologistes des Spectacles. […] « Dès que Henri III. fut monté sur le Trône, il infecta le Royaume de farceurs, il fit venir les Comédiens Italiens, surnommés Gilosi, lesquels, au rapport de Mr. de l’Etoile, commencerent le Dimanche 29 mai 1577 ; ils prenoient quatre sols de salaire par tête, de tous les François ; il y avoit tel concours, que les quatre meilleurs Prédicateurs de Paris n’en avoient pas tous autant, quand ils prêchoient. […] C, une proposition, qui ne faisoit pas une obligation de quitter l’occasion prochaine de pécher, lorsqu’il y avoit quelque raison d’utilité, ou quelque motif honnête de ne le pas faire 1 Nous venons cependant de voir, que l’Eglise a toujours regardé, & regarde encore nos spectacles, comme des occasions prochaines de péché.
» Mais venons au plus sérieux, et voyons comment les vices de caractère sont l’instrument de son comique, et les défauts naturels, le sujet. […] Monsieur, si l’équilibre qui fait sa sûreté venait à se rompre, pour le coup c’est bien à Genève qu’il serait indifférent d’être peuplée d’hommes ou de femmes. […] L’occasion est un attrait ; mais si l’occasion ne venait pas au-devant de lui, il irait bientôt au-devant d’elle. […] Une Zaïre moins belle toucherait moins avec le même talent ; mais cela vient d’une cause si pure, que Zaïre moins belle toucherait moins les femmes elles-mêmes. […] Quand je viens d’entendre et d’admirer Lise, Constance ou Cénie, j’oublie la cause, la seule cause de l’intérêt vif et tendre, dont je suis encore tout ému ?
C’est de l’Eglise que doit venir l’absolution qu’il demande ; et il ne s’adresse qu’à un petit nombre de personnes, dont le tribunal n’est guère compétent. […] « Parbleu, je viens du Louvre où Cléonte au levé, Madame, a bien paru ridicule achevé. […] Lorsqu’elle vient me voir je souffre le martyre, Il faut suer sans cesse à chercher que lui dire ; Et la stérilité de son expression Fait mourir à tous coups la conversation. […] Ou elles sont environnées de raisonnements dangereux qui les effacent, ou elles viennent trop tard ; le coup mortel est frappé, elles glissent sur la plaie. […] Du côté de l’impiété, de la satire, et de l’obscénité, l’expédient proposé serait excellent pour les Pièces à venir ; mais dans les anciennes que l’on joue tous les jours, il n’y en a presque point d’admissibles pour la pureté.
La réfléxion vient bientôt déssiller les yeux ; elle fait sentir combien l’on a tort de chercher à briser les chaînes que la Raison & la Nature donnèrent au génie, afin qu’il puisse toujours les suivre.
Les Arts naissent du hasard, & les Réflexions viennent ensuite.
accoutumé d'assister aux Combats de la lutte ; mais Auguste ne voulut pas souffrir qu'on exposât à leurs yeux des hommes tous nus, qui pouvaient offenser les sages, et flatter la débauche des autres, et remit au lendemain matin le combat des Athlètes, avec défense aux femmes de venir au Théâtre devant onze heures ; c'est ainsi qu'il en faut user pour les Poèmes Dramatiques, je veux dire en éloigner tout ce qui peut offenser les oreilles chastes, et l'honnêteté de la vie.
Saint Thomas traite ici trois questions dont les deux premières appartiennent au sujet des jeux : dans l’une il parle des jeux en général : dans l’autre, il vient aux spectacles.
De là vient qu’ils sont toujours accompagnés d’une suite de Gardes, qui ne contribue pas moins à leur gloire qu’à leur sûreté, que les tambours ou les trompettes sonnent quand ils marchent, et qu’il se fait du tumulte et du bruit à l’entour de leur Personne pour en conserver la Majesté.
Tout cela vient des écarts d’une imagination licentieuse. […] Paul & plusieurs autres Curés allerent dans les Eglises de Religieux, emportèrent les napes de communion, & fitent une âpre réprimande aux assistans, leur recommandant de venir à la paroisse, déclamèrent fortement contre les Confrairies, & menacèrent d’excommunier ceux qui s’y entôleroient. […] Si quelque étranger venu en France est allé voir le spectacle, si on a vendu à l’étranger des exemplaires de ces deux Poëtes, ce mince objet peut-il être comparé aux trésors du Mexique & du Pérou ? […] Tout cela réduit à sa juste valeur signifie qu’on a acheté plusieurs exemplaires des ouvrages de ces Auteurs, qui ont été imprimés en Hollande & en Angleterre ; que quelques Auteurs dramatiques étrangers les ont traduits & pillés, & mis à leur goût ; que quelques Acteurs, danseurs, chanteurs Italiens se sont donnés au théatre de Paris ; que des étrangers qui viennent à Paris, vont au spectacle, car assurément pas un seul n’a fait un voyage exprès pour Corneille, Racine, Moliere.
Sénèque dit à son ami Lucile, « Tu mêleras les choses sérieuses de quelque joyeuseté, mais avec tempérance, il faut donner quelque relâche à l’esprit, de peur qu’il ne vienne à se dissoudre, ou à se fondre dans l’empressement des affaires, il le faut médiocrement relâcher pour être puis après plus vigoureux, et comme tout renouvelé pour pratiquer la vertu. […] Jésus-Christ même, si sérieux en toutes choses, se recréait avec les petits enfants, disant ; « Laissez venir à moi les petits enfants, et ne les empêchez pas de s’approcher de moi, il les caressait, et leur mettait ses sacrées mains sur la tête : » 44 parfois voyant ses disciples lassés des travaux de la prédication, il les menait en quelque lieu champêtre, et là les faisait reposer quelque temps ; et comme il est fort probable, leur commandait de débander un peu leur esprit par quelque honnête récréation : ce que je collige de ces paroles de l'Evangile de Saint Marc ; « Les Apôtres s’assemblèrent à l’entour de Jésus, et lui racontèrent tout ce qu’ils avaient fait et enseigné ; lors Jésus leur dit, venez, retirons-nous à l’écart en un lieu désert, et là reposez-vous un peu de temps. […] Bref, en sortant de là, vous chanterez à Dieu un Cantique de louange ; disant avec cette sainte ; « Je vous louerai mon Dieu, mon Sauveur, parce que étant au milieu des flammes, je n’ai point été brûlée » ;64 Et avec David, « O mon Dieu je vous rendrai les vœux que je vous avais fait avant que de venir ici ; car je n’ai pas oublié que je vous avais promis de vous louer, et de vous remercier : je le fais parce que vous avez délivré mon âme de la mort, qui en a tué tant d’autres en ce lieu ; et avez préservé mes pieds de la chute : O que cela m’oblige de vous plaire durant le temps que je suis en cette vie, éclairée de la lumière de la Foi, qui donne la vie à une âme.
Après avoir employé toute votre Rhétorique à nous convaincre du mal auquel la Tragédie donne nécessairement lieu, vous en venez à la Comédie. […] D’où vient pensez-vous sur son compte autrement que celui qui a composé la Piéce ; et; que tous ceux qui la voient jouer ? […] Petit à petit tous ceux qui se trouveront dans une passe un peu opulente s’accoûtumeront à venir jouir de la vie chez leurs voisins, pendant cinq ou six mois de l’année. […] Tout homme qui pourra se déterminer à en venir aux plaintes, demande une satisfaction, ce n’en est pas une que d’obtenir la permission de se couper la gorge, car bien des gens diront que le reméde est pire que le mal. […] Si, direz-vous, le sujet régle ses jugemens sur ceux de son Roi, d’où vient les Comédiens sont-ils méprisés en France, puisque le Monarque les pensionne ?
Le Parlement l’a bien fait sentir à votre Avocat dans la peine infamante qu’il vient d’ordonner contre son Livre & même contre sa personne ; il a jugé qu’une plume aussi mensongere étoit indigne d’écrire pour les intérêts de la Vérité & de la Justice*, craignant qu’encouragé par cet essai scandaleux, il ne prenne le goût de défendre les causes les plus décriées.
Ne sentent-ils pas les maux présents et ne prévoient-ilso pas les maux à venir ?
Il n’y a que les comédies, où ceux qui regardent, et qui agissent commettent un même péché ; où la vue devient contagieuse et criminelle ; où ceux qui sont venus chastes, s’en retournent incontinents.
Tel sera simplement touché à la vue d’un accident facheux, qui viendra verser des pleurs à la représentation. […] Et d’où vient son pouvoir exclusif sur nos cœurs, sa vertu singuliere sur nos ames ? […] On prend cela dans le point riant d’une agréable spéculation : l’esprit est amuré, l’imagination flatée ; mais est-il quelqu’un a qui il vienne seulement en pensée, que ces traits de goût, ces images enluminées soient susceptibles de pratique ? […] Dans le Commerce elles se gâtent & viennent au Théâtre se réformer. […] Oui ce noble sentiment séme en quelque sorte dans tous les cœurs l’intérêt, la douceur & la sensibilité ; cette froide indifférence, cette espéce d’engourdissement dont nous ne sommes dans la société que trop attaqués, viennent échouer au Spectacle touchant d’un amour développé.
L’Académie Française vient d’approuver, d’applaudir, récompenser, couronner, de la manière la plus brillante, au-dessus de plusieurs autres ouvrages qu’elle-même a déclaré exceller, l’Epître d’un Père à son Fils, par le sieur de Champfort, où en effet il y a de très beaux vers, entre autres celui-ci, où pour montrer les heureux effets d’une belle éducation, qui inspire et crée des vertus, on fait l’éloge de Brutus, meurtrier de César, et de Caton, qui l’éleva : « C’est du fils de César que Caton fit Brutus. » Si l’assassinat de César par son fils est un acte de vertu, le tyrannicide est-il un crime ? […] Du serail, s’il le faut, venez forcer la porte, Entrez accompagné de leur vaillante escorte. […] Dans l’Ecriture, nul pourparler avec la Reine, elle ne vient au Temple qu’après avoir appris par le bruit public que Joas était couronné. […] Mais le Prince vient d’accepter la dédicace du Siège de Calais, l’a fait imprimer à l’Imprimerie royale, comme un ouvrage utile à l’Etat, faveur encore très nouvelle, et ce qui n’est nullement indifférent, il a donné à l’Auteur une médaille d’or et une gratification considérable. […] Il convient que c’est l’action la plus atroce : un fils qui égorge son père, un otage qui assassine le Chef de l’Etat, à qui il fut donné en otage, à qui le Chef de la religion en donne l’ordre de la part de Dieu, comme une révélation venue du ciel, qu’il appuie de l’exemple du sacrifice d’Abraham.
Venez poètes profanes et idolâtres, venez contraster avec les Chrétiens ; venez nous communiquer des lumières que la raison avoit distribuées parmi vous, qu’après vous le Christianisme a répandues avec tant de profusion sur la terre, et qui s’éteignent à mesure qu’il s’éteint lui-même parmi nous.
Le Mercure d’avril 1772 nous apprend que le sieur du Boisson, coëffeur des Dames, continue de fabriquer son beau rouge, renommé pour la facilité qu’il a de s’étendre, & se tenir sur la peau, qu’il la nourrit, tant par la finesie, que par la beauté de son coloris, qu’il vient même de perfectionner ; ce rouge a été approuvé par M. […] Les Poitevins faisoient de même, delà vient leur nom Latin, Pictavi id est picti. […] C’est vraissemblablement de Poppée qu’est venu ce proverbe d’un homme ou d’une femme fardée & parée, c’est une poupée, & le mot même de poupée qu’on donne aux figures de cire, de plâtre, de carton qu’on envoie de Paris dans les Provinces, pour enseigner les modes nouvelles, qui sont la regle & le compas de la toilette, l’ornement étalé des boutiques des coëffeuses, la matiere de l’étude des femmes de chambre & l’objet de la dévote contemplation de leur maîtresse.
Ce sont contes en l’air qu’il vient nous faire ici. […] C’est une chimère qui pourroit légitimer tous les crimes, que le prétexte d’une condition à venir qui anticipe la dispense. […] Après avoir passé la nuit avec Alcmene, Jupiter se découvre, & du haut des cieux, pour y donner plus de poids, donne cette consolation au mari qu’il vient d’outrager : Mon nom, qu’incessamment toute la terre adore, Étouffe ici les bruits qui pourroient éclater : Un partage avec Jupiter N’a rien du tout qui déshonore, Et sans doute il ne peut être que glorieux De se voir le rival du Souverain des Dieux.
) le disait des femmes prostituées, qui s’étant faites inscrire dans les registres publics, s’abandonnent impunément au premier venu ; l’infamie de leur conduite, la plus grande des punitions pour une femme d’honneur, a paru suffisante à la loi : « Satis pœnarum credebant in ipsa professione flagitii. » Cette infamie est expressément ordonnée (L. […] La discipline militaire n’eut jamais besoin d’interdire ces folies : l’idée même pouvait-elle en venir ? […] D’où tout cela vient-il donc ?
Voyez ces loges peuplées d’amateurs, qui viennent à l’envi puiser à la source ; ils écoutent religieusement leurs savantes leçons, forment leur goût à leur toilette, se familiarisent avec leurs fonctions religieuses, apprennent à secouer le joug d’une incommode décence, à braver les lois gênantes de l’Evangile et de l’honneur, à se débarrasser d’un importun remords, et employer mille ruses pour faire réussir leurs projets, tromper la jalouse vigilance d’un père, d’une mère, d’un mari, d’un maître, et tourner en ridicule leur gothique régularité et leur dévot radotage. […] La religion n’y a plus paru que comme un amusement qui vient quelquefois varier la scène, en fournissant des sujets.
Personne, continue-t-il, ne vient jouir du plaisir qui s’y trouve sans quelque passion, et cette passion ne se fait point ressentir sans quelques chutes » ; enfin il conclut en disant que ceux qui en sont spectateurs et qui y prennent plaisir, se rendent coupables des crimes qui y sont représentés. « Pour ce qui est16 , dit-il, de nous autres Chrétiens il ne nous suffit point de nous exempter de faire de telles choses, si en même temps nous ne prenons garde à ne point consentir à ceux qui les font. […] Que fera en lui cette nature qui d’elle-même n’est capable que de tomber, si elle vient à être poussée ? […] Lorsqu’il fallut entériner les Lettres Patentes des Comédiens qui étaient venus d’Italie sous le règne d’Henry III, l’an 1577. « Au rapport de Mezeray, jamais le Parlement de Paris ne le voulut faire ; au contraire il rebuta lesdites Lettres, comme étant en faveur de personnes que les bonnes mœurs, les saints Canons, les Pères de l’Eglise, et nos Rois ont toujours réputés infâmes ; ce sont les paroles de cet Historien. […] L’on peut dire pour réponse générale à ces trois moyens, que comme il n’y a point de divertissement plus agréable aux gens du monde que la Comédie, il leur était fort important de chercher les moyens pour s’en assurer une jouissance douce et tranquille, et de faire en sorte que la conscience s’accommodant avec la passion, elle ne la vînt point troubler par ces remords. […] » La Comédie peut produire d’une manière insensible, et presque sans qu’on s’en aperçoive, une disposition dedans l’âme qui étant venue à un certain point, peut être la cause de la chute d’une personne.
François del Monacho, Théatin d’Italie, vint en France en 1644, pour y établir à Paris une Maison de sa Congrégation qui est la seule qui soit en France. […] Les Ouvrages que nous venons d’indiquer, sont d’un style un peu suranné ; mais nous allons en annoncer un qui est intéressant à tous égards. […] Un Partisan fanatique des Théatres en fut si irrité, qu’il adressa à l’Auteur du Mercure la Lettre qu’on vient d’indiquer. […] Gresset que nous venons d’indiquer. […] Bossuet 224, ne vient pas jusqu’à eux.
Tous les grands hommes qui sont venus après lui, s’abandonnant au seul enthousiasme, ont enfanté des chef-d’œuvres.
Omer Joly de Fleury, Avocat dudit Seigneur Roi, portant la parole, ont dit : Que l’exposé qui vient d’être fait à la Cour, du Livre intitulé : Libertés de la France contre le pouvoir arbitraire de l’Excommunication, ne justifioit que trop la sensation que sa distribution avoit excitée dans le public ; qu’ils se seroient même empressés de le déferer il y a plusieurs jours, s’ils n’avoient été instruits des mesures que prenoient à ce sujet ceux qui se dévouent sous les yeux de la Cour, à la profession du Barreau ; que leur délicatesse, leur attachement à l’épreuve de tout aux maximes saintes de la Religion, & aux Loix de l’Etat, ne leur avoient pas permis de garder le silence ; & que dans les sentimens qu’ils venoient d’exprimer, on y reconnoissoit cette pureté, cette tradition d’honneur & de principes, qui distinguent singulierement ce premier Barreau du Royaume.
Les trio, quatuor & quinqué n’ont, ainsi que le duo, un air de vraisemblance qu’en arrivant tout-à-coup lorsqu’un violent sujet de colère, de joye ou de surprise, viendra s’emparer des Acteurs.
Quelquefois la corruption vient à grands flots : quelquefois elle s’insinue comme goutte à goutte : à la fin on n’en est pas moins submergé.
D’ailleurs, rien ne vient mieux à mon sujet.
« Histrionibus dare, dæmonibus est immolare. » C’est pourquoi, suivant l’exemple du saint Empereur Henry I. il aima mieux les faire vendre, pour entretenir les pauvres, de l’argent qui en viendrait.