/ 565
438. (1765) Réflexions sur le théâtre, vol. 3 « Chapitre I. Est-il à propos que la Noblesse fréquente la Comédie ? » pp. 3-19

Les Grands, les gens en place, les Magistrats, qui par leur charge représentent le Roi, se respectent-ils assez eux-mêmes, respectent-ils la Majesté royale, lorsqu’ils se permettent ces puérilités ? […]  5.), parlant du Roi de Babylone : « Il ne garda pas longtemps, dit-il, la réputation d’un bon Prince ; il donna des fêtes plus longues que la loi ne le permettait, il représenta des comédies qui faisaient pleurer, et des tragédies qui faisaient rire ; ce qui était passé de mode à Babylone. » Comment ce même homme qui dans le siècle de Louis XIV fait un mérite à ce Prince d’avoir favorisé le théâtre, d’y avoir lui-même paru, et ajoute que ce serait une idée d’Attila, Roi des Huns, de vouloir le supprimer, comment a-t-il pu faire un crime au Roi de Babylone d’avoir fait représenter des comédies ?

439. (1768) Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. Livre douzieme « Réflexions morales, politiques, historiques, et litteraires, sur le théatre. — Chapitre III.  » pp. 68-96

A-t-il jamais été permis d’abuser d’une fille ? […] Quoique l’horreur pour le vice fût moindre avant l’Evangile, quoique dans toutes les nations, dans tous les siécles, & presque chez tous les hommes, la débauche ait eu une infinité de faces différentes, le commerce des deux sexes ne fut jamais permis hors du mariage ; la continence fut toujours une vertu, le libertinage un désordre. […] Se farder c’est vouloir imposer, vouloir se donner pour ce qu’on n’est pas ; c’est un vrai mensonge d’action, si les femmes ne vouloient que se plaire à elles-mêmes, & s’embellir à leurs propres yeux, permis à elles de suivre leur goût, dans le choix de leur ajustement, & de leur parure ; mais si c’est pour plaire aux hommes qu’elles se fardent, & s’enluluminent ; j’ai recueilli les voix, & je leur prononce, de la part de tous les hommes, que le blanc & le rouge les rend affreuses & dégoutantes, les vieillissent & les déguisent ; qu’ils haissent autant de les voir avec de la ceruse sur le visage, qu’avec des dents à la bouche, & des boules de cire, qu’ils protestent sérieusement contre tout l’artifice dont elles usent pour se rendre laides, & qu’il semble que Dieu leur réserve ce dernier & infaillible moyen de les guerir des femmes ; si elles étoient telles naturellement, qu’elles le deviennent par artifice, que leur visage fût aussi allumé, & plombé, qu’il le devient par la peinture, elles seroient inconsolables ; elles sont assez foles pour le conserver dans la vieillesse.

440. (1773) Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. Livre quatorzieme « Réflexions morales, politiques, historiques, et littérairesn sur le théatre. — Le Comte de Chavagnac & le Marquis de… » pp. 188-216

Il les refusa généreusement, & demanda pour toute grace qu’il lui fût permis de faire danser ses rats à Madrid : Non seulement à Madrid , dit le Roi en riant, mais dans tous mes Royaumes. […] Elle en permet l’usage, & ne souffre pas que ce trésor devienne inutile. […] Comme il se croyoit tout permis, il entra brusquement dans la chambre de la Reine à une heures très-indue, c’est-à-dire avant qu’elle eût passé par la toilette.

441. (1770) La Mimographe, ou Idées d’une honnête-femme pour la réformation du théâtre national « La Mimographe, ou Le Théâtre réformé. — Seconde partie. Notes. — [N] » pp. 431-435

Cette nouvelle forme, qu’il s’agirait de donner au Théâtre-Ephébique, exigerait à la vérité plus de dépenses & une Troupe nombreuse : néanmoins des raisons assez fortes, & que je dirai plus bas, empêchent qu’on ne permette au Néomime d’aggrandir sa Salle : le même motif me porte à croire qu’il serait à propos que l’Ambigu-comique ne pût avoir ni Machines, ni un Orquestre complet : on le priverait de tout ce qui ne serait pas essenciel pour former la Jeunesse : j’opinerais même encore à ce que son Orquestre fût composé, comme son Théâtre, de jeunes Sujets, distingués par des talens déja supérieurs, qui de-là passeraient aux autres Spectacles, afin que tout le nouveau Théâtre devînt un Ecole, dont le Public serait le Professeur : ainsi lorsque la Représentation serait achevée, les jeunes Acteurs rangés dans la Salle de Répétition, seraient obligés d’écouter durant une demi-heure, les avis que les Spectateurs éclairés jugeraient à propos d’aller leur donner, & de recevoir également bien le blâme & la louange : & pour fournir au surcroît de dépense, les Places seraient à 3 l ; I. 1.16 f ; I 1.4 f ; & 12 f.

442. (1715) La critique du théâtre anglais « AVERTISSEMENT DU TRADUCTEUR. » pp. -

Les Français verront une critique judicieuse, savante, variée de différents traits, qui sauvent les redites si ordinaires dans ce genre d’écrire, où il est encore moins permis qu’en tout autre de se distraire de son objet.

443. (1825) Encore des comédiens et du clergé « CHAPITRE III. De la comédie et des comédiens chez les païens et chez les chrétiens. » pp. 101-112

Si on veut connaître les processions licencieuses, les farces indécentes et les représentations profanes que les jésuites se permirent à diverses époques, on pourra en prendre connaissance dans le livre des Comédiens et du Clergé, aux pages 136, 142, 143 et 144.

444. (1705) Traité de la police « Chapitre III. Du Théâtre Français, son origine, et qu’il n’a été occupé pendant plus d’un siècle, qu’à la représentation de pièces spirituelles, sous le titre de Moralités. » pp. 437-438

Le Parlement par Arrêt du dix-neuvième Novembre 1548. leur permit de s’y établir, à condition de n’y jouer que des sujets profanes, « licites et honnêtes, et leur fit de très-expresses défenses, d’y représenter aucun Mystère de la Passion, ni autres Mystères sacrés : il les confirma au surplus dans tous leurs privilèges, et fit défenses à tous autres qu’aux Confrères de la Passion, de jouer ni représenter aucuns jeux, tant dans la Ville, Faubourgs, que Banlieue de Paris, sinon sous le nom et au profit de la Confrérie. » Ce sont les termes de l’Arrêt.

445. (1697) Histoire de la Comédie et de l’Opéra « PENSEES SUR LES SPECTACLES. » pp. 1-12

Mais c’est le comble de la misère de ne pouvoir trouver de plaisir que dans ses propres maux ; de récompenser ceux qui les savent entretenir et les rendre incurables, au lieu de penser à les guérir ; et il est incompréhensible, que les Chrétiens qui doivent avoir appris qu’ils n’ont à combattre que leurs passions, croient qu’il leur soit permis de les nourrir, de les exciter, et d’appeler à leur secours des maîtres encore plus entendus à les faire naître et à les inspirer.

446. (1743) De la réformation du théâtre « De la réformation du théâtre — PREMIERE PARTIE. — CHAPITRE VII. Quelle doit être la Comédie après la réformation du Théâtre. » pp. 69-85

Je crois que, pour y parvenir, il serait à propos de renouveller ce genre de Comédie inventé par les Grecs, qui, se renfermant dans les bornes de la sagesse et de la modestie, ne se permit de fronder et de ridiculiser les vices qu’en général, sans aucune application personnelle.

447. (1775) Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. Livre dix-septieme « Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. — Chapitre II. L’Arétin, le Tasse, l’Arioste. » pp. 38-79

Il s’en faut bien qu’il faille tout croire : jamais homme ne fut plus menteur & plus présomptueux ; la ressemblance du style, des expressions, des traits de satyre, des obscénités, des fautes d’histoire, &c. ne permettent pas d’en douter. […] Quand, à force de sollicitations, on lui permit de revenir, ce fut à condition qu’il ne la verroit point, & n’auroit aucun commerce avec elle : condition qui devoiloit tout le mystere. […] L’Amour te permet l’art de feindre. […] Il en rejette la faute sur le goût du siecle où les grossieretés passoient pour un badinage sans conséquence : comme s’il étoit jamais permis de sacrifier la vertu au goût du monde.

448. (1752) Traité sur la poésie dramatique « Traité sur la poésie dramatique —  CHAPITRE VI. Histoire de la Poësie Dramatique chez les Romains. » pp. 145-175

Les Atellanes avoient pour objet, comme les Piéces Satyriques chez les Grecs, de réjouir le Spectateur, que la Tragédie avoit attristé ; mais la sévérité Romaine qui étoit encore dans sa vigueur, n’y permit qu’un élégant badinage, venustam elegantiam, dit Donat sur Térence : & Valere Maxime dit de même, Hoc genus delectationis Italicâ severitate temperatum. […] On fut même longtems sans accorder aux Spectateurs la liberté de s’asseoir : on ne croyoit pas qu’il fût de la dignité de la République de permettre à des Romains de rester longtems occupés d’amusemens qui ne convenoient qu’à des Grecs, & on craignit que la liberté de s’asseoir ne leur fît passer des journées entiéres dans l’oisiveté.

449. (1666) Réponse à la lettre adressée à l'auteur des Hérésies Imaginaires « Ce I. avril 1666. » pp. 1-12

Que s’il y a quelque gloire à bien faire des Comédies et des Romans, comme il y en peut avoir en mettant le christianisme à part, et à ne considérer que cette malheureuse gloire que les hommes reçoivent les uns des autres, et qui est si contraire à l’esprit de la foi, selon les paroles de Jésus-Christ, l’auteur des Hérésies imaginaires ne veut point la ravir à ceux à qui elle est due, quoiqu’à dire vrai, cette gloire consiste plutôt à se connaître à ces choses, et à être capable de les faire, qu’à les faire effectivement : elle ne mérite pas qu’on y emploie son temps et son travail ; et s’il était permis d’agir pour la gloire, ce n’est pas celle-là qu’il faudrait se proposer. […] » Il n’y a personne qui ne crût que c’est là la conclusion d’un discours qu’on aurait fait pour soutenir qu’il est permis de lire des romans et des comédies.

450. (1765) Réflexions sur le théâtre, vol. 3 « Chapitre VI. Du Cardinal Mazarin. » pp. 89-108

Je ne voudrais pas qu’un Magistrat laissât déchirer d’autres Magistrats, qu’un Général d’armée permît de se moquer des autres Généraux, ni que la Police tolérât des libelles, des comédies, contre des puissances étrangères : Diis non detrahes. […] On n’y trouve que le voyage du Pape à Venise sur les galères du Roi de Sicile, des ambassades, des congrès en divers endroits, des entrevues des deux Puissances avec tous les égards que se doivent les Souverains et les cérémonies usitées en ces occasions, et même des marques mutuelles d’amitié, de respect, de confiance, suites d’une réconciliation sincère, telles que les suites ne permettent pas d’en douter.

451. (1665) Observations sur une comédie de Molière intitulée Le Festin de Pierre « Observations sur une comédie de Molière intitulée Le Festin de Pierre » pp. 1-48

Et où a-t-il trouvé qu’il fût permis de mêler les choses saintes avec les profanes, de confondre la créance des Mystères avec celle du Moine Bouru, de parler de Dieu en bouffonnant, et de faire une Farce de la Religion : il devait pour le moins susciter quelque Acteuro pour soutenir la Cause de Dieu, et défendre sérieusement ses intérêts : il fallait réprimer l’insolence du Maître et du Valet, et réparer l’outrage qu’ils faisaient à la Majesté Divine : il fallait établir par de solides raisons les Vérités qu’il décrédite par des railleries : il fallait étouffer les mouvements d’impiété que son Athée fait naître dans les Esprits : Mais le Foudre p. […] Permis d’imprimer Les Observations sur une Comédie de Molière, intitulée, Le Festin de Pierre, etc.

452. (1759) Lettre sur la comédie pp. 1-20

Le moyen le plus apparent de réparation, autant qu’elle est possible, dépend de votre agrément pour la publicité de cette Lettre : j’espère que vous voudrez bien permettre qu’elle se répande, & que les regrets sincères, que j’expose ici à l’amitié, aillent porter mon Apologie par-tout où elle est nécessaire.

453. (1762) Lettres historiques et critiques sur les spectacles, adressées à Mlle Clairon « Lettres sur les Spectacles à Mademoiselle Clairon. — Lettre premiere. » pp. 2-17

L’Avocat s’autorise de Martin V. qui permet les constitutions de rente.

454. (1697) Lettre à Mme la Marquise de B. « A MADAME LA MARQUISE DE B… » pp. 302-316

« Je n’ai pas attendu le secours de ta Voix Pour tourner tous mes Vœux du côté des François : Mais me répondras-tu qu’on permette à ma Veine D’étaler en public leurs grands Noms sur la Scène ?

455. (1823) Instruction sur les spectacles « Chapitre XX. Spectacles condamnés par les saints Pères et par les saints conciles. » pp. 168-178

Non, il n’est pas permis de se souiller par des spectacles de cette nature » : « Neque enim fas est hujusmodi spectaculis fœdari38. » Le premier concile de Ravenne, de l’an 1286, défend aux clercs d’entretenir dans leurs maisons ou des deniers des pauvres les comédiens qui leur étaient envoyés par les seigneurs, après qu’ils s’en étaient divertis, n’étant pas juste de faire un usage aussi illicite d’un bien qui doit être converti en aumônes39.

456. (1763) Réflexions sur le théâtre, vol. 1 « [Introduction] » pp. 1-9

On a voulu même en conclure que la représentation en était permise, aussi bien que la lecture.

457. (1743) De la réformation du théâtre « De la réformation du théâtre — DEUXIEME PARTIE. — REGLEMENTS. Pour la Réformation du Théâtre. » pp. 99-116

Ces jeunes gens trouveraient le Théâtre réformé, et s’en accommoderaient sans peine ; les principes d’honneur et de vertu, dans lesquels ils sont élevés, ne leur permettraient pas de souhaiter des Spectacles d’une autre espèce ; et quand, dans un âge plus avancé, ils liraient les Pièces de l’ancien Théâtre, loin de se plaindre de ce qu’on ne les jouerait plus, ils auraient plutôt peine à comprendre que leurs pères eussent pû goûter la licence de leur temps.

458. (1770) La Mimographe, ou Idées d’une honnête-femme pour la réformation du théâtre national « La Mimographe, ou Le Théâtre réformé. — Seconde partie. Notes. — [A] » pp. 297-379

Aujourd’hui, quoi qu’en dise la misanthropie, une de ces deux causes de la séquestration des femmes a cessé ; & nous commençons, quant à l’autre, à mieux penser du genre humain : nous avons permis, nous avons fait une loi du commerce des deux sexes ; l’expérience, venue à notre appui, nous a convaincu que les mœurs ne pouvaient qu’y gagner. […] Le Spectacle est un amusement… S’il est vrai qu’il faille des amusemens à l’homme… ils ne sont permis qu’autant qu’ils sont nécessaires. […] Au lieu que chez les Grecs, des femmes libres n’eussent jamais consenti à se donner en Spectacle, & les Loix ne l’eussent pas permis. […] Le Gouvernement a pris un milieu fort sage : pour ne point heurter de front la Religion établie, il a laissé les Comédiens sous l’anathême ; & d’un autre côté, pour donner à la Nation un divertissement utile & même nécessaire, il a permis les Représentations. […] Permettez, Monsieur, que je vous fasse part d’une réflexion, que cette lecture me suggère.

459. (2019) Haine du théâtre: Bibliographie France (traités, pamphlets, documents, etc.)

-1720 ; père, théatin, confesseur du maréchal duc d’Humières) : « Lettre d’un théologien, illustre par sa qualité et son mérite, consulté par l’auteur pour savoir si la Comédie peut être permise, ou doit être absolument défendu », p. 1-75, in Pièces de théâtre de Boursault, Paris, Jean Guignard, 1694. […] -1651) : Instruction chrestienne touchant les spectacles publics des Comoedies et Tragoedies, où est décidée la question, s’ilz doibvent estre permis par le Magistrat, et si les enfans de Dieu y peuvent assister en bonne conscience ? […] [Couet ou Couot], docteur de Sorbonne, sur le poème dramatique, où l’on examine s’il est permis d’aller à la comédie, d’en faire et d’en représenter, et où l’on répond aux objections de Mgr le prince de Conty, Mgr l’évêque de Meaux, M.  […] Qu’il n’est pas permis aux Ecclésiastiques d’y aller, non plus que d’assister aux farces, bouffonneries et autres Marionnettes […] », p. 299-346. […] Contenant instruction, & Resolution de la Question : Assavoir, Si tels esbats, & passe temps sont permis aux Chrestiens.

460. (1804) De l’influence du théâtre « DE L’INFLUENCE DE LA CHAIRE, DU THEATRE ET DU BARREAU, DANS LA SOCIETE CIVILE, » pp. 1-167

Mais aujourd’hui que le rétablissement d’un culte public permet aux orateurs chrétiens d’élever la voix, appelons-les tous à l’aide du gouvernement, et laissons-leur l’honorable soin d’attirer sur l’indigence et le malheur, les regards chastes et purs de la véritable bienfaisance. […] Mais, sans me permettre l’apologie des uns, ou la censure des autres, je crois pouvoir dire que le plus sage parti est celui de purger le théâtre français des vices essentiels qu’on lui reproche, et qui, dans ces derniers temps surtout, n’ont que trop justifié les murmures de la vraie philosophie. […] Que le théâtre, tel qu’il est de nos jours, affaiblisse trop souvent dans l’esprit du peuple les grandes idées religieuses, si nécessaires à son véritable bonheur, c’est ce dont il n’est pas permis de douter, à la seule lecture d’un grand nombre de nos pièces anciennes ou modernes. […] Je ne saurais faire cette injure à mon siècle, et pour établir combien elle serait injuste, j’en appelle au succès qu’ont encore de nos jours les chef-d’œuvres de Corneille, de Racine et de Molière, partout où la réunion des artistes à talents permet de les offrir encore à l’admiration publique. […] Dans les tribunaux civils, le véritable intérêt des parties permet rarement à l’avocat de développer tous ses talents : souvent même il a besoin de les cacher, pour être en harmonie avec la cause qu’il est chargé de défendre.

461. (1768) Réflexions sur le théâtre, vol 10 « Réflexions sur le théâtre, vol 10 — RÉFLEXIONS. MORALES, POLITIQUES, HISTORIQUES, ET LITTÉRAIRES, SUR LE THÉATRE. LIVRE DIXIEME. — CHAPITRE III. Extrait de quelques Livres.  » pp. 72-105

 2, permet d’introduire dans la tragédie, des personnages scélérats, comme on met des bourreaux dans le tableau d’un martyr. […] Il est vrai qu’elles sont écrites avec plus de religion & de décence que n’en permet l’esprit du siécle ; le libertinage des mœurs & des créances n’avoit pas si fort gagné en 1713. […] Les comédiens s’adresserent au Gouvernement, pour obtenir un édit qui leur permit de danser.

462. (1783) La vraie philosophie « La vraie philosophie » pp. 229-251

Il est, par exemple, défendu sur le Théatre d’ensanglanter la scene, même en le faisant suivant les regles de la justice & de l’honneur, & il est permis néanmoins de s’ôter la vie à soi-même, ce qui, hors du Théatre, feroit horreur. […] Racine frémissoit d’horreur au souvenir de tant d’années qu’il devoit employer pour Dieu ; il détestoit dans l’amertume de son cœur les applaudissemens profanes qu’il ne s’étoit attirés qu’en offençant Dieu ; il en auroit fait une pénitence publique s’il lui eut été permis.

463. (1768) Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. Livre onzieme « Réflexions morales, politiques, historiques, et littéraires, sur le théatre. — Chapitre IV. Fêtes de Théatre. » pp. 95-114

Ses vues bienfaisantes furent exécutées ; on assembla toutes ces filles & leurs fiancés, dans le Consistoire de l’Hôtel-de-Ville, les Capitouls les conduisirent à l’Autel, où M. de la Galaistere, l’un des Grand-Vicaires (à l’absence de M. de Lomenie, Archevêque, qui demeure depuis plusieurs années à Paris, & qui, sans doute, se seroit fait un plaisir d’assister à la cérémonie ;) après un discours où il joignit à une exhortation convenable, l’éloge le plus vrai, du Magistrat, auteur de la fête, leur donna la bénédiction nuptiale ; de l’Autel, les époux avec chacun quatre de leurs parents, passerent à la salle où on leur avoit préparé un repas, après lequel on leur permit de danser à leur maniere, jusqu’au soir ; la plus grande décence, & une parfaite tranquilité accompagnerent la franche & agréable gayété qui y regnoit. […] Qu’il y a bien de choses permises, qui sentent le luxe, la magnificence de bâtimens, le nombre des domestiques, le théatre public ; parce que le peuple aime les spectacles.

464. (1668) Idée des spectacles anciens et nouveaux « Idée des spectacles anciens et nouveavx. — Des anciens Spectacles. Livre premier. — Chapitre III. Du Cirque. » pp. 9-43

Neron en introduisit l’usage pour avoir une fois jetté la serviette où il essuyoit ses mains, pour permettre aux Acteurs d’entrer en lice, & pour se defaire de l’impportunité du Peuple qui s’impatientoit & qui ne luy laissoit presque pas le loisir de disner. […] Les Chariots demandoient beaucoup d’eschole aux chevaux, & d’industrie à ceux qui les gouvernoient, car ils avoient à les conduire, à les animer, à les retenir, & à ne leur rien permettre contre leurs intentions.

465. (1825) Encore des comédiens et du clergé « CHAPITRE II. Réflexions sur le titre de l’ouvrage intitulé : Des Comédiens et du Clergé, et sur les charlataneries littéraires, politiques et religieuses. » pp. 52-86

Jamais il ne permettrait que des troupes envoyées pour rétablir le bon ordre dans un pays, y restassent, comme en Espagne, dans une attitude honteuse, qui accuseraient les principes de ceux qui les ont envoyées. […] Ce puissant général, véritable monarque, est bien assuré d’être ponctuellement obéi de tous ses sujets, leur ordonnerait-il de commettre les plus grands crimes pour l’intérêt de la société de Jésus, et sous le spécieux prétexte de venger la religion ; au moindre signal, ils se permettraient, au nom d’un Dieu de paix et de miséricorde, d’assassiner ou d’empoisonner sans remords les souverains, les grands personnages et les particuliers les plus obscurs.

466. (1825) Des comédiens et du clergé « Des comédiens et du clergé. —  De certaines processions ou cérémonies religieuses, pratiquées par le clergé, et qui sont ou ont été beaucoup plus nuisibles au culte et a la morale publique que les comédies représentées sur nos théâtres.  » pp. 201-340

Dans cette solennité, les prêtres permettent que les diables et que toutes les divinités du paganisme fassent partie inhérente de la procession, et que le saint sacrement, objet de la vénération et de la piété des vrais chrétiens, soit porté dans cet assemblage, dans cette réunion d’hommes masqués, déguisés en personnages les plus sacrilèges et les plus réprouvés par notre législation ecclésiastique. […] Ils ont tous un cheval figuré en carton peint, c’est-à-dire, seulement la tête et le poitrail d’un côté réunis à la croupe de l’autre, en laissant un vide qui permet aux jeunes cavaliers de placer leurs corps entre deux, pour paraître enjambés sur ce cheval, d’où il pend une sorte de caparaçon, en couleur de rose, pour cacher les jambes des cavaliers. […] Le zèle et la piété de certains prélats, et la sagesse de nos parlements, ont cependant fait cesser ces véritables profanations, mais ce fut avec beaucoup de peine ; car on voit encore en 1511 un préchantre des fous, appelé Bissard, se permettre de faire tondre la barbe à la manière des comédiens, et de jouer quelque personnage dans la fête de la circoncision ; car cela lui fut défendu, parlant à sa personne, et la fête des fous n’eut pas lieu cette année. […] Voici un diplôme de réception délivré à Louis Barbier de la Rivière, évêque de Langres (depuis 1655 jusqu’en 1670) ; sa contexture est digne de remarque, et il est fort singulier, qu’un évêque qui était pair ecclésiastique, et qui fut même au moment d’être élevé au cardinalat, l’ait accepté : « Les superlatifs et mirelifiques Loppinants de l’infanterie dijonnaise, nourrissons d’Apollon et des muses, enfants légitimes du vénérable père Bontemps, à tous fous, archifous, lunatiques, éventés, poètes par nature, par béccare, et par bémol, almanachs vieux et nouveaux, présents, absents et à venir, salut, pistoles, ducats, portugaises, jacobus, écus et autres triquedondaines, savoir faisons, que haut et puissant seigneur de la Rivière, évêque, duc et pair de Langres, ayant en désir de se trouver en l’assemblée de nos goguelus et aimables enfants de l’infanterie dijonnaise, et se reconnaissant capable de porter le chaperon de trois couleurs, et la marotte de sage folie, pour avoir en eux toutes les allégresses de mâchoires, finesses, galantises, hardiesse, suffisance et expérience des dents qui pourraient être requises à un mignon de cabaret, aurait aussi reçu et couvert sa caboche du dit chaperon, pris en main la célèbre marotte, et protesté d’observer et soutenir ladite folie à toute fin, voulant à ce sujet être empaqueté et inscrit au nombre des enfants de notre redoutable dame et mère, attendu la qualité d’homme que porte ledit seigneur, laquelle est toujours accompagnée de folie ; à ces causes, nous avons pris l’avis de notre dite dame et mère, et avons par ces présentes, hurelu Berelu, reçu et impatronisé, recevons et impatronisons ledit seigneur de la Rivière en ladite infanterie ; de sorte qu’il y demeure et soit incorporé au cabinet de l’inteste, tant que folie durera, pour y exercer telle charge qu’il jugera être méritée par son instinct naturel, aux honneurs, privilèges, prérogatives, prééminence, autorité, puissance et naissance que le ciel lui a donnés, avec pouvoir de courir par tout le monde, y vouloir exercer les actions de folie, et y ajouter ou diminuer, si besoin est ; le tout aux gages dus à sa grandeur, assignés sur la défaite et ruine des ennemis de la France, desquels lui permettons se payer par ses mains, aux espèces qu’il trouvera de mise. […] Donatien d’Orléans, qui voulut bien permettre à M.

467. (1758) Causes de la décadence du goût sur le théatre. Seconde partie « Causes de la décadence du goût sur le théatre. — Chapitre XXI. Si les Comédiens épurent les mœurs. Des bienséances qu’ils prétendent avoir introduites sur le Théatre » pp. 86-103

Ainsi ces bienséances sont des régles fondamentales dont il n’est pas permis de s’écarter.

468. (1768) Des Grands dans la Capitale [Des Causes du bonheur public] « Des Grands dans la Capitale. » pp. 354-367

La politique ne les masque plus ; l’adulation ne les rend plus timides & foibles ; la fortune qu’ils voient de plus loin, ne leur demande plus autant de sacrifices ; éloignés de cette idole qui veut & exige tout pour elle-même, leur grandeur, s’il est permis de le dire ainsi, est toute entiere à eux.

469. (1664) Traité contre les danses et les comédies « Chapitre XVI. Des périls auxquels on s’expose en allant au bal. » pp. 97-118

« Pepigi fœdus cum oculis meis, ut ne cogitarem quidem de virgine. » Ajoutez à ces sentiments si pleins de vérité ces paroles de saint Augustin, « Qu’il ne faut point regarder, ce qu’il n’est pas permis de désirer ».

470. (1768) Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. Livre douzieme « Réflexions morales, politiques, historiques, et litteraires, sur le théatre. — Chapitre premier.  » pp. 2-36

Un buste, un pied d’estal pour un si grand Dieu, ont quelque chose de bien mesquin ; il faudroit une statue entiere, & même un colosse comme celui de Rhodes : aussi les comédiens qui se sont fait tant d’honneur, il y a quelques années, en rendant hommage à Corneille, non par une fête séculaire, mais en donnant à sa niéce le profit d’une représentation, & après avoir payé un tribut si noble & si légitime (à très peu de frais) au pere de la tragédie, viennent de faire éclater leur reconnoissance, (à aussi bon marché) envers leur pere, le créateur & le modèle de la bonne comédie, par un grand effort, ils ont réservé le profit de la premiere & de la derniere représentation des deux farces faites pour lui, l’Assemblée, & la Centenaire, les destinent à lui faire élever une statue ; mais il s’en faut de beaucoup que cette foible somme, (je la croyois grande, puisqu’on fait tant valoir la générosité des comédiens,) que cette foible somme soit suffisante, pour les frais du monument ; il y a lieu de croire qu’ils seront sécondés par une nation sensible & généreuse, qui ne permettra pas qu’un projet, qui l’honore, soit comme tant d’autres, vainement annoncé. […] Les écoles de l’Université embarrassées de bancs & de chaises, ne permettent pas de déployer la majesté du sénat scholastique ; on eut recours aux Cordeliers, autrefois Observantins, aujourd’hui Conventuels ; on se rendit dans leur grande Eglise pour tenir ce religieux Chapitre, auquel Saint François n’avoit pas pensé. […] Comme il n’y avoit point de président dans ce corps acephale, l’un des plus petits, mais des plus éveillés, se leve & prend la parole : permettez-moi, Messieurs , dit-il à l’assemblée, d’être votre interprete , & se tournant vers l’auteur, incertain de son fort, comme un prévénu sur la sellette ; nous avons , lui dit-il, été par goût, à Richard III, nous irons par reconnoissance, cueillir les trois Roses Ils y vinrent en effet, en grand nombre ; mais ils eurent beau argumenter, le parterre, les sifflets n’eurent ni goût, ni reconnoissance, ils répondirent à tous les argumens, & les trois Roses ne furent pas moins sifflées entre les mains de la fille ainée des Rois, malgré l’amplitude de l’amplissime recteur.

471. (1769) Dissertation sur les Spectacles, Suivie de Déjanire, Opéra en trois actes, par M. Rabelleau pp. -71

Dans Electre du même auteur, le Gouverneur d’Oreste, en arrivant avec lui sur le scène, l’explique en même tems au spectateur en ces termes : « Illustre rejetton de ce Prince qui conduisit l’armée grecque à Troye, fils d’Agamemnon, il vous est donc permis de revoir l’objet de vos desirs. […] Ce n’étoit pas cependant que l’Etat ne pût subvenir à ces dépenses, ni que de simples particuliers, comme chez les Grecs, ne pussent les entreprendre ; & Cicéron, en se plaignant de l’extrême inégalité des richesses de son tems(a), ne permet pas d’en douter. […] A ce Spectacle, l’unité de lieu peut renfermer un espace aussi étendu & changé dans ses différentes parties aux yeux du spectateur, autant de fois que l’unité d’action & de tems le permet & l’exige, lorsque rien ne peut ni ne doit se passer en récit.

472. (1640) L'année chrétienne « De la nature, nécessité, et utilité des ébats, jeux, et semblables divertissements. » pp. 852-877

Il faut croire au saint Esprit, qui a dit par la bouche du fils de Sirach ; « Que la plus grande plaie, et un amas de toutes les plaies qui peuvent arriver à un homme, est la tristesse du cœur » :10 Et saint Augustin expliquant ces paroles, que Jacob dit à ses enfants, lors qu’ils le pressaient de leur permettre de mener Benjamin en Egypte, « Vous serez cause qu’en ma vieillesse je m’en irai en Enfer »,11 dit, que Jacob craignait que l'éloignement de Benjamin lui causât une si grande tristesse, qu’à raison d’icelle il fût en danger de se damner, tant il jugeait la tristesse dangereuse. […] 1. comme devant l’objet principal de nos récréations, « recréez-vous en Dieu, et il vous accordera ce que vous demandez »,83 disait David : Dans le Ciel, vos récréations seront en lui, et avec lui ; çà-bas en terre, il vous a permis les jeux récréatifs s’accommodant à notre infirmité ; et est recréé en iceux, quand il voit la bonne intention que nous avons en les faisant, et les bonnes circonstances, desquelles nous les accompagnons. […] Le premier ; que les personnes auxquelles, selon leur état et condition, il est permis de danser, ne prennent pas cette récréation avec une trop grande affection ;Ne danser pas avec trop d’affection.

/ 565