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329. (1759) Lettre à M. Gresset pp. 1-16

Société dont la seule description est si séduisante, qu’elle a fait plus d’une fois regretter aux disciples de la nature et de ses doux penchants, de n’être qu’une agréable chimère, impossible à réaliser.

330. (1733) Dictionnaire des cas de conscience « Jugement sur la Comédie du Festin de Pierre. CAS II. » pp. 805806-812

Les Comédiens ne sont pas justifiés en disant que cette Comédie se joue à Paris et à Rome ; comme si on ne savait pas que l’Eglise condamne bien des choses qui se font publiquement par un usage, ou plutôt par un abus qu’elle ne saurait empêcher : comme si de semblables abus pouvaient changer la loi de Dieu, et rendre innocent et licite ce qui est mauvais de sa nature.

331. (1825) Des Comédiens et du Clergé « article » pp. 60-68

Le temps n’est plus où le caprice et l’oisiveté pouvaient enfanter des volumes sans objet ; les travaux de l’esprit sont actuellement vus sous un aspect plus élevé ; l’art de l’historien ne consiste plus à tourner adroitement des épigrammes ; on n’irait pas loin en estime littéraire par une élégie sur les rigueurs de la marquise ou une épitre légère sur les séductions du chevalier ; nous voulons dans les romans autre chose que les mœurs de l’antichambre ou du boudoir, et certes, ce serait à nos yeux un étrange philosophe que celui qui n’étudierait la nature morale de l’homme que pour en faire saillir toutes les imperfections, ou qui s’attacherait à éteindre toute exaltation de l’âme par un froid et amer dénigrement.

332. (1694) Lettre d’un théologien « Lettre d'un théologien » pp. 1-62

J’ai été bien aise de vous rapporter toutes ces choses avant que de vous découvrir précisément mon sentiment sur ce sujet ; et sur les principes incontestables que j’ai posés : je dis que, selon moi, les Comédies de leur nature, et prises en elles-mêmes indépendamment de toute circonstance, bonne ou mauvaise, doivent être mises au nombre des choses indifférentes. […] Les dernières sont absolument défendues et criminelles ; et quoi qu’il puisse arriver que quelqu’un n’en soit point ému, on est obligé cependant (malgré ce que disent certains Théologiens) de les éviter, sous peine de péché mortel, parce que ce n’est que par accident qu’elles ne produisent point leur effet, leur nature étant toujours d’avoir des suites très mauvaises et très pernicieuses. […] Telles sont les paroles de passions dont on se sert dans la Comédie : leur nature n’étant pas de les exciter, malheur à celui qui s’en sert pour un si mauvais usage. […] « La nature, dit Cicéron,« Æstimaverunt esse ludum vita nostra. » .c.18.

333. (1772) Réflexions sur le théâtre, vol 9 « Réflexions sur le théâtre, vol 9 — RÉFLEXIONS. MORALES, POLITIQUES, HISTORIQUES, ET LITTÉRAIRES, SUR LE THÉATRE. LIVRE NEUVIEME. — CHAPITRE III. L’Esprit de Moliere. » pp. 72-106

Il est vrai que tous les deux outrent les caracteres, & ne peignent point d’après nature ; l’un en faveur du parterre, qu’il faut frapper par de grands traits, amuser par des tabarinages, & faire rire en grimaçant, pour le mieux affecter & puiser dans sa bourse ; l’autre pour plaire à son parti, qui vouloit décrier les Jésuites. […] Les conversations du Medecin malgré lui sont exactement d’après nature. […] Voici des vers qui en font le portrait d’après nature.

334. (1640) L'année chrétienne « De la nature, nécessité, et utilité des ébats, jeux, et semblables divertissements. » pp. 852-877

De la nature, nécessité, et utilité des ébats, jeux, et semblables divertissements. […] La seconde raison se prend de l'état et condition de la nature humaine ;Seconde raison, la condition de l’homme les requiert. […] Procurez donc, âme Chrétienne, cette intention en votre jeu, vous y mériterez beaucoup ; ne jouez pas par le seul motif de la nature, et du sentiment (les bêtes jouent ainsi à leur mode,) ni même par le seul mouvement de la raison, car un Philosophe Païen le peut ainsi faire ; mais relevez votre jeu à un motif plus haut, qui est la volonté, et le bon plaisir de Dieu. « Ceux qui sont mûs et portés par l’Esprit de Dieu, sont ses enfants »,87 dit saint Paul, « et là où l’esprit de Dieu portait les quatre animaux », attelez au chariot de la gloire de Dieu, « là ils marchaient », dit Ezéchiel.

335. (1675) Entretien sur les tragédies de ce temps pp. 1-152

Jusqu’à ce qu’il fasse une pièce de cette nature, je demeurerai dans mon sentiment, et je n’en changerai qu’après avoir vu exécuté heureusement, ce que vous pensez de la Tragédie. […] Je ne vous nomme que ceux qui se sont présentés les premiers à mon esprit : je pourrais parler d’une infinité d’autres caractères de cette nature, qui quoique fort éloignés des tendresses de l’Amour, ont ravi et ravissent encore ceux qui les voient. […] Si l’histoire en parle, et s’il est vrai que ce Héros a souffert pour la foi, on peut changer la nature de ses souffrances, et faire, par exemple, qu’on le menace de la mort, quoiqu’il n’ait jamais été menacé que de l’exil.

336. (1765) Réflexions sur le théâtre, vol. 3 « Chapitre VII. Est-il de la bonne politique de favoriser le Théâtre ? » pp. 109-129

Plus elle est charmante, plus elle est dangereuse ; plus elle semble honnête, plus je la tiens criminelle. » Il cite l’exemple de Chimène dans le Cid, alors si admiré et si honnête : « Elle exprime mieux son amour que sa piété, son inclination est plus éloquente que sa raison, elle excuse plus le parricide qu’elle ne le condamne ; sous ce désir de vengeance qu’elle découvre, on remarque une autre passion qui la retient, elle paraît incomparablement plus amoureuse qu’irritée ; prête à épouser le meurtrier de son père, l’amour qui triomphe de la nature, va la rendre coupable du crime de son amant. […]  20 et 21), parlant à un grand politique, qui revit, corrigea et approuva son ouvrage, dit ces belles paroles, bien dignes d’elle : « Il n’est pas question dans les pièces de théâtre de satisfaire les libertins et les vicieux, qui ne font que rire des adultères et des incestes, et ne se soucient pas de voir violer les lois de la nature, pourvu qu’ils se divertissent ; les mauvais exemples sont contagieux, même sur le théâtre, les feintes représentations ne causent que trop de véritables crimes.

337. (1765) Réflexions sur le théâtre, vol. 4 « CHAPITRE IX. Sentiments de Tertullien. » pp. 180-200

.° L'esprit de Dieu, par la bonté de sa nature, est d'une délicatesse infinie. […] Telle est la vérité, la pureté de la morale Chrétienne, l'exactitude de la crainte, la fidélité de l'obéissance ; elle ne change point : la nature du bien et du mal, du vice et de la vertu sont inviolables, comme la vérité qui les détermine.

338. (1819) La Criticomanie, (scénique), dernière cause de la décadence de la religion et des mœurs. Tome I « Préambule » pp. -

Si cette considération ne renfermait pas une réponse suffisante, et que je fusse obligé d’en faire une au libelliste froid qui, à la vue de la plus grande misère, et du pouvoir commun à tous les hommes d’être immoral, m’a contesté l’affaire et le besoin pur d’écrire sur l’indigence et l’immoralité, et de traiter des moyens d’en détruire les causes, je pourrais y ajouter, qu’ayant vu dès mon enfance la maison de mon père, administrateur des pauvres, continuellement assiégée ou remplie de malheureux pleurant, souffrant la faim et le froid, marqués de tous les traits de la misère, ces tristes scènes, ont fait naître et laissé dans mon cœur un sentiment pénible que je n’ai pu soulager que par la composition de ce Traité ; et que ma mission fut, par conséquent, de la nature de celle que nous recevons tous de la pitié, pour tâcher de retirer notre semblable d’un abîme où nous le voyons périr.

339. (1697) Essais de sermons « POUR LE VINGT-TROISIÈME DIMANCHE D’APRÈS LA PENTECÔTE. » pp. 461-469

Vous faites tout ce que vous pouvez pour vous orner, vous employez tous les artifices imaginables, vous ajoûtez autant que vous pouvez à la beauté que la nature vous a donnée ?

340. (1825) Encore des comédiens et du clergé « NOTICE SUR LE MINISTERE FRANÇAIS EN 1825. » pp. 87-100

Elle doit l’être en effet, par la nature même de notre position théocratique.

341. (1742) VIII. Conférence. De la Comédie, contraire aux promesses du Batême [Conférences théologiques et morales, IV] « X. Conference sur les sacremens. » pp. 223-247

Or il est certain qu’il a justifié beaucoup la comédie, puisqu’il a dit que la profession des comédiens n’est pas mauvaise de sa nature, & que l’on peut sans péché contribuer à leur subsistance, pourvû que cela se fasse avec une juste modération. […] Des spectacles de cette nature, qui ne sont que sur des matiéres impures & induisantes au péché, ne peuvent sans péché être regardés avec attention, & souvent on s’y donne avec tant de passion, que cela va jusqu’au péché mortel. » S.

342. (1768) Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. Livre douzieme « Réflexions morales, politiques, historiques, et litteraires, sur le théatre. — Chapitre VII. Troisieme suite du Fard. » pp. 171-194

Un charme naturel donne du dégoût pour tout art, & toute industrie : en elle seule l’art le plus délicat & le mieux entendu, ne sauroit égaler la nature ; On la voit quinze jours de suite, coëffée de différentes manieres, sans pouvoir dire celle qui va mieux, celles qui défont toutes les autres femmes, la parent. […] par conséquent la nature & le degré de beauté qu’il lui a plu de vous donner ; comme il a réglé la quantité des richesses, l’élévation de la fortune, l’étendue de l’esprit : maître de ses dons, il en a fixé la mesure, c’est à nous à nous soumettre à ses ordres, & à nous contenter de ses largesses.

343. (1773) Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. Livre treizieme « Réflexions morales, politiques, historiques,et littéraires, sur le théatre. — Chapitre VI.  » pp. 193-217

Il y a une variété infinie dans cet ouvrage de la nature. […] Il est singulier que ces queues, qui ne sont point dans l’ordre de la nature, dont on n’a aucun besoin, qui ne signifient rien, ne rendent aucun service, qui au contraire embarrassent, qui ont un air puétile & effeminé, qu’on a pris des femmes, & que ces femmes ont pris du théatre, il est singulier, dis-je, que non seulement des Evêques, sérieux & graves, mais encore des personnes distinguées dans le Clergé les aient arborées, & s’en fassent honneur.

344. (1773) Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. Livre quatorzieme « Réflexions morales, politiques, historiques, et littérairesn sur le théatre. — Chapitre II. Du Philosophe de sans souci. » pp. 36-60

Malgré le vermillon, les pompons & le fard, La nature a le droit de triompher de l’art. […] Il sait que la nature exécute son plan.

345. (1773) Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. Livre quatorzieme « Réflexions morales, politiques, historiques, et littérairesn sur le théatre. — Chapitre IV [III]. La Grange & Destouches. » pp. 90-114

Sa belle-sœur, sa femme, ses parents, ses enfans, sont peints d’après nature sous les personnages qu’il introduit. […] Ce sont de legeres exceptions qui ne changent point la nature de l’action, & le caractere de la personne, les dangers du spectacle.

346. (1766) Réflexions sur le théâtre, vol 5 « Réflexions sur le théâtre, vol 5 — REFLEXIONS. MORALES, POLITIQUES, HISTORIQUES, ET LITTÉRAIRES, SUR LE THÉATRE. LIVRE CINQUIÈME. — CHAPITRE VII. Suite de l’Indécence. » pp. 138-160

On a vû dans plusieurs pieces, dont le Mercure en 1764 a fait l’extrait avec complaisance, on a vû sur le théatre une troupe de Sultannes au-tour du Prince (les plus jolies Actrices, les plus éveillées, très-propres à jouer leur rôle d’après nature), dans l’habillement du sérail, pour suivre le costume, ce qui n’est rien moins qu’un habit de vierge. […] Mais avec tous ces différens goûts les passions sont toûjours les mêmes : la nature n’est pas moins foible, ni l’amour du plaisir moins vif, ni la volupté moins séduisante.

347. (1769) De l’Art du Théâtre en général. Tome II « De l’Art du Théâtre. — Chapitre III. De l’Indécence. » pp. 21-58

« La Nature à des ressources infaillibles pour faire naître & pour enflammer les passions »(4). […] Voici de la morale que les Casuistes n’approuveront sûrement pas : Si la Nature a fait mon cœur sensible, Est-ce de moi que dépend un désir ?

348. (1687) Instruction chrétienne pour l’éducation des filles « CHAPITRE XIII. Des jeux, des spectacles, et des bals, qui sont défendus aux Filles Chrétiennes. » pp. 274-320

Voyez-vous dans ce miroir fidèle toutes les passions, qui se remuent, ce bouillonnement de cœur, ces émotions, cette impétuosité de nature, ces agitations du corps, cet air sombre et mélancolique, ces paroles piquantes et injurieuses, ces blasphèmes exécrables, qui sont quelquefois dans la bouche même des plus beaux joueurs. […] Après cela, jugez si vous pourrez surmonter cet effroyable ennemi que la nature a renfermé dans vous-même, puisque vous en avez tant d’autres sur les bras, que l’artifice du monde vous a suscités, et qui vous plaisent pour votre malheur.

349. (1694) Sentiments de l’Eglise et des Pères « CHAPITRE III. Des Comédies de ce temps, si elles sont moins mauvaises et moins condamnables que celles du temps passé. » pp. 55-81

On doit immoler tout, jusqu’à la vertu même ; Qu’on ne saurait trop tot se laisser emflammer ; Qu’on n’a reçu du Ciel un cœur que pour aimer. » Comme elles sont aidées par la corruption de la nature, et qu’elles ont avec cela devant les yeux quantité de mauvais exemples qui les portent à s’avancer dans le chemin de perdition, elles y font de grands progrès en peu de temps. […] Et quand même ils le voudraient entreprendre, ils ne le sauraient faire ; parce que la Comédie d’elle-même, et de sa nature ne peut être que pernicieuse et nuisible.

350. (1773) Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. Livre quinzieme « Réflexions morales, politiques, historiques, et littéraires, sur le théatre. — Chapitre IV. Christine de Suede. » pp. 111-153

Le penchant d’un sexe pour l’autre est naturel à tout le monde, mais ce penchant a pour objet de s’en faire aimer & de goûter les plaisirs que la nature a attaché à leur union. […] Tel étoit le goût décidé de cette Reine gothique selon l’expression de Madame de Motteville, sa vie fut une mascarade perpétuelle, toujours habillée en homme comme l’Abbé de Choisi en femme, l’Abbé des Yvetaux en berger, un juste aucorps, un chapeau, une perruque, un plumet, l’épée au côté, une chaussure d’homme, elle étoit plus propre à faire peur qu’à plaire, ou plutôt à faire rire, c’étoit un Arlequin ; la nature s’est trompée , disoit-elle, en me faisant femme  ; pensée qu’elle avoit empruntée du distique fait contre le Roi d’Angleterre Jacques Ier. : error naturæ sic in utroque fuit . […]  juin 1684) dit que Christine encore Reine de Suède, mit tout en œuvre pour avoir le naturalisme de Jean Bodin, qui n’étoit alors qu’un manuscrit très-rare, & qu’on tenoit fort caché ; on fit par son ordre bien des recherches, enfin on le trouva, elle en fit faire des copies, & en enrichit la bibliothèque royale de Stocholm ; il est intitulé : de abditis rerum sublimium arcanis, à l’exemple du fameux Médecin Fernel qui avoit donné plusieurs années auparavant son Traité de abditis rerum causis, dont Bodin a profité, mais très-mal ; en donnant dans les deux excès opposés d’une superstition puérile & d’une impiété audacieuse ; c’est à tous égards un fort mauvais livre où l’Auteur dans des dialogues mal écrits entre sept interlocuteurs, combat toutes les Religions, surtout la Chrétienne pour établir le Judaïsme, ou plutôt la Religion naturelle, ce qui l’a fait appeler le naturalisme de Bodin, à peu près comme de nos jours le système de la nature.

351. (1770) La Mimographe, ou Idées d’une honnête-femme pour la réformation du théâtre national « Avertissement de l’Éditeur, En forme de Table des Matières. » pp. 7-16

Article six, Imitation de la nature dans le jeu de Théâtre.

352. (1698) Caractères tirés de l’Ecriture sainte « [Chapitre 1] — DU SEXE DEVOT. » pp. 138-158

J’entends déposer publiquement contre elles tous ces bons faiseurs de Satires, de Caractères, et de Comédies, à qui l’on donne la louange de peindre si fidèlement d’après nature les mœurs de nos temps : Et pour faire ces portraits plus ressemblants, l’on emprunte les noms des femmes Grecques, et Romaines qui ont le plus deshonoré leur Sexe, et leur siècle.

353. (1707) Lettres sur la comédie « Réponse à la Lettre de Monsieur Despreaux. » pp. 276-292

J’en reviens toujours à mon principe, Monsieur, et ce principe est que tous les hommes tenant plus ou moins à la concupiscence, (voilà un terrible mot à prononcer dans une Lettre ; mais je vous dirai, comme Phèdre dit à sa nourrice, à propos d’Hippolyte, c’est toi qui l’as nommé,) je vous dirai donc qu’attendu le malheur de notre nature corrompue, nous sommes tous plus ou moins sensibles à la vive peinture des passions, et que celle de l’amour étant la dernière mourante chez les hommes, le moindre souffle d’amour vertueux ou corrompu, le réveille dans tous les hommes, comme le moindre petit zéphyr est capable d’agiter les feuilles ; que cela n’est point l’effet de la disposition du cœur de quelque homme en particulier, que c’est la faute de la machine prise dans toute son étendue.

354. (1664) Traité contre les danses et les comédies « LETTRE DE L’EVEQUE D’AGNANI, Pour la défense d’une Ordonnance Synodale, par laquelle il avait défendu de danser les jours des Fêtes. Au très Saint et très Bienheureux Père Paul V. Souverain Pontife. Antoine Evêque d’Agnani, éternelle félicite. » pp. 154-176

Quoique les spectacles ne soient pas toujours mauvais, et qu’ils ne soient pas de leur nature contraires à la vertu ; les Pères de l’Eglise, et les saints Docteurs, ne les ont jamais néanmoins permis, ni les jours des Fêtes, ni au temps qui est destiné pour la pénitence, parce que les Canons les défendent en ces jours : et comme dit saint Ambroise, ce serait une témérité insupportable et une désobéissance criminelle, si le peuple faisait des actions qui sont défendues, ou dans l’Ecriture sainte, ou par les Constitutions des Papes, ou par les Lois Ecclésiastiques, et les Canons.

355. (1776) Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. Livre dix-huitieme « Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. — Chapitre V. Procès des Comédiens. » pp. 169-224

Ceux qui veulent qu’on mette la nature brute sous leurs yeux, ne voudroient pas qu’on donnât le ton de la bonne compagnie à la plus mauvaise. […] Je suis tout bonnement la loi de la nature, & m’embarrasse peu si le monde murmure. […] Qu’on cesse d’amuser le peuple par des frivolités, il cessera d’être frivole ; qu’on ne débite plus sur la Scène une morale corrompue, il aura de bonnes mœurs ; qu’on éleve l’ame, qu’on annoblisse les passions, on formera des héros, ils auront le principe & le goût de toutes les vertus : la nature du plaisir décidera du reste ; il est le mobile de tout, & le Théatre en est le grand ressort. […] Jamais piece ne fut plus mal représentée, excepté la Gervais qui fit tout ce qu’elle put pour bien remplir son rôle, mais que la nature servit très-mal, les autres acteurs & actrices sembloient se piquer à l’envie de faire tomber cette tragédie, Larrivée & la Sainval jouerent on ne peut pas plus ridiculement, & l’emporterent sur leurs camarades, par une monotomie insupportable, & par un débit si traînant qu’ils triplerent la longueur de leurs rôles.

356. (1753) Compte rendu de Ramire « Compte rendu de Ramire » pp. 842-864

Après avoir fait éclater son zèle en Orateur Chrétien, notre Auteur reprend le ton d’un profond moraliste, & examine encore de plus près la nature de la Comédie : il recueille sur cette matière les définitions des Docteurs les moins accusés de rigorisme, & il en conclut que, si on ouvroit une école, dont l’affiche annonçât les leçons qu’on donne & qu’on prend au théâtre, tous les Magistrats, & tous les Citoyens jaloux des mœurs publiques, s’uniroient pour la fermer, & pour en proscrire les maîtres pernicieux.

357. (1758) Causes de la décadence du goût sur le théatre. Première partie « Causes de la décadence du goût sur le théâtre. — Chapitre I. Du Théâtre des Anciens. » pp. 2-24

Un Philosophe, sans cesse occupé à fonder les profondeurs de la Nature, à résoudre des problêmes, joueroit un mauvais rôle dans ces divertissemens, où la joie est poussée jusqu’à l’ivresse.

358. (1754) La Comédie contraire aux principes de la morale chrétienne « EXTRAIT Du Journal de Trevoux ; Mois d’Avril 1753. Art. XXXIX. » pp. 59-70

Après avoir fait éclater son zéle en Orateur Chrétien, notre Auteur reprend le ton d’un profond moraliste, & examine encore de plus près la nature de la Comédie : il recueille sur cette matiére les définitions des Docteurs les moins accusés de rigorisme, & il en conclut que, si on ouvroit une école, dont l’affiche annonçât les leçons qu’on donne & qu’on prend au théâtre, tous les Magistrats, & tous les Citoyens jaloux des moeurs publiques, s’uniroient pour la fermer, & pour en proscrire les maîtres pernicieux.

359. (1770) La Mimographe, ou Idées d’une honnête-femme pour la réformation du théâtre national « La Mimographe, ou Le Théâtre réformé. — [Première partie.] — Quatorzième Lettre. De madame D’Alzan. » pp. 260-274

A ces mots, émue, attendrie, je ne me suis plus crue sur la Scène : j’ai vu mon époux : j’ai pris un ton conforme à l’agitation de mon cœur : je m’efforçais de retenir mes larmes ; mais on voyait, on sentait ces efforts ; ce n’était pas l’art ; c’était la nature : aussi les applaudissemens qu’on me prodigua, pendant cette scène, par elle-même assez froide, & durant les suivantes, eurent quelque chose de l’enthousiasme ; ils redoublèrent même aux deux dernières de ce premier Acte.

360. (1665) Lettre sur les observations d’une comédie du sieur Molière intitulée Le Festin de Pierre « APOSTILLE » pp. 33-57

Après avoir parlé de la paysanne, des équivoques qui tournent l’esprit à de sales pensées et d’autres choses de cette nature, le défenseur des tartufes tâche à prouver par tout cela que Molière est un athée.

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