La danse n'est pas parmi nous une simple effusion vive et naturelle de joie, qui s'exprime par des mouvements cadencés.
Pour répondre à tant de prétextes, sans remettre sous les yeux ces excellentes répliques que présentent les Traités connus sur cette matière, je me borne à une simple supposition, dont l’application ne sera pas difficile, et à quelques courtes observations qui en sont la suite.
Celui-ci est plus simple. […] Tout est beau dans un élégant ; que l’homme simple disparoisse.
Dans celles qui font versifiées, les vers y font si souvent brisés, interrompus, si simples, si prosaïques, sans mesure, sans harmonie, qu’ils ne sont presque pas de vers. […] Si les accessoires & la décoration ne sont qu’en raison de la place que l’on occupe ou du merite que l’on a, bien des gens qui se pavanent au premier rang, seroient obligé d’en descendre, & de se vêtir de la maniere la plus simple.
par la simple vue des choses qui se représentent sur le Théâtre D’où vient que saint Chrysostome, dit Hom. 6. sur saint Mathieu, ajoute-t-il, que les spectacles rendent ceux qui y vont effrontés et adultères. […] L’on s’est autrefois contenté dans tous les Collèges de France durant l’espace de plus de quatre cents ans, de faire seulement de simples déclamations.
224) de votre Ecrivain, Mademoiselle ; la seconde, porte sur les termes de la censure, à Communione separari, qui n’expriment, selon lui, que le simple refus de la Communion Sacramentelle.
Le Spectacle des Colléges est bien différent du vôtre, Mademoiselle, selon l’Ordonnance de Blois1 & la déclaration de la Faculté de Paris2, on a soin d’en retrancher toute espéce de saleté & le langage de la tendresse, les Regens qui en ont la direction, avant de mettre les Rolles entre les mains des Ecoliers, en ôtent tout ce qui pourroit souiller le cœur & blesser les oreilles : c’est un exercice que l’on croit utile à ceux qui se destinent à parler en public, & l’on ne se propose pas d’intéresser les Spectateurs, on a porté la réforme jusqu’à défendre par une nouvelle Ordonnance1 les danses dans les intermèdes ; quoiqu’un semblable amusement qui se passeroit entre les jeunes gens d’un même sexe, ne suppose aucune sorte de danger, mais une simple indécence.
Ainsy ces payens qui s’imaginoient faire un acte de Religion en sacrifiant leurs enfans à Moloch, ne laissoient pas de commettre un parricide, aussy bien que ceux qui tuoient ou exposoient leurs enfans nouveaux nez, quand ils ne les vouloient pas elever, se persuadant que cela leur estoit permis : & ceux qui s’estoient mis dans l’esprit que la simple fornication n’estoit pas un peché, ne laissoient pas de pecher en s’y abandonnant.
Les Comédiens de province sont plus simples et plus traitables ; mais telle est la contagion de l’exemple et la folie de l’ambition : « Tout petit Prince a des Ambassadeurs, tout Marquis veut avoir des Pages », dit la Fontaine.
Malgré ce que je viens de dire, jamais il ne faut, comme Molière l’a fait trop souvent, immoler au vice le simple ridicule : on a peine à retenir son indignation, dans cette même Piece de Georges Dandin, en voyant la manie des hautes alliances corrigée par le triomphe du crime de l’infidélité : le rire, à cette Comédie, le rire devient criminel, car il peut être un assentiment secret à la coquetterie, à l’adultère même : Molière, en la mettant au Théâtre, est d’autant plus coupable de pervertissement de mœurs, que les tableaux y sont mieux faits, les situations mieux amenées, & que les finesses d’une femme galante ainsi présentées, peuvent devenir une leçon pernicieuse à plus d’une Spectatrice. […] ¶ Sous la dixième, est renfermé ce qu’on nomme le Comique-Larmoyant, l’Ile-Déserte, Julie, Eugénie, l’Orfelin-Anglais. ¶ La onzième consistera dans toutes les Comédies-Farces, comme Monsieur-de-Pourceaugnac, le Médecin-malgré-lui, la Dame-Invisible, l’Avocat-Patelin, &c. dans les Pièces de simple amusement, comme le Dépit-amoureux, l’Étourdi ; dans celles de plusieurs Auteurs qui ont suivi Molière, telles que le Mercure-Galant, les Engagemens-indiscrets, &c. dans la plupart de celles des Auteurs Comédiens, des Poisson, de Dancourt, Legrand, Baron, Hauteroche, &c. comme le Baron-de-la-Crasse, le Mari-retrouvé, l’Aveugle-Clairvoyant, le Cocher-supposé, &c. ¶ La douzième Classe sera formée des Pièces purement d’intrigue, comme l’Amphitrion, les Ménechmes, l’Andrienne, la Maison-à-deux-portes, &c. ¶ La treizième & dernière Classe embrassera toutes les Pièces trop libres & celles où règne l’improbité ; telles sont quelques-unes des Comédies de notre Molière & de Regnard ; plusieurs de Montfleuri, d’Hauteroche, de Dancourt, de Lafontaine, &c. comme le Mariage-forcé, le C.… — Imaginaire, le Légataire, la Femme-Juge-&-Partie, la Fille-Capitaine, les Trois-Cousines, la Coupe-enchantée, & toutes les Pièces dans ce genre scandaleux. […] Les modelemens auront presque les mêmes qualités que les imitemens : ils doivent être honnêtes, vrais, sages & critiques : honnêtes, en n’admettant aucune action, aucun geste, qui puissent allarmer la pudeur la plus scrupuleuse : vrais, en peignant ce qui est, & comme il est ; en n’employant pas sur le Théâtre des gestes insolites, qu’on ne voit que là : sages, en ne donnant à l’action que le degré de vérité convenable, pour plaire ; en s’éloignant de tout jeu forcé, fût-il vrai, soit par l’enflure dans la Tragédie, soit par la charge, dans le Comique : critiques, en assaisonnant du sel du ridicule les actions qui doivent en être chargées ; en le rendant sensible, dans celles où il est caché sous des expressions simples, aux-quelles le geste & le ton peuvent seuls mettre une valeur. […] Monsieur Rousseau paraît aussi desirer que nos Pièces soient moins admirables & plus touchantes : il voudrait, « que nos sublimes Auteurs daignassent descendre un peu de leur continuelle élévation, & nous attendrir quelquefois pour la simple humanité, de peur que n’ayant de pitié que pour des Héros malheureux, nous n’en ayions jamais pour personne.
Nicole, étoient plus simples dans le bien & dans le mal. […] Je parlerai le langage simple d’un témoin qui dépose fidélement ce qu’il a vu. […] Que les simples Fideles doivent encore plus craindre pour eux-mêmes : Lapsus majorum, tremor minorum. […] La Nature est par-tout affichée au bel esprit, & l’on craint sur-tout d’être simple, & de ne pas entasser les ornemens. […] Déjà même la Langue, & moins belle & moins pure ; Rougit de se prêter à la simple nature.
Simple & négligé dans sa parure, sombre, triste, misantrope, déjà vieux lors de cette aventure, on ne papillotoit pas ses cheveux.
Une comédie est un livre, la morale de l’opéra une chanson ; qui est assez simple pour prendre des chansons pour des vérités ?
Concluons par ce raisonnement bien simple.
Il y a deux relations différentes, rapportées tout au long par le Cardinal Baronius à l’année 1177, des circonstances de cette paix, l’une fort simple et fort naturelle par deux témoins oculaires de grand poids : Chroniq.
. ; il est de même de nos actes : nous sommes sujets à agir contre les plus simples règles de la raison et du bon sens, et à nous rendre même coupables d’actes complètement opposés à la pureté de notre religion sainte.
Plusieurs troupes de différents Comédiens s’étant établis au Marais et ailleurs, Louis XIV. par un simple Brevet les remit tous en 1680. en une seule troupe : et c’est là l’unique titre de l’établissement des Comédiens d’aujourd’hui, qui n’a pas été suivi de Lettres Patentes ; parce qu’ils ne font aucun corps dans l’Etat ; d’où ils peuvent être chassés, comme le furent par saint Louis, ceux qui se trouvèrent alors dans le Royaume, où ils ne sont tolérés encore à présent que par des raisons de pure politique, comme d’autres maux y sont soufferts, aussi bien qu’à Rome même et ailleurs.
Il est vrai que sa dignité de Reine exigeoit de la magnificence ; mais elle en passoit toutes les bornes, sur-tout dans un siécle où la simplicité regnoit encore : siécle bien différent du nôtre qui est le règne du luxe & du faste, où souvent de simples bourgeoises étalent plus de richesses que les Princesses de ce temps là. […] Les flâteurs disoient d’elle : tout la pare également, on ne peut discerner ce qui la favorise davantage, comme le rapporte Varillas : modestes ou galans, simples ou superbes, de quelque couleur ou forme que ce soit, on ne sait quel choisir.
Tous les Couvents de filles sont cloîtrés ; les Communautés qui ne sont pas cloîtrées, ne font que des vœux simples pour un temps, ce qui détruit toute l’intrigue. 3.° On fait venir un Directeur extraordinaire, qu’on place au milieu de l’Eglise avec deux chaises, comme dans une chambre, & une conversation ordinaire.
D’ailleurs les spectacles de son temps, comme nous verrons bien-tôt, n’étoient que de simples jeux, bien différens de cet assemblage étudié des pieges les plus dangereux qui forment notre scène.
Tout se reduit donc à une simple tolerance, dont il n’appartient pas à des suiéts de vouloir approfondir les secretes raisons.
Vous entendrez de moi la simple vérité, n’espérez rien de plus. […] Le tragique bourgeois, le tragique religieux, sont des chimères dans une Novice bourgeoise, élevée dans un couvent, incapable d’ensanglanter la scene, ni dans la nécessité de l’ensanglanter pour ne pas faire des vœux, qu’un simple refus peut empêcher.
Il en résulte que son prétendu Maire n’étoit qu’un simple Bourgeois. […] Les Guebres, qu’on fait figurer, & qu’on canonise comme des Saints, parce qu’ils suivent la loi naturelle, sont des paisans doux, laborieux, simples, humains.
La raison est simple. […] » La raison en est simple encore : on aime le théâtre ; a-t-on pu le censurer et le dépouiller de ses beautés ?
Ici la fable est simple.
Ce n’étoit pas l’objet des amours du Prince, c’étoit sa niece, & la parenté, sur-tout dans les ascendans, écarte l’idée du crime ; on la fait venir dans la salle du repas, comme tous les jours dans les familles on fait danser un enfant pour s’amuser & le faire briller ; une jeune Princesse, sans doute bien élevée & décente, qui n’étoit point exercée à tendre des pieges à la vertu, & ne prétendoit pas à la conquête de son vieux oncle au préjudice de sa mere, si neuve, si simple, que ne sachant que demander, elle va consulter sa mère, court répéter ses paroles, reçoit la tête de Jean-Baptiste, & la lui donne.
Un homme de théâtre est moins soumis, moins simple, moins modeste, moins sobre, moins sujet, moins citoyen qu’un autre.
La passion d’amour dans Artemise et dans Ilione n’inspire pas une simple compassion dénuée d’horreur ; car le Spectateur ne peut se dispenser de se souvenir que, si ces deux Princesses n’avaient pas aimé avec une extrême violence, elles ne se seraient pas tuées après la mort de leur Amant : ainsi leur exemple, par l’horreur qu’il cause, n’est pas moins instructif que celui d’Hermione et de Pyrrhus dans la Tragédie d’Andromaque.
« La flûte (poursuit Horace), dont on se servait anciennement dans nos Chœurs, n’était ni ornée de léton comme celle d’aujourd’hui, ni rivale de la trompette ; elle était petite & simple, & avait peu de trous. […] Bon, me répondra un de ces idolâtres de l’imposture, êtes-vous assez simple, assez scrupuleux pour faire un crime à un Historien d’une licence permise par l’éloignement des tems ? […] « Je me souviens, dit-il, d’avoir été frappé dans mon enfance d’un spectacle assez simple, & dont pourtant l’impression m’est toujours restée, malgré le temps & la diversité des objets.
D’autres condannent les choses sur de simples prejugez, sans vouloir prendre la peine de les éclaircir, & il y en a enfin qui pour sauuer les dehors dans les conditions où ils se trouuent, blâment par maxime ce qu’au fond ils ne desaprouuent pas entierement. […] Ie n’ay donc garde de m’engager dans vn chemin fâcheux d’où ie ne pourrois sortir, & ie me restreins à vn simple denombrement des Autheurs & des pieces de Theâtre. […] Mais vne Republique, où le premier des Magistrats ne fait pas plus de bruit qu’vn simple Bourgeois, ils n’ont personne à voir, & il me souuient qu’en tout Amsterdam, l’vne des plus grandes & plus riches Villes de l’Vniuers, les Comediens François n’auoient qu’vne seule Dame de qualité & d’esprit qui les ápuyoit de son credit ; ils la voyoient quelquefois, & quoy qu’elle fust femme d’vn des plus considerables & plus riches Bourguemestres, sa maison ny son train ne faisoient pas plus de bruit qu’il s’en fait chez vn Marchand. […] I’ay veu le temps que l’on ne tenoit dans les mémes lieux que de la biere & de la simple prisane, sans distinction de Romaine ny de citronnée : mais tout va en ce monde de bien en mieux, & de quelque costé que lon se tourne, Paris ne fut iamais si beau, ny si pompeux qu’il l’est aujourd’huy.
Si un simple regard jetté par hazard sur une personne qui se présente & qu’on ne cherche pas, peut produire des effets si dangereux, dans les lieux mêmes les plus saints ; que ne feront pas des regards passionnés dans ces lieux d’une licence effrénée, où l’effronterie est comme de saison, & où l’on ne va que dans le dessein prémédité d’y trouver les objets les plus séduisant ?