Les hommes, dit-on, ne se reconnaissent pas à leur image : c’est ce qu’on peut nier hardiment : on croit tromper les autres, mais on ne se trompe jamais ; & tel prétend à l’estime publique, qui n’oserait se montrer, s’il croyait être connu comme il se connaît lui-même.
S’il faut montrer de l’amour, ou de la haine : de l’espérance ou du désespoir : de la joie, ou de la tristesse : ils recueillent ce qu’il y a de plus emporté dans les Auteurs les plus lascifs et les plus éloquents, et y ajoutant ce que leur invention leur peut fournir, vous diriez que vous voyez et que vous entendez parler ces démons qu’adoraient les Païens sous les noms des Dieux de l’Amour ou de la Fureur ; et des autres passions dont ils voulaient autoriser le dérèglement.
qu’avait-il besoin de mordre cet abbé, pour le punir d’avoir montré un instant de bon sens et de raison ?
Il n’osa plus se montrer dans le public.
Mézeray sur l’année 1577 rapporte qu’« Henri III avait appris de Catherine de Médicis, sa mère, à faire d’excessives dépenses, et à montrer sa somptuosité dans des pompes et des vanités qui avaient quelque air de grandeur.
, qui a montré dans cette occasion célebre comme en une infinité d’autres qui l’ont précedée & qui l’ont suivie, qu’une science profonde le rend capable d’exhorter selon la saine Doctrine, & de convaincre ceux qui s’y opposent ; Tit. […] J’ai déja montré, qu’il ne l’est pas ; & j’ajoûte, que ceux qui le prennent n’ont aucun droit de se divertir ; car dans les principes de la Religion, le divertissement n’est permis, qu’à ceux qui ont le corps ou l’esprit lassé par un long & penible travail, & la pluspart des personnes dont nous parlons, sont dans une oisiveté perpetuelle, qui seule suffit pour les damner, selon la Doctrine des Peres après l’Evangile, sola otiositas sufficit ad damnationem.
On colore ce goût de libertinage, du prétexte de montrer l’habileté de l’artiste dans les carnations & les formes du corps humain, comme dans la licence des paroles, ce n’est, dit-on, que l’esprit, les talens, la gaieté du Poëte qu’on admire. […] Voilà les fruits de la philosophie, elle amortit les passions dans l’imagination d’un sage, tous les objets sont indifférens, confondus pêle-mêle, comme dans le Dictionnaire encyclopédique, ils se montrent dans leur état naturel, sans causer aucune émotion voluptueuse ; rien pour lui n’est obscéne, les mots que nous appellons licencieux, même les termes grossiers des halles ne sont que des sons ; les nudités qui nous semblent blesser la modestie, ne sont que du marbre taillé, la pudeur qui s’en offense, une foiblesse d’enfant.
Il seroit aisé, si l’objet en valoit la peine, de montrer que la moitié de son théatre n’est formé que de dépouilles. […] avertit du retour, Y vient montrer encor, graces au demi jour, Tout l’éclat du bel âge, & l’air presque novice.
Le théatre Anglois, qu’on dit si féroce, n’en a jamais tant montré en figure, que le théatre de Marseille en a réalisé.
« Il serait même à souhaiter, dit-il, que l’action ne demandat pas plus de tems dans la vérité que celui qui se consume dans la représentation26. » Je ne rapporterai point à ce sujet, les diverses opinions d’un peuple de commentateurs ; il me suffit de montrer quel est le parti qu’il serait à propos de prendre.
Le même malheur arriva à Dryden, qui avoit fait un Traité sur la Poësie Dramatique, pour montrer la supériorité des Poëtes Anglois sur les François.
Il élevait un Théâtre, mais moral : un Théâtre qui tournât au profit du cœur et de l’esprit ; qui formât des Citoyens, des Pères et des Mères de famille, des Enfants et des Sujets dociles ; qui ne respirât que l’honneur et la probité ; qui rectifiât les fausses idées et les remplaçât par de plus justes ; qui mît un frein aux passions et apprît à les régler ; qui fût ennemi déclaré du vice et épargnât le vicieux : persécuteur infatigable de tout ce qui conduit au détriment de la Société : protecteur zélé de ce qui en serre les liens ; qui montrât le crime et le vice dans toute leur difformité, et la vertu dans tout son lustre : en un mot, qui ne proposât que de bons exemples, et couvrît de confusion les mauvais.
Pendant cette représentation qui durait deux heures, l’on voyait un personnage bouffon qui faisait des singeries et se moquait de la sainte Vierge qui montait au ciel ; pour exprimer sa surprise, ce bouffon se couchait par terre pour faire le mort ; se relevait ensuite, et courait avec rapidité se cacher sous les pieds du père éternel, où il ne montrait que sa tête. […] Jean-Baptiste figuraient aussi dans cette scène extravagante, qui finissait par le simulacre de jeter dans la fournaise des jeunes gens qui s’étaient montrés rebelles aux ordres du roi Nabuchodonosor. […] Ainsi la puissance séculière doit toujours montrer un bras armé pour faire respecter la religion, et par les peuples soumis à son administration, et par les prêtres eux-mêmes qui peuvent s’égarer parfois dans un système de fanatisme ou d’envahissement d’autorité, qui est réprouvé et par la religion même, et par les lois de l’Etat.
On ordonne souvent aux Magistrats & aux Ministres de danser sur la corde, pour montrer leur habileté. […] On croit se faire honneur, & par la difficulté de fournir des vers à tous ces mots, souvent bizarres, montrer de la facilité & de la fécondité de génie.
Il faudroit une seconde toilette pour se montrer dans les compagnies. […] Aucune courtisanne qui ne prît vos habits & vos coiffures, & qui se crut méconnoissable, si elle avoit quelque portrait à montrer pour enseigne.
Or quelle honnête femme oseroit se montrer dans le désordre où on la représente.
En éffet, la Tragédie le devança, & se montrait en Reine sur la Scène, lorsqu’il était encore réduit à divertir la Populace.
Saint Paul dit, que la grâce s'est montrée, qu'elle nous a enseigné à vaincre l'impiété, et à perdre les appétits déréglés ; qu'elle nous commande de vivre sobrement ; d'être pieux et justes dans ce monde, en attendant l'effet d'une bienheureuse espérance, et la venue de la gloire de Jésus, qui s'est donné lui-même pour nous à dessein de nous racheter, et de laver par son Sang un peuple agréable à sa divinité, et sectateur des bonnes œuvres.
Il prétend prouver en alléguant l’antiquité, que les Comédiens sont notés d’infamie, selon les lois et constitutions Ecclésiastiques ; j’avoue avec lui que la Comédie à sa naissance, a été condamnée de l’Eglise primitive, et des Pères Orthodoxes, en ce qu’elle était une fondrière de tous vices : Mais comme les temps perfectionnent les hommes, et changent de mal en bien l’être des choses, elle s’est tellement rendue agréable par la pureté de son innocence, qu’il ne lui reste rien pour ajouter à son mérite, et qu’autant qu’elle a été pernicieuse en son principe, elle s’est montrée recommandable en la fleur de son printemps.
Qui aurait le front de s’y montrer en soutane ou en capuchon ?
L’infamie des Comédiens était si constamment établie, que ce Prince, fou du théâtre jusqu’à s’y montrer parmi les Acteurs, y jouer des rôles, y disputer des prix, craignit d’y être enveloppé.
L’autre, peu curieux de voir & de se montrer, plus empressé à fuir l’éclat qu’à paroître, brille d’autant plus qu’il cherche moins à briller. […] Justement punis par autrui, ou par eux mêmes, c’est à découvert qu’ils se montrent ou privés de l’usage des yeux, ou percés d’un fer vengeur : éternellement éclairés par les torches ardentes des Furies, ou bourrelés par les pointes intolerables des remords. […] Oublient-elles rien pour se montrer sur la Scéne avec tout l’appareil de mollesse & de fierté qu’elles sçavent donner au goût des modes & à l’affetterie des parures, avec toute sorte d’armes empoisonnées, avec tous les raffinemens dont elles usent pour en frapper les yeux & en percer les cœurs ?
avertit du retour, Y vient montrer encor, graces au demi-jour, Tout l’éclat du bel âge, & l’air presque novice. […] le Beau, dans l’Eloge de cet Académicien, « Maffei & la Raison furent seuls écoutés ; & le Duel, qui avoit marché la tête levée, tant qu’il n’avoit été que criminel, n’osa presque plus se montrer, dès qu’il fut devenu ridicule ». […] Fréron ne s’est pas montré bon connoisseur en Ouvrages de Casuistes, lorsqu’il a donné pour un Ecrit judicieux & raisonnable, fait par un habile Casuiste & un célebre Directeur de conscience, la Lettre que le P. […] Il seroit bon que le Roi, les Princes & les Seigneurs blâmassent en public ceux qui auront ainsi ensanglanté leurs armes, & montrassent qu’ils les abhorrent comme gens qui n’ont autre plaisir que de s’exhaler par la mort d’autrui. […] C’est aux guerres qu’on doit montrer sa valeur & hazarder libéralement sa vie.
Elles le sont moins que les Comédiennes, qui outrent tout en ce genre ; on méprise, on traite de Comédiennes celles qui se montrent dans l’état où l’on paroît au théatre.
Ce n’est même que dans un morceau chantant que le Poète peut se montrer ; il doit s’éfforcer alors de ne pas laisser toute la gloire au Musicien.
Plaute fut le premier Poëte qui montra aux Romains ce que c’est que le Génie.
Si la religion se montrait aux mortels sous des traits visibles, ce serait dans nos temples et sur nos autels, ce serait sous des traits graves et majestueux, propres à inspirer la vénération la plus profonde.
de la Musique) après avoir montré que dans la plupart des Comédiens qui plaisent le plus par leur chant, il y a très peu de science, même de la musique, parce que ce n’est ordinairement que la beauté naturelle de la voix, une routine, un exercice, qui n’est qu’un pur mécanisme, où l’esprit a très peu de part, ce qui est très vrai, de même que dans la danse, les instruments et tous les arts, où l’on voit tous les jours que le plus grand Musicien chante désagréablement, le plus grand Poète débite mal, le plus savant Architecte ne taillerait pas une pierre, qu’ainsi quelque honneur qu’on veuille faire à la poésie, à la musique, les exécuteurs, c’est-à-dire les Comédiens, ne sont que de purs artisans, S.
Ce trait serait curieux, il éclaircirait la chronologie du théâtre, il montrerait dès le douzième siècle un spectacle régulier à Rome et à Venise, tandis que toutes les histoires ne font renaître le théâtre en Europe, depuis la domination des Goths, que plusieurs siècles après.
Jean Chrysostome contre la Comédie, et de montrer combien elle est contraire à la Discipline de l’Eglise, et les maux qu’elle attire sur le peuple Chrétien.
Nos Rois qui surpassent en grandeur et en piété tous les Princes de la terre, se sont montrés très sévères en ces rencontres, et ils ont armé leur justice et leur zèle autant de fois qu’il s’est agi de soutenir l’honneur des Autels, et d’en venger la profanation.