La Princesse Venus inventrice d’un sentiment si délicat qu’elle avoit nommé amour, en fut regardée comme la mère aussi bien que des grâces, ayant été aidée par les plus belles femmes, cet engagement fut trouvé si beau qu’on en fit un Dieu, & de sa mère une Déesse, la force en est invincible (c’est de la bonne morale) ; on peut donc être amoureux sans être si vicieux, cela veut dire en bon françois qu’on voudroit bien que l’impureté ne fût pas un vice, qu’on tâche de colorer le mouvement de passions pour en diminuer la honte que ce langage de vertu, ce vernis de chasteté est une gaze pour en cacher l’horreur & émousser les remords. […] Dans le même temps tous les livres des Protestans reprochent aux Catholiques l’invocation des Saints comme une idolatrie, parce qu’ils se servoient en latin & en françois du mot adorer les Saints qu’ils se mettoient à genoux, brûloient de l’encens devant leurs images élevées sur des autels, comme si on employoit le titre de Saint pour les grands hommes du Paganisme : Saint Socrate, Saint Pluton, ce qui n’est pas plus propre aux habitans du Ciel que l’adoration, les sacrifices dûs à la divinité.
La jurisprudence Française suit les mêmes règles. […] Il promit tout, et tint parole en partie, il acheta un office d’Auditeur des Comptes ; mais sous prétexte de servir aux divertissements du Roi, il éluda l’autre, en quittant le théâtre de la Comédie Française pour s’appliquer à l’Opéra, où il se mit aux gages de Lully, et s’y fit une brillante réputation.
Je ne sais, dit-il, s’il peut y avoir de plus grande corruption : « Nescio an sa corruptela vitiosior » (école de corruption, il n’y a point de mot Français qui exprime corruptela). […] 8.) de la comédie, bien éloignée sans doute de son temps (au douzième siècle) de l’élégance et de la pompe de la comédie Française, mais qui toujours semblable à elle-même par ses vices et ses dangers, qui en font le caractère, n’a pas mérité seule les anathèmes que la religion et la vertu ont lancés sur elle dans tous les temps.
[NDE] Mot qui n'existe plus en français moderne qui désigne celui qui représente.
Car Cicéron a dit, « Que personne quasi ne danse qui ne puisse être convaincu de n’être pas sobre et tempérant. » « Neminem saltare sobrium. » Et Alphonse Roi de Naples disait des Français qui aimaient si fort la danse, qu’ils ne pouvaient s’en abstenir dans un âge même bien avancé, qu’ils devenaient folsg dans leur vieillesse.
Retirez-moi madame de la mer où je me noie du Labyrinthe où je me pers et faites de mon salut une perle à la couronne qui vous attend au ciel. » Les sanglots qui avaient souvent, mais de bonne grâce, entrecoupé son discours le tranchèrent ici tout à fait et sa voix étouffée dans ses soupirs et suffoquée dans ses larmes donna place à celle de la Reine qui la relevant doucement avec cette suavité naturelle et Française qu'elle sait si judicieusement mêler avec cette artificieuse gravité Espagnole, lui dit, « Ma fille, vous me demandez une chose si petite par de si grandes que je ne puis vous refuser sans être blâmée de tout le monde et comme je crois sans offenser Dieu, assurez-vous donc que je vous prends en ma particulière protection et que je ferai pour vous et de vous tout ainsi que vous voudrez.
Je ne dis point que ces Tragédies n’aient eu ce qu’elles devaient avoir pour plaire au goût des Athéniens : mais qui pourrait traduire en Français dans toute sa force l’Œdipe même, le chef-d’œuvre des Anciens ; j’ose assurer que rien au monde ne nous paraîtrait plus barbare, plus funeste, plus opposé aux vrais sentiments qu’on doit avoir.
Il est traduit en français par Lambert Daneau, dans Deux Traittez de S. […] Rivet ne suit pas le texte original, en français, de J. […] Le passage traduit est au livre VI, chap. 1, p. 631-632, correspondant aux p. 611-612 de l’édition française (dont le texte est assez différent). […] En moyen français, « amatir » signifie abattre physiquement ou moralement. […] Rivet saute un court passage : p. 215-216 dans le texte latin et f. 128v-129r dans la traduction française.
De l’aveu des amateurs les plus indulgens, Français ou Etranger, la conduite de la troupe est si indécente, qu’elle révolte tous les esprits.
Je pourrais ajouter que ce grand monarque savait bien que le Festin de Pierre est souffert dans toute l’Europe, que l’Inquisition, quoique très rigoureuse, le permet en Italie et en Espagne, que depuis plusieurs années on le joue à Paris sur le théâtre italien et français, et même dans toutes les provinces, sans que l’on s’en soit plaint, et qu’on ne se serait pas encore soulevé contre cette pièce, si le mérite de son auteur ne lui eût suscité des envieux.
Je n’aurais pas même parlé de cette Tragédie, si Venceslas ne subsistait encore sur le Théâtre, pendant que les autres ouvrages de Rotrou sont abandonnés, et si de temps on n’en donnait la représentation : c’est apparemment par reconnaissance pour un ouvrage qui est du nombre de ceux dont la bonne Tragédie Française a reçu le ton, mais qu’elle a bien perfectionné depuis, surtout du côté des mœurs.
Boursaut, Théatin, déterra, dis-je, dans ses cahiers une thése où le Professeur très-mal à propos justifioit la Comédie ; il l’a traduisit en françois, & en élagua tout le jargon scholastique. […] Les apologies du théatre Français, furent toujours foibles & presque toujours réfutées par d’habiles plumes.
On crut que tous les françois étoient comme lui musqués & poudrés. […] Les fautes des françois, la mort de la Czarine, l’intérêt sordide des Généraux, les divisions, &c. m’ont sauvé.
en Moines de la Trappe, priant aux pieds d'une croix, prêchant, se confessant, creusant une fosse, baisant un crucifix et le portrait d'une femme, couchés sur la cendre et embrassés par un amant, devant une Communauté ; au lieu des prières de l'Eglise, récitant des stances Françaises, à chacune desquelles on répète en chœur le dernier mot au lieu d’amen ; ce que la Dame Journaliste, qui connaît aussi peu que le Protestant de Berlin les cérémonies et les usages de l'Eglise, appelle « jeter un sombre reflet sur la pièce qui fait beaucoup d'effet ». […] C'est ce qu'exprime aussi poliment que chrétiennement le sieur Champfort, couronné à l'Académie Française, monté à l'unisson de plusieurs de ses Juges : « Loin d'ici ces mortels dont la folle prudence Refuse à leur pays le prix de leur naissance, » Cela touche d'assez près le galimatias.
Bordelon, où il fait voir que l’aumône exigée pour l’Hôpital général, de ceux qui vont aux spectacles, ne les justifie point ; réfutation d’un écrit favorisant la comédie, in-12. à Paris, chez Edme Couterot 1694 ; lettre d’un Docteur de Sorbonne à une personne de qualité, au sujet de la comédie, in-12. à Paris, chez Claude Mazuel, 1694 ; sentimens de l’Eglise & des saints Peres sur la comédie & les comédiens ; le mandement donné par M. l’Evêque d’Arras, (Gui I. de Seve de Rochechouart) contre la comédie, par lequel il défend, sous peine d’excommunication, à tous les Fideles soumis à sa conduite, d’aller à la comédie, in-12. à Paris, chez Pierre Ballard, 1696 ; histoire & abrégé des ouvrages latins, italiens & françois pour & contre la comédie & l’opéra….
LA PREMIÈRE ATTEINTE CONTRE CEUX QUI ACCUSENT LES COMÉDIES Par une Demoiselle Française.
Depuis longtemps comme aujourd’hui, les magistrats français, ont toujours su remplir avec autant de prudence et d’impartialité que de courage, le plus pénible de leurs devoirs, celui de signaler les progrès de cet esprit d’ambition, de cupidité et d’intolérance fanatique qui brave toutes les lois, qui plus d’une fois fit trembler les souverains sur leurs trônes, et maîtrisa despotiquement les dépositaires de l’autorité en se servant même de cette autorité pour accomplir les plus odieux projets.
Le bon goût aurait pu attendre l’influence de la belle institution de l’Académie Française, qui devait faire disparaître les équivoques, les obscurités du langage, naturellement et sans inconvénient, de la manière que le soleil dissipe les ombres. […] Son grand succès à faire rire de tout, même des hommes vertueux, (contre son intention, j’en suis persuadé, et je le répète) a causé des désordres d’autant plus rapides qu’en même temps qu’il rendait la vertu ridicule, il faisait naître généralement la passion de ridiculiser ; car c’est surtout à son exemple et à l’influence de ses comédies spirituelles et malignes que les Français et autres doivent leur manie de critiquer et de faire des satires, leur goût dominant pour le ridicule, la moquerie et les sarcasmes, où les pointes, qui percent partout, ne ménagent rien.
Les Français dont les larmes couloient avec Bérénice, dédaignent aujourd’hui les passions douces & naturelles. […] Si dans le théâtre françois, comme dit M. le Franc.
Le Cardinal de Richelieu contribua beaucoup encore à la corruption des mœurs des Français. […] Une actrice française sa maîtresse, que Charles II avoit amenée de Paris, plusieurs enfans naturels, un théatre brillant, des bals, des fêtes sans nombre, un luxe qui épuisa toutes les finances ; production naturelle du païs d’où il venoit, & où il avoit demeuré depuis la mort de son pere, signalerent un regne, que de si tragiques événemens auroient du rendre sage.
Ensuite au son des instrumens on se rend à l’Eglise où le Seigneur conduit le vainqueur : il le place sur un espece de thrône avec un Prie-Dieu, on fait des prieres publiques pour le Roi, pour le Seigneur & sa famille, & par une priere en françois, on remercie Dieu des graces qu’il a faites aux deux Paroisses ; on le prie de continuer à les accorder.
[NDE] La bourse (queste, subst. m. ou f. en ancien français).
Le peuple ne va point au Misanthrope, à Cinna, à Athalie ; il court au Tabarin du Pont-neuf, il lui faut un Scaramouche à la Foire, un Arlequin aux Italiens, des parades aux Boulevards, des farces à la Comédie Française, des soubrettes, des valets aux pièces sérieuses.
On a congédié les Musiciens et les Danseurs de l’Opéra, ainsi que les Comédiens Italiens, et même les Comédiens Français, quoique ceux-ci fussent extrêmement goûtés de Leurs Altesses. » Se peut-il que pendant cinq ans d’une guerre aussi affreuse pour tout l’Electorat, cette engeance ait pu, ait osé demeurer à Dresde ?
Je viens de lire, mon cher ami, une Brochure intitulée « Jean-Jacques Rousseau, Citoyen de Genève, à Monsieur d’Alembert, de l’Académie française &c. […] » Tu ne te serais pas attendu à ce subterfuge : tu n’aurais jamais cru que s’intéresser à un malheureux qui va recevoir le salaire dû à ses crimes sur un échaffaut, se délivre de ses gardes, perce la foule, & trouve le moyen, par une fuite précipitée, de tromper ceux qui le poursuivent, soit se mettre à sa place, quand même j’aurais servi à lui faire un passage à travers la populace ; ce sentiment est chez tous les hommes pensans, hors chez des barbares, comme Jean-Jacques Rousseau ; être l’instrument innocent de son évasion, n’est point s’associer à ses forfaits ; l’humanité en est garant, quoiqu’ennemie des voleurs & des assassins. « Un peuple (dit-il) voluptueux veut de la musique & des danses ; » il veut parler des Français ; son Devin de Village est la preuve qu’il connaît l’esprit & le goût de la nation ; il a donc contribué lui-même à corrompre nos mœurs. […] Un Français raisonnable au printemps de son âge, prodige ! […] Murald, Auteur des Lettres sur les Français & les Anglais.
celui qui a pour elle moins d’empressement que pour le théatre, ces théatres diaboliques & prostitués, diabolicis theatris, meretricibus (expression singuliere, difficile à rendre en françois ; le théatre n’est pas seulement plein de femmes prostituées, il est comme prostitué lui-même, vendu au crime, il vend le crime, theatris meretricibus).
[NDE] La famille d’Hozier est une famille de la noblesse française, qui forma à Paris une lignée de généalogistes et d’héraldistes.
Gens d’une éminente vertu, et d’une conscience fort délicate, pour ne pas dire scrupuleuse, ont été obligées de m’avouer, qu’à l’heure qu’il est, la Comédie est si épurée sur le Théâtre Français, qu’il n’y a rien que le plus chaste ne pût entendre. » Réponse. […] Défendons aux Supérieurs, Sénieurs, Principaux, et Régents, de faire et permettre aux Ecoliers ou autres quelconques de jouer Farces, Tragédies, Comédies, Fables ni autres jeux en Latin ou en Français, contenant lascivetés, injures et invectives sur peine de prison, et punition corporelle.
Je finirai cet article en remettant dans la mémoire ce Vers du satyrique Français ; il contient en abrégé tout ce que je viens de dire : Que le Nœud bien formé se dénoue aisément.
Les farces Françaises sont-elles pleines d'autre chose ?
A La Haye où son Altesse le Prince d’Orange tient sa Cour, il y a une troupe de Français qui représentent quatre fois la semaine, et où la plupart de la Noblesse, tant de l’une que de l’autre Religion assiste, sans aucun scrupule.