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432. (1762) Lettres historiques et critiques sur les spectacles, adressées à Mlle Clairon « Lettres sur les Spectacles à Mademoiselle Clairon. — LETTRE VII. » pp. 115-130

La galanterie est plus assortie à nos mœurs, on ne la veut point révoltante, elle a besoin d’une gaze pour paroitre aimable : une passion qui causeroit de l’horreur étant vue en son état naturel, devient intéressante par la maniere ingenieuse dont elle est exprimée : celle-ci sert à déguiser le poison que l’on fait prendre dans du miel, dit S.

433. (1770) La Mimographe, ou Idées d’une honnête-femme pour la réformation du théâtre national « La Mimographe, ou Le Théâtre réformé. — Seconde partie. Notes. — [O] » pp. 436-440

On peut bien croire que les Pantomimes se servaient des uns & des autres, & qu’ils n’avaient pas encore trop de moyens de se faire entendre.

434. (1666) Dissertation sur la condemnation des théâtres « Disseration sur la Condemnation, des Théâtres. — Chapitre II. Que la représentation des Comédies et Tragédies était un acte de Religion parmi les Grecs et Romains. » pp. 36-56

C'est pourquoi dans ce discours, aux choses qui concerneront conjointement la Comédie et la Tragédie, les Comédiens et les Tragédiens, je ne me servirai bien souvent que du premier nom ; ce que je dis afin que l'on ne s'imagine pas que je veuille mettre autant de différence entre les Acteurs de ces deux sortes d'ouvrages, comme il y en avait entre eux et ceux qui s'appliquaient aux autres Jeux de Théâtre ou de scène, qui n'avaient presque rien de commun avec ces premiers.

435. (1667) Traité de la comédie et des spectacles « La tradition de l'Eglise sur la comédie et les spectacles. Les conciles » pp. 53-68

Qu'ils représentent sans cesse combien les Spectacles, les Jeux, et les autres divertissements semblables, qui sont des restes du Paganisme sont contraires à la discipline Chrétienne; combien ils sont exécrables, et détestables; combien de maux et d'afflictions publiques ils attirent sur le Peuple chrétien; et pour en persuader leurs auditeurs, ils emploieront les raisons dont se servent ces grands Personnages, Tertullien, Saint Cyprien martyr, Salvien, et Saint Chrysostome, ils n'omettront rien sur ce sujet de ce qui peut contribuer à détruire entièrement ces dérèglements et ces débauches.

436. (1667) Traité de la comédie et des spectacles « Sentiments des Pères de l'Eglise sur la comédie et les spectacles — 3. SIECLE. » pp. 107-119

Ils émeuvent les sens, ils flattent les passions, ils abattent la plus forte vertu: Ces corrupteurs agréables ne manquent pas d'approbateurs, qui leur servent à insinuer plus doucement leur poison dans les cœurs de ceux qui les écoutent.

437. (1823) Instruction sur les spectacles « Chapitre XVIII. Eprouver par soi-même si les spectacles sont dangereux, c’est vouloir tomber dans les dangers qu’ils offrent. » pp. 154-163

« Il est vrai que peu de personnes connaissent tout le danger des passions, dont on n’est ému que parce qu’on les voit ; mais ces passions ne causent guère moins de désordres que les autres, et elles sont encore en cela plus dangereuses, que le plaisir qu’elles causent n’est point mêlé de ces peines et de ces chagrins qui suivent les autres passions et qui servent quelquefois à en corriger ; car ce qu’on voit dans autrui touche assez pour faire plaisir, mais ne touche pas assez pour tourmenter : c’est en cela que consiste le danger du théâtre.

438. (1705) Traité de la police « Chapitre III. Du Théâtre Français, son origine, et qu’il n’a été occupé pendant plus d’un siècle, qu’à la représentation de pièces spirituelles, sous le titre de Moralités. » pp. 437-438

Comme ces Lettres ne se trouvent imprimées en aucun lieu, et que c’est une pièce unique qui sert à éclaircir ce point d’histoire et de littérature ; nous les rapporterons ici dans leur entier ; voici ce qu’elles contiennent.

439. (1697) Histoire de la Comédie et de l’Opéra « PENSEES SUR LES SPECTACLES. » pp. 1-12

Il est vrai que peu de personnes connaissent tout le danger des passions, dont on n’est ému que parce qu’on en est le Spectateur ; mais elles ne causent guère moins de désordre que les autres, et elles sont encore en cela plus dangereuses, que le plaisir qu’elles causent, n’est point mêlé de ces peines et de ces chagrins qui suivent les autres passions, et qui servent quelquefois à en corriger : car ce qu’on voit dans autrui touche assez pour faire plaisir, et ne le fait pas assez pour tourmenter.

440. (1743) De la réformation du théâtre « De la réformation du théâtre — PREMIERE PARTIE. — CHAPITRE VII. Quelle doit être la Comédie après la réformation du Théâtre. » pp. 69-85

Encore si dans la Comédie moderne les propos d’amour étaient traités avec la même modestie ; ce serait, à la vérité, un miroir qui ne pourrait servir que pour représenter cette passion : mais il en réfléchirait du moins quelques rayons d’utilité et de vertu ; et les jeunes gens apprendraient jusqu’où ils doivent porter la politesse et la retenue avec les femmes.

441. (1743) De la réformation du théâtre « De la réformation du théâtre — SIXIEME PARTIE. — Comédies a corriger. » pp. 295-312

Fourberies, mensonges, faux témoignages, et tout ce qui peut lui servir pour venir à ses fins est mis en œuvre par Laurette : et son rôle est d’autant plus indécent, qu’elle agit toujours, non seulement par le motif d’un bas intérêt, mais encore par une forte inclination pour le mal.

442. (1685) Dixiéme sermon. Troisiéme obstacle du salut. Les spectacles publiques [Pharaon reprouvé] « La volonté patiente de Dieu envers Pharaon rebelle. Dixiéme sermon. » pp. 286-325

Oüy M. ils violent premierement le vœu qu’ils ont fait de renoncer au diable, puis qu’ils s’engagent à son service, & abandonnent celuy de Dieu, qui est un crime d’infidelité, de desertion & de perfidie, c’est le solide raisonnement dont se sert Tertullien pour détourner les premiers Chrétiens des spectacles des Gentils, & qu’il tire de la discipline militaire. […] Or tout ce qui sert à la pompe des spectacles, est dans le rang de ces bonnes choses qui sont crées par la puissance de Dieu, & qui sont destinées pour le service de l’homme, donc concluoient-ils en méchans Philosophes, & en plus méchans Chrétiens, il n’y a rien dans les spectacles des Gentils, qui soit mauvais ny illicite aux Catholiques. […] Comme Dieu qui en est le Createur, est infiniment bon, il leur a fait part de sa bonté, en les tirant du neant pour leur communiquer l’être ; & comme le diable qui est leur corrupteur, est extrêmement méchant, il leur a fait part de sa malice, en les tirant de leur état naturel, pour les faire servir, non pas à l’utilité & au salut de l’homme, selon le dessein que Dieu en avoit eu, mais à sa damnation & à sa perte, selon le projet qu’il en a formé. […] Enfin elle commandoit à la temperance de si bien regler tout ce qu’on luy devoit servir à table, qu’elle conserva toûjours sa santé & son embonpoint, sans être jamais, ny travaillée de la faim, ny accablée de degoût, ita virtutes cum tota sua gloria dignitate, tanquam imperiosa cuidam, & inhonesta, muliercula serviunt voluptati . […] Aprés cela que Monsieur alle à la comedie, que Madame y coure, que toutes les puissances de la terre & de l’enfer me sollicitent pour m’y attirer ; non, dira une ame veritablement Chrétienne, malo voluptate periclitari, quam salute , j’ayme mieux renoncer à mon plaisir, que d’hazarder mon salut ; & pour m’affermir dans ma resolution, je renouvelle le grand abrenuntio que j’ay dit dans mon Baptême contre les pompes du monde, & contre les œuvres de Satan, & je le prononce contre le bal & la comedie, puisque la sainteté de la Religion y est deshonorée, que les vœux du Baptême y sont violez, & que l’innocence des mœurs y est corrompuë : Mais ce ne peut être ô Seigneur qu’un ouvrage de vôtre amour, de nous faire jurer un divorce eternel avec ce plaisir enchanté, afin que nos cœurs soient mieux disposez à goûter les chastes plaisirs & les ineffables delices que vous preparez dans le Ciel, à ceux qui vous auront aymez & servis fidelement sur la terre.

443. (1733) Theatrum sit ne, vel esse possit schola informandis moribus idonea « Theatrum sit ne, vel esse possit schola, informandis moribus idonea. Oratio,  » pp. -211

Nonne indicat quid parentes liberis, & liberi parentibus ; quid servi dominis, & servis domini ; quid clientes patronis, & patroni clientibus ; quid cives magistratibus, & civibus invicem Magistratus debeant ? […] Les autres, quoique superieurs par la nature des armes dont ils s’étoient servis, n’ayant pû forcer le boulevart de l’autorité publique qui maintenoit leurs adversaires, oserent à peine se prévaloir de leur victoire. […] L’Histoire, dit Ciceron, est appellée la Maîtresse de la vie humaine , parce que la voix des exemples, dont elle se sert au défaut des préceptes, est éloquente pour instruire les hommes, & sûre pour les conduire. […] Que seroit-ce si vous enleviez du front des domestiques le voile de pudeur dont les a couvert le devoir, pour leur apprendre à servir les crimes d’autrui, à faire tomber de jeunes cœurs en des piéges trop cheris ; à voler, à railler leurs maîtres vieillis, ou peu attentifs ? […] Qu’on dise donc que dans une guerre civile & meurtriere toute la faute retombe sur les Chefs & nullement sur les soldats, sur ceux qui fournissent des armes, & non sur ceux qui s’en servent.

444. (1763) Réflexions sur le théâtre, vol. 1 « CHAPITRE II. Des Spectacles des Communautés Religieuses. » pp. 28-47

 28.) rapporte que les Jésuites ayant remarqué dans la jeunesse Indienne une adresse singulière à imiter et à contrefaire tout ce qu’ils voyaient, se servirent de ce moyen pour leur faire goûter les mystères de la religion, ils dressèrent des théâtres et composèrent des pièces sur la vie, la passion, la mort de Jésus-Christ et de la Sainte Vierge (dans le goût sans doute de celles que donnaient alors à Paris les Confrères de la Passion, dont peut-être ils avaient eu connaissance en Europe), qu’ils firent apprendre aux Indiens, et les leur firent représenter. […] On ne voit pas que les Missionnaires se soient servis de ce moyen à la Chine et au Japon, où le théâtre, établi dans tout l’Empire depuis plusieurs siècles, leur fournissait la plus grande facilité d’enseigner le catéchisme sur la scène.

445. (1759) Lettre sur la comédie pp. 1-20

Les gens du bon air, les demi-raisonneurs, les pitoyables Incrédules peuvent à leur aise se mocquer de ma démarche ; je serai trop dédommagé de leur petite censure & de leurs froides plaisanteries, si les gens sensés & vertueux, si les Ecrivains dignes de servir la Religion, si les ames honnêtes & pieuses que j’ai pu scandaliser, voient mon humble désaveu avec cette satisfaction pure que fait naître la vérité dès qu’elle se montre.

446. (1775) Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. Livre dix-septieme « Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. — [Introduction] » pp. 2-9

Le contraire de ce qu’enseigne le theatre : ils apprenoient à ne pas suivre les mouvemens inconstans d’une galanterie volage, d’une débauche insatiable, à qui tout sert d’aliment, concubitu prohibere vago, dare jura maritis .

447. (1666) Dissertation sur la condemnation des théâtres « Disseration sur la Condemnation, des Théâtres. — Chapitre VII. Que les Acteurs des Poèmes Dramatiques étaient distingués des Histrions et Bateleurs des Jeux Scéniques. » pp. 145-164

C'est pourquoi le chœur, qui ne représentait ordinairement que des hommes du commun, ne se servaient que de tons modestes, tristes et paisibles, comme plus convenables à la nature humaine.

448. (1664) Traité contre les danses et les comédies « Chapitre XII. Du Dimanche et des jours des Fêtes. » pp. 54-66

« Abstinendum festis diebus ab omni peccato et ab omni opere carnali et terreno, et ad nihil aliud vacare debere, nisi ad orationem concurrere, ad Ecclesiam cum summa mentis devotione. ». » Ajoutons encore le Concile de Mâcon : « Vous, Chrétiens, disent les Prélats assemblés dans ce Concile, qui ne portez pas en vain ce saint nom dont vous êtes honorés, et qui désirez vous en rendre dignes par votre conduite ; écoutez avec attention les avertissements que nous vous donnons, sachant que Dieu ne nous a donné l’autorité que nous avons, que pour veiller sur vos âmes ; pour vous enseigner ce qui sert à votre salut, et pour vous retirer de toute sorte de mal.

449. (1823) Instruction sur les spectacles « Chapitre XX. Spectacles condamnés par les saints Pères et par les saints conciles. » pp. 168-178

» « Ce texte, dit Tertullien, regarde les princes de la nation juive qui consentirent à la mort de Jésus-Christ : or les spectacles le font mourir une seconde fois ; ce sont des conventicules de Satan où la foi se détruit, où la morale de l’Evangile est combattue par des maximes détestables. » Cet oracle n’est pas le seul d’où Tertullien infère la condamnation des spectacles ; il ajoute ceux-ci tirés de l’Evangile et de l’apôtre saint Paul16 : « On ne peut servir deux maîtres, ni supposer aucun rapport entre la lumière et les ténèbres, entre la mort et la vie. » Si vous suivez Jésus-Christ, il faut renoncer au théâtre, la doctrine de l’un ne compatissant pas avec celle de l’autre.

450. (1763) Réflexions sur le théâtre, vol. 1 « [Introduction] » pp. 1-9

Employer les belles sentences qui se trouvent par hasard dans les comédies, c’est faire servir les richesses de l’Egypte à la construction du tabernacle.

451. (1743) De la réformation du théâtre « De la réformation du théâtre — DEUXIEME PARTIE. — REGLEMENTS. Pour la Réformation du Théâtre. » pp. 99-116

On commencera par m’opposer que mon systême (toute proportion gardée) peut être comparé à celui de Platon, par rapport à sa République : il aurait fallu, pour la peupler, que ce Philosophe eût créé des hommes nouveaux ; et, pour fonder le Théâtre que je propose, on dira qu’il faudrait pétrir des hommes d’une pâte toute nouvelle : on ajoutera qu’il est impossible que des Spectateurs, qui n’ont jamais connu d’autres Spectacles que ceux où l’amour sert de base, où cette passion anime les intrigues, où elle détermine presque les caractères, et où enfin les épisodes et la diction ne respirent que l’amour, il est impossible, dis-je, que de tels Spectateurs adoptent précisément le contraire, et ne soient pas révoltés par mon système.

452. (1733) Traité contre les spectacles « REMARQUES. SUR LE TRAITÉ. CONTRE LES SPECTACLES. » pp. 247-261

Le préteur avait deux emplois dans le cirque ; 1°. de remuer les sorts pour tirer les noms de ceux qui devaient combattre ; 2°. d’envoyer le linge ou la serviette qui servait de signal pour commencer le combat.

453. (1783) La vraie philosophie « La vraie philosophie » pp. 229-251

Le monstre qui sert de héros, acheve ses forfaits, en jouit paisiblement : on ne rougit pas de lui faire dire, & je jouis en paix du prix de mes forfaits. […] Qui voudroit être en effet servi par des valets de Théatre ?

454. (1768) Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. Livre onzieme « Réflexions morales, politiques, historiques, et littéraires, sur le théatre. — Chapitre IV. Fêtes de Théatre. » pp. 95-114

Le jour de Saint Jean, qui est son Patron, il s’est signalé par une belle fête, & un grand feu, qui se confondit avec celui de la Saint Jean, servit à la fois à honorer la naissance du Saint, & célébrer la fête du Pasteur ; heuresement la veille étoit un Dimanche, & le jeûne avoit été fait le Samedi. […] Le lendemain, M. le premier Président donna un second repas, aux personnes de distinction des deux sexes ; il y avoit trois tables contenant cent couverts, pour les Dames, qui y furent servies par trois cens Cavaliers.

455. (1766) Réflexions sur le théâtre, vol 5 « Réflexions sur le théâtre, vol 5 — REFLEXIONS. MORALES, POLITIQUES, HISTORIQUES, ET LITTÉRAIRES, SUR LE THÉATRE. LIVRE CINQUIÈME. — CHAPITRE IV. De la Médisance. » pp. 80-99

Tout sert à la plaisanterie, estampes, emblêmes, rubans, coëffures, tapisseries, &c. […] Mais les plaisanteries sont aujourd’hui les seules armes que l’irréligion sait manier, elle ne s’en sert qu’avec trop de succès ; on aime à en être blessé, on aide à enfoncer le glaive.

456. (1767) Réflexions sur le théâtre, vol 6 « Réflexions sur le théâtre, vol 6 — RÉFLEXIONS. MORALES, POLITIQUES, HISTORIQUES, ET LITTÉRAIRES, SUR LE THÉATRE. LIVRE SIXIÈME. — CHAPITRE VII. De la Dévotion des Comédiens. » pp. 160-179

eh qui excusera l’état qui sert d’excuse au crime ? […] Au reste l’exemple du digne Evêque de ceux de Beziers leur servira de règle pour purger l’opéra & en faire un spectacle dévot.

457. (1769) Réflexions sur le théâtre, vol 8 « Réflexions sur le théâtre, vol 8 — RÉFLEXIONS. MORALES, POLITIQUES, HISTORIQUES, ET LITTÉRAIRES, SUR LE THÉATRE. LIVRE HUITIEME. — CHAPITRE VIII. Sentiment de S. Thomas. » pp. 178-198

Ils sont d’ailleurs peu contemplatifs, leur spiritualité est médiocre, & ce n’est ni l’erreur ni la vérité dans ce genre sublime qui sert à leur apologie. […] S’ils n’ont rien éprouvé de criminel au spectacle, c’est une ignorance, un aveuglement volontaire & inexcusable, contraire au sentiment de tout le monde & à leur propre conscience, une punition redoutable ; que la tolérance des Princes n’excuse pas devant Dieu ceux qui y vont ; que le projet de réformer le théatre, proposé par Muratori & par Riccoboni, est une chimère ; que le théatre ne sert de rien pour corriger les mœurs ni des Princes ni des particuliers, & ne travaille point en effet à les réformer ; qu’il ne produit d’ailleurs aucun bien, qu’il n’attire point les étrangers, n’enrichit point l’Etat, n’empêche aucun autre crime, n’est point nécessaire au divertissement du public, nuit au contraire à tout ; & fait les plus grands maux ; que si quelques Casuistes ont été plus indulgens, ils sont très-répréhensibles ; que leur opinion même, bien appréciée, n’est pas si favorable qu’on pense, & réduit presque à rien la liberté qu’on prétend se donner ; qu’ils ont contr’eux les plus grands hommes, dont le suffrage est bien préférable, le Pape Benoît XIV, le Cardinal Bellarmin, Bossuet, Jacques Pignatelli, Mariana, &c.

458. (1668) Idée des spectacles anciens et nouveaux « Idée des spectacles anciens et nouveavx. — Des anciens Spectacles. Livre premier. — Chapitre III. Du Cirque. » pp. 9-43

Caligula embrassa avec tant d’affection le party de la couleur verte, qu’il en mit & qu’il en aima jusqu’à son cheval Cette passion qui peut raisonnablement passer pour brutale, alla encore plus loin, car pour l’amour de cette beste, il quittoit ses Salons, & ne vouloit manger que dans l’Ecurie : Il la fit bastir de marbre, y fit faire vne creche d’yvoire, & fit enfin servir à ce bien-heureux cheval (appellé Incitatus, & amené à sa table en ceremonie, comme vn veritable invité & convive,) de l’orge & de l’auoine dorée & en ragoust, & luy presenter à boire du plus excellent vin, dans des vases d’or. […] , qui n’estoit qu’une dispense de combatre & de servir à moins qu’ils ne le fisent de leur bon gré, ou par complaisance, ou pour quelque consideration d’interest & de recompense.

459. (1770) La Mimographe, ou Idées d’une honnête-femme pour la réformation du théâtre national « La Mimographe, ou Le Théâtre réformé. — [Première partie.] — Septième Lettre. De la même. » pp. 73-99

Je penserais même que les Romains, dont on aurait pu le dire avec autant d’aparence de raison, n’ont pas péri par la fureur des Spectacles, quoiqu’Auguste s’en soit servi pour assoupir leur liberté : c’est par l’extrême pauvreté des uns, & l’opulence excessive des autres que les Romains devinrent esclaves, & c’est aussi par-là probablement qu’Athènes a péri : le riche achète toujours le pauvre, & celui-ci aime mieux se vendre que de mourir de faim. […] Tels sont les Ménechmes, le Légataire, &c. ces Pièces, où l’on trouve un excellent comique, & qui peuvent servir de modèle pour l’économie théâtrale, sont néanmoins du genre le moins utile ; elles ne rendent pas assez odieux le vice qu’elles peignent ; elles ne peuvent qu’exciter le rire, & faire naître une stérile admiration.

460. (1758) Lettre à M. Rousseau pp. 1-42

Les discours sublimes qui vous échappent en ce moment, ne servent qu’à m’en convaincre : le charme des grâces est connu ; quand on l’attaque, beaucoup d’esprit ne sert qu’à prouver beaucoup de fermentation.

461. (1649) Della Cristiana Moderazione del Teatro. La soluzione dei nodi pp. -

Una falsa supposizione serve di porta per entrare nel giardino di molt’inganni, e di gravi errori. […] Mentre per mezzo degli Adulteri; che tu trami, insegni a’ Mariti, che si guardino da’ Servi, come da’ Ruffiani; non insegni tu parimente a’ Servi il modo,con che possono ingannare i Patroni? […] Voglio raccontar un caso, che può servir d’esemplare a molti Superiori Governanti le Città nobilissime, e anche un Regno intero, e popolatissimo. […] Il solo aspetto di un saggio, e grave Comandante serve di freno alla moltitudine, che non corra al precipizio de’ soliti suoi inconvenienti. […] di famiglia vietò a’ Servi lo sradicare le zizzanie, « ne forte eradicetis simul et criticum ».

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