Pourquoi la Comédie n’a-t-elle point eu de meilleurs défenseurs ? […] Cette nouvelle Comédie ne méritoit pas moins toute l’indignation de l’Eglise. […] On peut assurément comparer nos bonnes Comédies à celles de Térence. […] Il parut, en 1669, un Ecrit contre la Comédie, que l’on attribue à un grand Prince. […] A Londres, il n’est guères de Comédiens qui n’ayent une profession étrangere à la Comédie.
pour s’appliquer le reste de ses jours à faire des comédies. Il aimoit la comédie avec passion. […] Il composa des comédies qu’il venoit ensuite offrir au public à Paris. […] A-t-il présenté ces comédies au Conseil des Rois, avec ses mémoires, & fait jouer la comédie pour consoler les peuples de la revolution des billets de banque ? […] C’est qu’il n’a jamais fait que des comédies.
Des Comédies de ce temps, si elles sont moins mauvaises et moins condamnables que celles du temps passé. […] Plus les Comédies d’à présent paraissent honnêtes, plus elles sont dangereuses. […] Mais revenons aux Comédies de notre temps. […] Après cela notre Défenseur de la Comédie osera-t-il dire qu’elles sont toutes honnêtes et toutes bonnes. […] De la morale pernicieuse qui se trouve dans les Comédies d’à présent.
ne semble-t-il pas aussi que l’on sorte du Christianisme, quand on entre à la Comédie ? […] direz-vous qu’il ne faut point aller à la Comédie ? […] l’Esprit de Dieu avec le Démon de la Comédie ? […] Grégoire de Nazianze que pour abuser de son autorité en faveur de la Comédie. […] Direz-vous qu’il ne faut plus lire Virgile, et ne plus aller à la comédie ?
que la comédie & la tragédie ! […] Bossuet, traité de la comédie ; M. Nicole, traité de la comédie ; Mgr. le Prince de Conti, traité de la comédie ; Le Pere le Brun, de l’Oratoire, traité de la comédie ; M. […] Bordelon, où il fait voir que l’aumône exigée pour l’Hôpital général, de ceux qui vont aux spectacles, ne les justifie point ; réfutation d’un écrit favorisant la comédie, in-12. à Paris, chez Edme Couterot 1694 ; lettre d’un Docteur de Sorbonne à une personne de qualité, au sujet de la comédie, in-12. à Paris, chez Claude Mazuel, 1694 ; sentimens de l’Eglise & des saints Peres sur la comédie & les comédiens ; le mandement donné par M. l’Evêque d’Arras, (Gui I. de Seve de Rochechouart) contre la comédie, par lequel il défend, sous peine d’excommunication, à tous les Fideles soumis à sa conduite, d’aller à la comédie, in-12. à Paris, chez Pierre Ballard, 1696 ; histoire & abrégé des ouvrages latins, italiens & françois pour & contre la comédie & l’opéra…. où l’on conclud qu’on ne peut aller à la comédie sans pécher, in-12. à Orléans, 1697 ; l’écrit de M.
Jugement sur la Comédie du Festin de Pierre. […] Il n’est pas permis de représenter la Comédie qui a pour titre le Festin de Pierre, ni d’en voir la représentation. […] Tous les Pères et beaucoup de Conciles ont condamné la Comédie et les spectacles. […] L’exemple de ceux qui permettent la Comédie est un abus qui ne saurait rendre licite et innocent ce qui est mauvais et condamné de tout temps par l’Eglise. […] Le sujet de cette Comédie, et la manière dont il est traité, sont détestables.
Ce n’est pas seulement dans le sens moral que tout ce monde n’est qu’une comédie, où chacun joue son rôle, se contrefait et se masque, et cherche à en imposer par des apparences de vertu, de probité, de valeur, de zèle, de grandeur, et qu’à la mort tous les hommes, comme les acteurs derrière le théâtre, deviennent égaux, et sont confondus dans la poussière ; cette comédie fut toujours jouée, elle l’est partout. […] Un gazettier raconte sans rougir, mais non pas sans rire : On a assisté au te Deum, à la messe, au sermon ; de là on est allé à la comédie. […] La comédie est devenue d’étiquette, et cette étiquette même est une comédie. […] Paul, pour avoir lu les comédies de Ménandre, dont il cite des vers, à S. […] Employer les belles sentences qui se trouvent par hasard dans les comédies, c’est faire servir les richesses de l’Egypte à la construction du tabernacle.
A MONSEIGNEUR DE HARLAY, ARCHEVEQUE DE PARIS, DUC ET PAIR DE FRANCE Touchant une Lettre ou Dissertation en faveur de la Comédie. […] Il est vrai, Monseigneur, (et j’ai trop de respect pour vous pour rien imposer) qu’étant en Province où je fis la Comédie d’Esope, un bon Curé, qui peut-être n’avait jamais ouï parler de la Comédie que dans son Rituel, qui faisait une bonne partie de sa Bibliothèque, fit scrupule de me donner l’absolution, et enfin ne me la donna qu’à condition que je m’informerais à de plus habiles Gens que lui, si je pouvais en sûreté de conscience la faire représenter. […] Combien y a-t-il de grands Seigneurs dont les flatteurs applaudissent jusques aux défauts, et qui ne se verraient jamais, tels qu’ils sont, sans les portraits que l’on en fait à la Comédie ? […] Que voit-on sur le Théâtre du Monde qui, à proprement parler, ne soit Comédie : et que de Personnages y fait-on, à quoi il ne manque que le nom de Tartuffe pour être les Originaux, dont celui qu’on a représenté n’est que la Copie ? […] Dans quelle Comédie a-t-on mieux fait son Rôle Que Pacôme qui la contrôle Pendant toute sa vie a su faire le sien ?
sur la Comédie. […] Car puisqu’il faut vous dire le vrai, autant que je peux me ressouvenir de votre dernière pièce, vous prenez le change, et vous y confondez la Comédienne avec la Comédie, que dans mes raisonnements avec le Père Massillon j’ai, comme vous savez, exactement séparées. […] Croyez-moi, Monsieur, attaquez nos Tragédies et nos Comédies, puisqu’elles sont ordinairement fort vicieuses : mais n’attaquez point la Tragédie et la Comédie en général, puisqu’elles sont d’elles-mêmes indifférentes, comme le Sonnet et les Odes, et qu’elles ont quelquefois rectifié l’homme plus que les meilleures Prédications : et pour vous en donner un exemple admirable, je vous dirai qu’un très grand Prince,Louis XIV. […] Il n’est pas concevable de combien de mauvaises choses la Comédie a guéri les hommes capables d’être guéris ; car j’avoue qu’il y en a que tout rend malades. […] Que s’il y a quelqu’un qui ne laisse pas malgré cette précaution de s’y corrompre, la faute vient de lui, et non pas de la Comédie.
Que c'est une erreur de croire que la Comédie soit destinée à corriger les mauvaises mœurs. […] Vous êtes donc bien éloigné de croire que la comédie soit destinée à corriger les passions, et les mauvaises mœurs ? […] Ceux qui se déclarent les défenseurs de la comédie, lui attribuent une fin si utile, et si honorable ; mais ils se trompent. Car la comédie n'attaque que le ridicule des mœurs sans toucher à leur corruption. […] Ne doit-on être en garde à la comédie que contre la galanterie ?
Le célèbre abbé Nicole (Pierre), né en 1625, mort en 1675, auteur des Essais de morale, qui jouissent d’une haute réputation, rapporte que « Saint-Augustin (évêque d’Hippone, en Afrique, en 395), s’accusait de s’être laissé attendrir à la comédie. Donc ce saint évêque, père de l’église, l’un des plus savants docteurs de son temps, allait à la comédie : mais Nicole disait aussi que le danger de la comédie, est qu’on y fait paraître bien souvent le vice aussi aimable que la vertu. […] Si la comédie a trouvé des protecteurs parmi d’illustres et de savants ecclésiastiques, elle a aussi rencontré des détracteurs implacables, parmi les mauvais prêtres, hypocrites ou tartufes. Il n’est pas surprenant qu’il s’en trouve toujours quelques-uns, assez fanatiques pour se croire en droit d’anathématiser la profession de comédien, la raison en est simple ; la comédie a souvent contribuée à démasquer l’hypocrisie, et la tartuferie des gens d’église. […] En effet, leur ressemblance est parfaite avec le tableau qu’en a tracé cet auteur célèbre, le père de la comédie.
Son sentiment sur l’origine de la Comédie, b, 10. […] Bossuet sur la Comédie, 158. […] Que la Comédie n’est pas propre à corriger les mœurs, 88. […] Corruption de là Comédie chez les Romains, 23. […] Son Mandement sur la Comédie, a, 404.
Excellentes raisons qui ont porté les Pères de l’Eglise à condamner les Comédies, et à les défendre aux Chrétiens. […] C’est pourquoi ils mettent leur félicité dans les Festins, les Comédies, et les Bals. […] Car après avoir traité d’Apostats ceux qui vont à la Comédie, il continue de leur parler ainsi. […] que doit-on dire de ceux qui abandonnent l’Eglise par un mépris injurieux, pour aller à la Comédie ? […] Peut-on donc s’imaginer que cet esprit conduise jamais à la Comédie un Chrétien qui est l’enfant de Dieu ?
La représentation qu’on fait des Comédies et des Tragédies sur les Théâtres publics, en augmente le danger. […] On ne va à la Comédie, dit-on ordinairement, que pour y prendre un plaisir honnête. […] Accordons à la coutume qu’on peut aimer les divertissements et les rechercher ; mais aussi ne saurait-on dénier que les plaisirs criminels ou dangereux, tels qu’on a prouvé qu’est celui de la Comédie, ne soient défendus. […] Après la Comédie l’on n’est nullement disposé à la Prière, qui est la principale fonction des Chrétiens. […] L’esprit se trouve encore à la Comédie après que l’on en est sorti, et comme il s’est accoutumé à des passions violentes, à voir des choses qui le remuent fortement, il devient insensible aux mouvements du S.
Condamnation de la Comédie par la sainte Ecriture, par les Conciles et par plusieurs raisons. […] Il n’était nullement nécessaire que la sainte Ecriture apprit aux Serviteurs de Dieu, que les Comédies sont mauvaises, et qu’elles doivent être défendues ; puisque la seule lumière de la raison et le bon sens ont autrefois suffi aux païens pour le leur faire comprendre. […] Ce qu’il prouve par ce qui arriva de son temps à une femme qui était à la Comédie. […] Mais que sont autre chose la plupart des Comédies d’aujourd’hui que de continuelles bouffonneries, qu’il n’est point permis à des chrétiens d’aller entendre ; puisqu’il ne leur est pas permis de les dire ; et qu’ils sont obligés d’avoir leurs oreilles aussi chastes que leurs bouches doivent être pures. […] C’est pourquoi nous voyons qu’ils leur ont tout à fait défendu les comédies, les bals et les danses.
Si on a raison d’alléguer les lois en faveur de la comédie. L’auteur pour ne rien omettre appelle enfin les lois à son secours ; et, dit-il, si la comédie était si mauvaise, on ne la tolérerait pas, on ne la fréquenterait pasPage 39. [« Lettre d’un théologien », page 39]. […] ; c’est pourquoi elle condamne les comédiens, et croit par là défendre assez la comédie : la décision en est précise dans les Rituels, la pratique en est constante : on prive des Sacrementsm et à la vie et à la mort ceux qui jouent la comédie s’ils ne renoncent à leur artRit. de Paris, p.108.114. […] Quant à ceux qui fréquentent les comédies, comme il y en a de plus innocents les uns que les autres, et peut-être quelques-uns qu’il faut plutôt instruire que blâmer, ils ne sont pas répréhensibles en même degré, et il ne faut pas fulminer également contre tous. […] n les défenseurs des spectacles « criaient que les renverser c’était détruire les lois » : mais ce Père sans s’en émouvoir disait au contraire, que l’esprit des lois était contraire aux théâtres : nous avons maintenant à leur opposer quelque chose de plus fort, puisqu’il y a tant de décrets publics contre la comédie que d’autres que moi ont rapportés : si la coutume l’emporte, si l’abus prévaut, ce qu’on en pourra conclure, c’est tout au plus que la comédie doit être rangée parmi les maux dont un célèbre historieno a dit qu’on les défend toujours, et qu’on les a toujours.
L’expérience d’une si longue suite d’années, a fait assez connaître que quelque soin qu’on ait pris pour tâcher de rendre la Comédie honnête, on n’a jamais pu en venir à bout ; parce que la nature même de la Comédie y répugne ; de sorte que si elle était dépouillée de tous les vices qui l’accompagnent, ce ne serait plus une Comédie. […] et la Loi quædam ff. de pœnis, condamnent la Comédie. […] Basile a condamné les Comédies, et les Tragédies. […] Concile de Milan a condamné les Comédies. […] ,des extravagances de la Comédie ?
Ne sélevent pas avec moins de force, contre les Comédies & Comédiens. […] Les Apologistes du Théatre, les partisans de la Comédie, les Comédiens eux-mêmes en conviennent. […] Ce qui a été conformément éxécuté & les salles de la Comédie de la rue Gracechurch furent entiérement détruites. […] Bossuet, dans ses maximes sur la Comédie : c’est celle de Benoit XIV, de Synodo Diœcesana. […] le voici : Les Comédies corrompent les bonnes mœurs.
Instruction chrétienne sur la Comédie. […] Mais pourquoi appelle-t-on ces gens -à Comédiens, et leurs Jeux Comédie ? […] En quoi est-on trompé par la Comédie ? […] Mais ce sont aussi ces choses que vous censurez, qui font la Comédie ? […] François de Sales dit que les Comédies ne sont nullement choses mauvaises en leur substance, ains indifférentes.
, qui premièrement ne dit rien de ce qu’il lui fait dire ; et secondement quand il le dirait, on n’en pourrait rien conclure pour la comédie qui est le sujet dont il s’agit. […] Rechercher son plaisir et encore un plaisir d’une aussi grande dissipation que celui de la comédie, quand on aurait songé alors à de semblables divertissements, eût été une profanation manifeste du saint jour. […] Mais laissons les raisonnements aussi faibles que profanes de cet auteur : quiconque voudra défendre les comédies du dimanche par ses raisonnements ou par d’autres, quels qu’ils soient, qu’il nous dise quel privilège a le métier de la comédie par-dessus les autres, pour avoir droit d’occuper le jour du Seigneur, ou de s’en approprier une partie ? […] J’avoue qu’il y a des jeux que l’église même ne défend absolument que durant l’office ; mais la comédie ne fut jamais de ce nombre. […] Disons donc, que les comédies ne sont pas faites pour ceux qui savent sanctifier les fêtes dans le vrai esprit du christianisme, et assister sérieusement à l’office de l’église.
N’avez-vous pas défini la Comédie, une Peinture des mœurs ? […] Voila donc la Comédie publique née en Sicile. […] ) Celle que cultivèrent Plaute & Térence est la Comédie Grecque, ou la Comédie nouvelle. […] Reprenons la Comédie où nous l’avons laissée. […] D’autres veulent que le mot Comédie vienne de Comus, dieu de la Joie : alors Comédie signifiera Chant Joyeux.
Le Docteur Fabricius professeur en Théologie à Heidelberg, n’est pas plus judicieux dans sa Dissertation pour la défense de la Comédie, et son dessein est bien peu convenable à la profession d’un homme qui enseigne la Theologie. […] Enfin c’est une raison mille fois confondue, puisque quand il serait vrai qu’on aurait ôté de la Comédie tout ce qui peut blesser les oreilles chastes des Chrétiens et tout ce qui sent l’idolâtrie, on a fait voir que la Comédie ainsi épurée n’en est encore que plus dangereuse, en ce qu’elle empoisonne plus finement et plus spirituellement. […] Mais peut-on dire avec vérité que la Comédie soit absolument purgée de toute idolâtrie, s’il est vrai qu’on ne puisse faire de Comédie sans y mêler les Dieux de la Fable. […] Pour revenir au Docteur Fabricius et à son ouvrage ; il faut être un plaisant Théologien, pour dire que les Pères ont outré les matières dans la Morale : car c’est ce qu’il prétend dans l’ouvrage, où il fait l’apologie de la Comédie. […] J’ai fait cette petite Digression sur l’obéissance qui est dûe aux Souverains, quoiqu’elle ne fût pas de mon sujet, parce qu’elle est assez de saison ; et que ce Docteur en parle dans le lieu, où il fait l’apologie de la Comédie.
Si la comédie d’aujourd’hui purifie l’amour sensuel, en le faisant aboutir au mariage. […] Ainsi vous n’éviterez pas son jugement, qui que vous soyez, vous qui plaidez la cause de la comédie, sous prétexte qu’elle se termine ordinairement par le mariage. […] C’est pour vous dire, que le licite loin d’empêcher son contraire, le provoque : en un mot, ce qui vient par réflexion, n’éteint pas ce que l’instinct produit ; et vous pouvez dire à coup sûr, de tout ce qui excite le sensible dans les comédies les plus honnêtes, qu’il attaque secrètement la pudeur. […] Si l’on ne propose pas dans nos comédies des violences semblables à celles-là, on en fait imaginer d’autres, qui ne sont pas moins dangereuses ; et ce sont celles qu’on fait sur le cœur qu’on tâche à s’arracher mutuellement, sans songer si l’on a droit d’en disposer, ni si on n’en pousse pas les désirs trop loin. […] Le licite et le régulier le ferait languir s’il était pur : en un mot, toute comédie, selon l’idée de nos jours, veut inspirer le plaisir d’aimer : on en regarde les personnages, non pas comme gens qui épousent, mais comme amants : et c’est amant qu’on veut être, sans songer à ce qu’on pourra devenir après.
De la Comédie les jours de fête. […] Mais est-ce bien sérieusement que je compare les Congrégations à la comédie ? […] Quelque hardi que soit le théâtre, je ne pense pas qu’il ose accorder à la comédie aucun de ces privilèges. […] Mais connaît-on les saints Pères à la comédie ? […] C’est celle du Prince de Conti, dans son fameux Traité contre la Comédie.
C’est pourquoi elle condamne les Comédiens, & croit par-là déffendre assez la Comédie. […] On prive des Sacremens & à la vie & à la mort ceux qui jouent la Comédie, s’ils ne renoncent à leur art. […] Nous avons maintenant à leur opposer quelque chose de plus fort, puisqu’il y a tant de Décrets publics contre la Comédie, que d’autres que moi ont rapportés. Si la coutume l’emporte, si l’abus prévaut, ce qu’on en pourra conclurre, c’est que la Comédie doit être rangée parmi les maux dont un célébre Historien a dit, qu’on les deffend toujours, & qu’on les a toujours. […] Un texte si précis doit déconcerter les apologistes de la Comédie.
(Nicole, Traite de la Comédie. […] Cette unanimité que l’amitié et la déférence n’ont point dictée, est un grand préjugé contre la comédie. […] Bossuet sur la comédie ne ménage pas davantage ce maître du théâtre. […] Les Anglais ne se sont jamais embarrassés des écrits contre la comédie. […] Voici comme il parle de la comédie (République des Lettr.
Quant à l’amour, on ne peut pas disconvenir qu’il ne soit très dangereux d’en faire le sujet des Comédies. […] Est-ce ainsi que l’on se conduit dans la Comédie ? […] On répondra, peut-être, que l’amour dans les Tragédies, qui est presque toujours malheureux, pourra donc être admis au Théâtre, pour fournir à la correction des mœurs, et qu’ainsi il n’y aura que l’amour de la Comédie à réformer. […] Quelle correction peut-on espérer d’une passion traitée de cette manière, surtout lorsqu’elle finit par triompher, comme il arrive toujours dans les Comédies, ainsi que je l’ai remarqué plus haut. […] Il y a près de deux mille ans, que les Comédies Atellanes ont porté cette dépravation à Rome : les Comiques Latins, qui nous restent, nous l’ont transmise : et, depuis que le Théâtre moderne subsiste, les intrigues d’amour ont toujours fait le fond des Comédies, Sans parler de l’utile, qui doit toujours marcher à côté de l’agréable, (et qui se trouve rarement dans une action, où il ne s’agit que d’amour et de mariage) nous voyons que l’agréable même y manque.
Ce Spectacle tient des anciennes Comédies, (dont on a parlé Note Comédie, nombre 8.) composées de simples Dialogues, & presque sans action, dont les Personnages étaient pris dans le bas-peuple ; les Scènes se passaient dans les Places ou dans les Cabarets, suivant qu’elles étaient Plataires ou Tabernaires. […] On pourrait reprocher avec raison aux Italiens, & beaucoup plus encore aux Anglais, d’avoir conservé dans leurs meilleures Comédies trop de Scènes de Parades ; on y voit souvent règner la licence grossière & révoltante des anciennes Comédies, nommées Tabernaires (ou de Taverne). On peut s’étonner que le véritable caractère de la Comédie ait été si long temps inconnu parmi nous ; les Grecs & les Latins nous ont laissé des modèles, & dans tous les âges, les Auteurs ont eu la Nature sous les yeux : par quelle espèce de barbarie ne l’ont-ils si long temps imitée que dans ce qu’elle a de plus abject & de plus desagréable ? […] Nous avons peu de Comédies qui rassemblent des peintures plus vraies, plus d’imagination & de gaîté. […] Quel abus ne fait-on pas tous les jours, de la facilité que l’on trouve a rassembler quelques Dialogues, sous le nom de Comédies ?
Comédie) que cet illustre Corps a toujours condamné le théâtre. […] 7.) veut étayer la comédie du suffrage du Cardinal de Richelieu, et aussi de celui de la Sorbonne. […] Le Pape, dit-il, avait donc un théâtre à lui pour voir la comédie (quoique le Latin n’en parle pas) : il autorise donc, il sanctifie la comédie. […] Mais un faiseur de comédies voit partout des théâtres. […] Le Pape, malheureusement grave et sérieux, n’aimait pas la comédie.
Que la représentation des Comédies et Tragédies était un acte de Religion parmi les Grecs et Romains. […] Aussi les Jeux Scéniques ne contenaient pas dans leur propre signification les Comédies ni les Tragédies, mais des Jeux particuliers, comme nous le ferons voir dans la suite. […] , qu'autrefois la Comédie etAthen. […] la Tragédie ayant été comme une même chose, avaient eu même nom au rapport d'Athénée, et se nommaient toutes deux Comédie, et que nous avons insensiblement imité cette façon de parler, comprenant sous ce nom de Comédie toute sorte de Poèmes Dramatiques ; et sous celui de Comédiens tous ceux qui font profession de les représenter en public. […] Dans les Comédies ils y paraissaient assez souvent ; ils y étaient invoqués, et on leur y faisait des sacrifices, comme on peut voir dans le Comique Grec, et dans les deux Latins qui nous restent.